Je vous convie aujourd’hui à une réflexion sur la relativité. Réflexion qui n’a rien à voir avec la théorie d’Einstein sur l’espace et le temps.
Quoique …
Si nous revenons à cette question qui occupe tellement l’espace public ces derniers temps : la religion et que nous posons de manière rationnelle la question pourquoi un être humain a-t-il une telle religion ?
Du point de vue scientifique et donc statistique, l’explication quasi unique est : Parce qu’il est né dans une famille qui avait cette religion et plus largement dans un pays qui est majoritairement de cette religion. Les conversions existent mais sont, à l’aune de cette première réflexion, très marginales.
Je pense que cette prise de conscience ne peut qu’avoir une grande influence sur notre analyse de la croyance religieuse.
Mais ce n’est pas de cela que je souhaite parler aujourd’hui.
Quoique …
Bonne année, c’est le premier jour de la nouvelle année. Qui dit année, dit calendrier. Souvent le calendrier est lié à une religion.
Et nous sommes à nouveau plongés dans la relativité.
Notre bonne année est la bonne année de l’ère et du calendrier chrétien. Plus précisément le calendrier grégorien [du pape Grégoire XIII] qui a complété et modifié en 1582 le calendrier Julien créé sous Jules César.
Pour les chinois, les coréens et les vietnamiens, c’est-à-dire 1/5 de l’humanité, la bonne année se souhaitera le 8 février qui correspond au premier jour de leur calendrier.
Pour une beaucoup plus petite communauté, les sikhs, ce sera le 14 mars.
Et le 20 mars ce seront les iraniens et les kurdes qui souhaiteront la bonne année avec Norouz.
Le 15 avril ce sera le tour des thaïlandais, des birmans, des sri lankais et d’une partie des indiens.
Le Nouvel an juif, ce sera du deux au quatre octobre, à peu près en même temps que le nouvel an musulman, du premier au trois octobre.
Enfin, le trente octobre, ce sera Diwali, la fête des lumières, pour plus d’un milliard d’Indiens.
Je serai, comme toujours, franc avec vous, je n’ai pas vérifié l’exactitude de toutes ces dates, j’ai fait confiance à Anthony Bellanger sur France Inter qui a donné cette énumération.
Mais ce qui m’intéresse ainsi est la prise de conscience que ce que je pensais universelle, la bonne année pour tous les terriens, comme l’exprime souvent nos chaines de télévision notamment en annonçant le matin du 31 décembre en France, « C’est déjà la nouvelle année en Nouvelle-Zélande » avec ce postulat que tous les terriens vont passer, en suivant les méridiens, dans un même référentiel, à la nouvelle année, unique et universelle.
Ainsi, si je vous souhaite une bonne année, c’est une bonne année du calendrier chrétien.
Et si on souhaite aller encore plus loin dans l’érudition on constatera que le premier janvier n’a pas toujours été le premier jour de l’année en France et qu’il existait même des jours différenciés selon les provinces : à Lyon, c’était le 25 décembre, à Vienne [France], le 25 mars.
Et c’est l’édit de Roussillon de 1564 de Charles IX [le roi de la Sainte Barthélémy] qui harmonisa les pratiques et fixa le nouvel an au premier janvier.
En conclusion, dans un monde de relativité je vous souhaite une bonne année selon le calendrier actuel du plus grand nombre des chrétiens.
« La tendance à effacer le sacré, à l’éliminer entièrement, prépare le retour subreptice du sacré, sous une forme non pas transcendante mais immanente, sous la forme de la violence et du savoir de la violence. »
René Girard
La violence et le sacré
éd. Hachette, coll. Pluriel, 2004 (ISBN 2-01-278897-1), p. 480
René Girard était un géant de la pensée, né en Avignon le jour de Noël 1923.
Il était français.
Mais les élites françaises notamment universitaires ne l’ont pas reconnu, pas accepté.
Et c’est aux Etats-Unis qu’il a pu déployer son intelligence, son savoir et ses fulgurances.
Après mes 20 ans, je suis entré avec passion dans la lecture des ouvrages de René Girard.
Je ne dis pas que j’ai tout compris, tout saisi, mais j’ai été ébloui par cette pensée qui plonge au plus profond de l’homme, des sociétés, du désir et de la violence.
Je reviendrai sans doute sur cette explication du monde qui débute par le désir mimétique, car nous ne désirons pas un objet en raison de sa valeur, de sa rareté ou de son intérêt intrinsèque mais parce qu’un autre le désire.
Le désir n’est pas une relation binaire entre moi et un objet désiré, mais une relation triangulaire où se trouve l’autre celui qui entraîne mon désir mimétique.
Ce désir mimétique engendre évidemment la violence.
Violence que veut apprivoiser le sacré dans une société par des mythes, des rites, des sacrifices et enfin l’invention du concept de bouc émissaire.
J’ai choisi, comme mot du jour, cette phrase de Girard dans « la violence et le sacré » qui semble annonciatrice des violences d’aujourd’hui. C’est une phrase qui se situe dans la conclusion, à l’avant dernière page de l’édition que je possède.
Car nous autres européens et particulièrement français avons voulu chasser la religion et le sacré, particulièrement de la sphère publique.
C’est pour nous, je continue à parler au présent et je me demande si cela est judicieux, quelque chose qui appartient au passé, à des mœurs un peu archaïques qui s’adressent à des gens qui n’ont pas voulu embrasser la modernité et la philosophie de la raison.
Alors que répondre quand Girard prétend que la tendance à effacer le sacré prépare son retour sous la forme de la violence ?
Mais pour ce premier mot du jour consacré à Girard je voudrai revenir à ce fait : La France a engendré un des plus grands penseurs du XXème siècle, mais ses élites universitaires l’ont simplement ignoré.
Il a enrichi plusieurs universitaires américaines, pour finir à Stanford, où enseigne aussi Michel Serres.
Wikipedia nous apprend que l’université de Stanford, est une université américaine privée, située au cœur de la Silicon Valley au sud de San Francisco, séparée de Paolo Alto par une avenue. Paolo Alto qui est considérée comme le berceau de la Silicon Valley.
C’est dans ce lieu de l’hyper modernité qu’a œuvré et est mort le 4 novembre 2015, ce penseur des sciences humaines, de la réflexion sur l’origine du sacré, de la violence archaïque.
La France n’a pas eu cette intelligence. Très tardivement, comme la réparation d’un remord, l’Académie Française l’a accueilli en 2005, alors qu’il avait 82 ans. Il faut être juste, l’Académie française lui avait délivré son prix en 1972 pour «La Violence et le Sacré».
C’est pourquoi dans son discours de réception René Girard a eu cette réflexion : «Je peux dire sans exagération que, pendant un demi-siècle, la seule institution française qui m’ait persuadé que je n’étais pas oublié en France, dans mon propre pays, en tant que chercheur et en tant que penseur, c’est l’Académie française.» Il fut élu au trente-septième fauteuil, dont le second titulaire fut Bossuet.
Cette attitude des élites françaises à l’égard de René Girard n’est-elle pas révélatrice d’un mal plus grand ?
Ne sont-elles pas simplement incapables de sortir de leur univers de clones ? Où on n’accepte que celles et ceux qui pensent comme les autres de la même caste, dans un moule rassurant mais aussi castrateur ?
Si cette hypothèse est exacte et s’il y a bien fuite des cerveaux elle pourrait avoir une cause bien plus profonde que celle si souvent évoquée du matraquage fiscal.
Je crois que nous avons tous appris ou accepté comme une évidence que le monothéisme constituait un immense progrès par rapport au polythéisme.
Même les athées, les incroyants, les disciples des Lumières admettaient qu’il était plus rationnel de croire en un seul Dieu qu’en plusieurs Dieux.
C’était inscrit dans l’Histoire de l’Humanité : un progrès de l’intelligence.
Croire en plusieurs Dieux, c’était une manifestation de l’ignorance : tout ce que l’homme ne comprenait pas il en faisait un Dieu, que souvent il représentait par une idole, des statues.
Croire en un seul Dieu, c’était autre chose, cela ne relevait pas de cette même tentative d’explication du Monde que l’ignorance des hommes ne permettait pas de comprendre. Ce Dieu était plus difficilement représentable, souvent d’ailleurs il était ou il reste interdit de tenter de le représenter.
Il y a quand même quelque chose qui m’interpelle à travers le prisme d’une valeur qui me paraît très importante et que je pense que beaucoup partage : la tolérance.
Les romains étaient polythéistes, ils ont colonisé toute la méditerranée, imposé la « pax romana » et largement profité économiquement de toutes leurs colonies. Mais ils acceptaient que d’autres peuples adorent d’autres dieux que les leurs. Ils ont même admis que le peuple de Judée adore un Dieu particulier. Ils avaient un peu de mal d’abord parce que les habitants Judée ne voulaient pas rendre la politesse aux romains et adorer l’empereur, ensuite parce que cette religion a généré sans cesse des sectes et des conflits théologiques qui créaient de grand désordres dont les romains ne voulaient pas.
Mais au regard de nos valeurs, les romains étaient tolérants et les judéens intolérants.
Ceci nous amène à un second stade de réflexion : voilà un homme ou une femme [mais ce fut quand même plus souvent le fait des hommes], qui croit en un seul Dieu, le sien et qui par voie de conséquence croit que ceux qui ne croient pas dans ce Dieu sont dans l’erreur. Ils ne pensent pas que les autres pensent différemment, non ils sont persuadés que les autres se trompent.
Nous sommes donc dans le domaine de la pensée unique naturellement intolérante.
Quand de belles personnes avec de grandes idées humanistes disent que tel ou tel comportement est un dévoiement de telle religion monothéiste, il néglige ce fait structurel, consubstantiel au monothéisme que celui qui ne croit pas comme toi, ne pense pas différemment mais se trompe.
A cela s’ajoute une autre croyance de ces religions : le passage sur cette terre est temporaire, c’est une évidence. Mais pour ces religions il constitue surtout un épisode secondaire et plutôt une série d’épreuves qui doit préparer à l’épisode principal qui n’est pas sur cette terre.
Donc abréger la vie terrestre par le feu, le sabre ou d’autres mises à mort n’est pas important, dans la mesure où d’une part l’infidèle va pouvoir par le passage vers l’autre vie s’amender et comprendre qu’il s’est trompé et d’autre part parce que cela permet d’éviter qu’il contamine les autres croyants par ses pensées « malsaines ».
Le grand historien Maurice Sartre écrivait en 2009 :
« Les polythéismes antiques ne se pensaient pas détenteurs d’une vérité absolue. Quitte à surprendre, on pourrait affirmer que la différence principale entre les monothéismes et les polythéismes antiques ne réside pas tant dans le nombre des dieux que vénèrent les fidèles que dans la conception que les uns et les autres se font des dieux des autres.
Pour les trois grands monothéismes, il n’existe qu’un Dieu et un seul, le leur, et toute autre croyance relève de l’idolâtrie. Ils se fondent en quelque sorte sur l’exclusion, sur la séparation entre deux groupes antagonistes, fidèles et infidèles, croyants et incroyants, quel que soit le nom qu’on leur donne selon les époques.
Maurice Sartre, né à Lyon le 3 octobre 1944, est un historien et universitaire français spécialiste de l’histoire du monde grec et du monde romain oriental, en particulier du Proche-Orient hellénisé, d’Alexandre à la conquête islamique.
En conséquence, l’Autre apparait comme un adversaire qu’il faut amener à croire de gré ou de force.
Même si le judaïsme a renoncé depuis longtemps à cette quête missionnaire, il ne la récuse pas et envisage la conversion de tous à la fin des temps. Quant au christianisme et à l’islam, il suffit de se retourner sur leur longue histoire de violences pour prendre conscience de leur volonté de domination universelle et exclusive.
A cette logique de l’exclusion et de l’hostilité (qu’il convient naturellement de nuancer en fonction des lieux et des temps), les polythéismes antiques opposent une conception du divin radicalement étrangère, qui me semble interdire la naissance d’un intégrisme ou, si l’on préfère, d’un fondamentalisme.
En premier lieu, les polythéismes se montrent ouverts aux autres : pour un Grec, un Romain, un Gaulois ou un Égyptien, les dieux des autres sont des dieux au même titre que les siens propres. Et il n’est pas rare que pour des raisons diverses, à titre collectif ou à titre individuel, les dieux étrangers s’intègrent à un panthéon qui n’est pas le leur. L’Egyptienne Isis, la Phrygienne Cybèle, l’Iranien Mithra, la Syrienne Atargatis trouvent des fidèles partout et dans tous les milieux.
De plus, Grecs et Romains ont su reconnaître spontanément dans les dieux des peuples voisins les équivalents, parfois approximatifs, de leurs propres dieux : tout maitre du panthéon devient facilement un Zeus ou un Jupiter. Mais ce qui compte et qu’il faut souligner, c’est que les polythéismes antiques, selon l’heureuse formule de Jan Assmann, sont « traductibles ». Loin d’être des ensembles clos, figés dans l’absolue certitude d’être seuls détenteurs de la Vérité, les polythéismes antiques se montrent au contraire largement ouverts à la vérité des autres.
Un second point est essentiel rend incompatible, me semble-t-il, l’intégrisme avec les polythéismes antiques. Alors que les monothéismes se fondent sur des textes réputés inspirés par Dieu, voire délivrés par Dieu lui-même (la loi de Moïse, le Coran incréé), interdisant toute remise en cause sous peine de sacrilège, les polythéismes antiques reposent sur des mythes aux contours mouvants : si la trame générale reste identique, les variantes de chaque mythe sont innombrables. Comme aucun de ces textes n’est considéré d’origine divine, il est loisible aux poètes ainsi qu’aux dirigeants des cités de les adapter à leurs besoins esthétiques ou politiques.
Nul ne peut se prévaloir d’un texte « sacré » immuable pour fonder une vision de la société et du monde qu’il prétendrait imposer à tous.
D’ailleurs – et c’est le troisième point essentiel qui interdit l’émergence d’un intégrisme – aucun dieu, au sein des polythéismes antiques, ne prétend imposer à ses fidèles une interprétation globale du monde et dicter les comportements individuels. La morale sociale ne découle pas d’un ordre divin, même si les dieux sont susceptibles de punir le fautif. Bien que le religieux soit omniprésent dans la cité grecque et romaine, il reste subordonné au politique : le fait que le prêtre soit un magistrat parmi d’autres et exerce généralement ses fonctions à titre temporaire interdit qu’il cherche à imposer une loi « divine » comme norme à l’ensemble de la société.
Les lois sacrées méritent le même respect que les autres, mais se bornent à établir les règles à suivre en matière de culte, et ne prétendent pas réguler les comportements individuels ou collectifs à chaque instant de la vie.
On trouverait sans doute d’autres raisons qui interdisent l’intégrisme dans les polythéismes antiques telles que la conception du divin, l’absence d’autorité religieuse centralisée ou l’ignorance de la notion de dogmes et donc d’hérésie. Mais la nature ouverte des polythéismes les conduit structurellement à la tolérance.»
Un monothéisme est naturellement intolérant.
C’est l’intelligence des hommes, des institutions politiques qui sont capable de faire vivre plusieurs religions ensemble qui permettent de surpasser ce germe intolérant du monothéisme.
Mais que l’on regarde dans l’Histoire chaque fois qu’une religion monothéiste s’est emparée seule du pouvoir politique ou s’est appuyée sur le pouvoir politique pour imposer une pensée unique à la société (comme par exemple l’inquisition espagnole), c’était l’intolérance, la violence, la répression et la délation qui régnaient sur cette société. C’était le cas de la France catholique avant le combat des lumières, c’était le cas de la Genève calviniste, c’est aujourd’hui, encore, le cas de l’Arabie Saoudite sunnite, de l’Iran chiite et du plus ignoble d’entre tous l’Afghanistan des talibans..
Cette violence, cette intolérance n’est pas l’apanage du judaïsme, du christianisme ou de l’islam, c’est le germe inscrit dans le monothéisme qui n’est pas régulé par l’intelligence et la tolérance des hommes.
« Le rire libère de la peur du diable, […]
Le rire distrait, quelques instants de la peur.
Mais la loi s’impose à travers la peur, dont le vrai nom est crainte de Dieu. […]
Et que serions nous, nous créatures pécheresses, sans la peur, peut être le plus sage et le plus affectueux des dons divins ? »
« Jorge de Burgos »
Le nom de la Rose, Septième jour : Nuit
Umberto Ecco
Vous vous souvenez que le moine Guillaume de Baskerville (joué dans le film par Sean Connery) enquêtait sur des morts suspectes de moines dans une abbaye bénédictine.
Au bout de son enquête, il se rend compte que ces moines étaient morts empoisonnés parce qu’ils avaient lu un livre de la bibliothèque et que les pages qu’ils tournaient après avoir mouillé leur doigt avaient été enduites de poison par le bibliothécaire aveugle de l’abbaye : Jorge de Burgos.
Le livre dont il s’agissait était le second tome « de la Poétique d’Aristote » qui faisait un éloge du rire.
Le mot du jour est la réponse du moine chrétien fanatique à la question de Guillaume de Baskerville :
« Mais qu’est-ce qui t’a fait peur dans ce discours sur le rire ? »
Les religions totalitaires et le totalitarisme de tout bord n’aiment pas le rire.
Le rire libère de la peur.
Le rire est une force, une résistance aux certitudes, un appel permanent au doute.
Le totalitarisme ne s’y trompe pas, celui qui rit conteste, ne croit pas ce qu’on lui dit, ce qu’on veut lui imposer.
Les soviétiques avaient développé toute une batterie de blagues pour supporter le régime totalitaire :
« Je fais semblant de travailler, pour que l’Etat puisse faire semblant de me payer ».
Ou encore plus sarcastique dans un camp du goulag :
« Tu as été condamné à combien ? – 5 ans ! – Et tu as fait quoi ? – Mais je n’ai rien fait, rien ! – Ça, ce n’est pas possible, quand on n’a rien fait c’est 3 ans ! ».
Cette vidéo montre Nasser lors d’un meeting politique expliquer qu’il a voulu discuter avec les frères musulmans, c’est à dire les salafistes, pour les associer au pouvoir. Et quand il dit que leur première exigence est que « nos femmes sortent dans la rue voilées » vous entendez, la salle qui éclate de rire.
Tout est dit. Il ne peut exister de réponse plus forte que ça. C’est beaucoup plus fort que si la salle criait « NON ». Vous pouvez écouter la suite de la vidéo, édifiant. Il faudrait pourvoir la comparer avec un meeting des frères musulmans.
Et le rire qui est joie, dédramatise aussi.
Dans ma modeste expérience, quand parfois, c’est plus dur au quotidien parce que mon corps est meurtri par des thérapies qui sont utilisées pour guérir un mal plus grand, c’est l’amour de mes proches, la musique qui apaise mais aussi l’humour et le rire qui redonnent force de vie et volonté de continuer le chemin, la tête haute.
C’est le rire qu’on a assassiné le 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo, parce que le rire est insupportable à certains, parce qu’il libère de la peur comme dit le personnage d’Ecco et que cela ce n’est pas possible pour ceux qui veulent imposer une loi totalitaire pour tous.
Tous les dessins de Charlie Hebdo ne m’ont pas fait rire.
Mais aujourd’hui je défends sans aucune restriction Charlie Hebdo, son droit de faire rire, de pratiquer la dérision.
Et puis le mot du jour insiste sur l’addiction des totalitarismes à la peur et c’est bien par la peur que ces fanatiques et les intellectuels qui les inspirent veulent imposer leur loi, leurs idées, leur vision du monde et de la société.
Charb a dit « je préfère mourir debout que vivre à genoux. » et il a ajouté « L’humour est un langage que les intégristes ne comprennent pas. Eux s’appuient sur la peur. (…) Je n’ai pas l’impression d’égorger quelqu’un avec un feutre. Je ne mets pas de vies en danger. Quand les activistes ont besoin d’un prétexte pour justifier leur violence, ils le trouvent toujours. »
Le crucifiement est une ancienne méthode d’exécution consistant à placer le supplicié sur une croix, un support en forme de T ou un arbre et à l’attacher par divers moyens (clous, cordes, chaînes, etc.). Il existe plusieurs variantes du supplice que l’on retrouve à différentes périodes (dès l’Antiquité) et dans différentes civilisations.
Plusieurs recherches semblent indiquer que la mort a lieu par asphyxie, du fait de la traction sur les muscles supérieurs qui entraîne une compression du diaphragme.
« Crucifixion » est réservée au supplice du Christ et des œuvres d’art qui décrive ce sujet.
Après le mot et la chose, voici le mot et le sujet.
Souvent pour mot du jour, je connais le sujet mais je dois chercher le mot.
Mot qui éclaire, mot qui explique, mot qui introduit, mot qui provoque.
Comment dénoncer les monstres qui sous le masque de la religion s’adonnent à la cruauté en Irak et en Syrie ?
Voilà un groupe qui fait la guerre, guerre de religion, s’empare d’une ville, sépare les chiites des sunnites et puis massacre tous les chiites.
Cela nous rappelle les méthodes nazies, mais ils vont encore plus loin dans l’horreur. Quand les nazis assassinaient en masse, ils le cachaient. Ils organisaient même des visites de la croix rouge dans des camps « modèles » de nature à tromper la vigilance du monde.
Rien de tel dans ce groupe de fou haineux. A l’instar de l’ONU ou de la Cour des Comptes, <Il publie son rapport annuel> Rapport de 400 pages où ils énumèrent et détaillent leurs exactions, bref ils se vantent de leurs crimes.
Et pour tout cela nous pouvons continuer à remercier George W Busch qui par son intervention insensée a préparé le terrain pour ces guerres de religion. Il vit tranquillement dans son ranch du Texas où il peint et expose ses peintures…
«Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes.»
Bossuet
Parole particulièrement appropriée à notre temps et à toutes nos contradictions et souhaits incompatibles…
Le célèbre auteur des sermons et oraisons funèbre s’appelait Jacques-Bénigne Bossuet.
Il est né le 27 septembre 1627 à Dijon et décédé le 12 avril 1704 à Paris.
Il fut aussi membre de l’Académie française..
Il fut un temps lorrain : En 1652, reçu docteur en théologie, il est ordonné prêtre et devient l’archidiacre de Sarrebourg dans le même temps, puis, en 1654, celui de Metz, où il s’installe.
Il fut aussi précepteur du dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse en septembre 1670. Il semble que cette épisode fut difficile pour le maître comme pour l’élève.
En 1681, lorsque l’éducation du dauphin est achevée, il est nommé évêque de Meaux. Et c’est ainsi qu’on lui donnera aussi pour nom l’« Aigle de Meaux ».
La plupart de ses discours improvisés sont perdus. Quelques heures avant de monter en chaire, il médite son texte, jette sur le papier quelques notes et paroles du Christ, quelques passages des Pères de l’Église pour guider sa marche. Quelquefois il dicte rapidement de plus longs morceaux, puis se livre à l’inspiration du moment, et s’étonne de l’impression qu’il produit sur ses auditeurs.
Il ne nous est parvenu que deux cents des quelque cinq ou six cents sermons prononcés, car Bossuet ne les considérait pas comme des œuvres littéraires dignes d’être imprimées. C’est à la fin du XVIIIe siècle que certains sermons furent conservés, grâce au travail de Dom Deforis. Ce ne sont toutefois que des brouillons, alourdis par les ratures et les variantes, et qui ne nous offrent qu’une idée approximative de sa prédication.
Pour en savoir plus, je vous envoie vers <Wikipedia>
C’est une formule qui lorsqu’on la prononce, soi-même, possède un caractère jubilatoire. Plus encore si on y accole la phrase d’introduction :
« Annuntio vobis gaudium magnum : habemus papam, »
Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape.
C’est une phrase séculaire et rare.
La dernière fois qu’elle avait été prononcée, Chirac était encore notre président.
Et la fois d’avant j’avais 20 ans, preuve que c’était il y a longtemps.
Ainsi le comité central du parti catholique qui revendique plus d’un milliard d’adhérents a désigné son secrétaire général, le même jour où la république communiste chinoise de plus d’un milliard d’individus a confirmé son nouveau président.
Pardon mais c’est très faux d’écrire les choses ainsi, puisque le parti communiste s’est inspiré de l’organisation de L’Eglise catholique et de son centralisme démocratique, non le contraire.
Donc ce qui est juste d’écrire : le conclave des cardinaux a désigné l’Evêque de Rome.
On ne rappellera jamais assez que si le christianisme est né en Judée, en Orient, il s’est développé dans l’Empire Romain dont il a repris l’organisation territoriale, la capitale et le vocabulaire comme « souverain Pontife » par exemple.
L’Église Catholique est donc la continuation de cet Empire disparu au Vème siècle.
« Habemus Papam » est aussi un très beau film de Nanni Moretti où Michel Piccoli joue le rôle du Pape nouvellement désigné et qui au moment d’aller sur le balcon saluer les fidèles est pris d’une violente crise d’angoisse et s’enfuit.
« Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. »
Voltaire
Ce brave Voltaire ajoutait quelques mots particulièrement peu sympathiques pour le christianisme. Ce qui se passe actuellement en Tunisie déporte le sujet vers l’Islam. Mais finalement il y a probablement un problème inhérent à toutes les religions monothéistes. En fait quand des gens prétendent qu’il n’y a qu’un Dieu puis très vite qu’il n’y a qu’une vérité, on va passer très vite à ce que nous appelons dans notre langage moderne « le totalitarisme ». Tout le monde doit suivre le même chemin, avoir les mêmes comportements puisqu’il n’y a qu’une vérité. Nous autres qui avons été élevé ou au moins baigné dans des sociétés monothéistes, avons toujours appris qu’il s’agissait d’un grand progrès par rapport aux religions polythéistes ou animistes. Finalement en sommes-nous toujours aussi sûr ? <58>