L’histoire de la guerre du Péloponnèse – Ve s. av. J.-C.
Vendredi 29 avril 2016
L’histoire de la guerre du Péloponnèse – Ve s. av. J.-C.
C’est mon ami Jean-François, architecte de son métier et dijonnais de sa destinée qui a attiré mon attention sur un article de Telerama qui fait l’éloge d’un homme particulier qui a écrit un livre.
L’homme est Matthew Crawford qui est à la fois chercheur en philosophie à L’université de Virginie mais aussi réparateur de motos.
<C’est cette seconde activité qui lui a certainement inspiré son premier livre: Eloge du carburateur> Mais le sous-titre de ce livre donne une idée de quoi il parle : « Essai sur le sens et la valeur du travail »
Ce livre est décrit de la manière suivante sur le site de l’éditeur :
« Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think-tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir… un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion professionnelle, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle l’une des réflexions les plus fines sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l’« économie du savoir », se révèle pauvre et déresponsabilisant. De manière très fine, à l’inverse, il restitue l’expérience de ceux qui, comme lui, s’emploient à fabriquer ou à réparer des objets – ce qu’on ne fait plus guère dans un monde où l’on ne sait plus rien faire d’autre qu’acheter, jeter et remplacer. Il montre que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d’un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l’« économie du savoir ».
« Retour aux fondamentaux, donc. La caisse du moteur est fêlée, on voit le carburateur. Il est temps de tout démonter et de mettre les mains dans le cambouis… »
Mais le livre dont parle TELERAMA concerne un autre sujet : « Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver »
Et l’article de Telerama explique que :
« Les technologies modernes nous sollicitent de plus en plus, et chacun semble s’en réjouir. Or, cela épuise notre faculté de penser et d’agir, estime le philosophe-mécano Matthew B. Crawford. « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre », écrivait déjà Pascal en son temps. Mais que dirait l’auteur des Pensées aujourd’hui, face à nos pauvres esprits sursaturés de stimulus technologiques, confrontés à une explosion de choix et pour lesquels préserver un minimum de concentration s’avère un harassant défi quotidien ? C’est cette crise de l’attention qu’un autre philosophe, cette fois contemporain, s’est attelé à décortiquer. […]
C’est en assurant la promotion de son [premier] best-seller que Crawford a été frappé par ce qu’il appelle « une nouvelle frontière du capitalisme ». « J’ai passé une grande partie de mon temps en voyage, dans les salles d’attente d’aéroports, et j’ai été frappé de voir combien notre espace public est colonisé par des technologies qui visent à capter notre attention. Dans les aéroports, il y a des écrans de pub partout, des haut-parleurs crachent de la musique en permanence. Même les plateaux gris sur lesquels le voyageur doit placer son bagage à main pour passer aux rayons X sont désormais recouverts de publicités… »
Le voyageur en classe affaires dispose d’une échappatoire : il peut se réfugier dans les salons privés qui lui sont réservés. « On y propose de jouir du silence comme d’un produit de luxe. Dans le salon « affaires » de Charles-de-Gaulle, pas de télévision, pas de publicité sur les murs, alors que dans le reste de l’aéroport règne la cacophonie habituelle. Il m’est venu cette terrifiante image d’un monde divisé en deux : d’un côté, ceux qui ont droit au silence et à la concentration, qui créent et bénéficient de la reconnaissance de leurs métiers ; de l’autre, ceux qui sont condamnés au bruit et subissent, sans en avoir conscience, les créations publicitaires inventées par ceux-là mêmes qui ont bénéficié du silence… On a beaucoup parlé du déclin de la classe moyenne au cours des dernières décennies ; la concentration croissante de la richesse aux mains d’une élite toujours plus exclusive a sans doute quelque chose à voir avec notre tolérance à l’égard de l’exploitation de plus en plus agressive de nos ressources attentionnelles collectives. »
Bref, il en va du monde comme des aéroports : nous avons laissé transformer notre attention en marchandise, ou en « temps de cerveau humain disponible », pour reprendre la formule de Patrick Le Lay, ex-PDG de TF1 ; il nous faut désormais payer pour la retrouver.
On peut certes batailler, grâce à une autodiscipline de fer, pour résister à la fragmentation mentale causée par le « multitâche ». Résister par exemple devant notre désir d’aller consulter une énième fois notre boîte mail, notre fil Instagram, tout en écoutant de la musique sur Spotify et en écrivant cet article… « Mais l’autorégulation est comme un muscle, prévient Crawford. Et ce muscle s’épuise facilement. Il est impossible de le solliciter en permanence. L’autodiscipline, comme l’attention, est une ressource dont nous ne disposons qu’en quantité finie. C’est pourquoi nombre d’entre nous se sentent épuisés mentalement. »
Cela ressemble à une critique classique de l’asservissement moderne par la technologie alliée à la logique marchande. Sauf que Matthew Crawford choisit une autre lecture, bien plus provocatrice. L’épuisement provoqué par le papillonnage moderne, explique-t-il, n’est pas que le résultat de la technologie. Il témoigne d’une crise des valeurs, qui puise ses sources dans notre identité d’individu moderne. Et s’enracine dans les aspirations les plus nobles, les plus raisonnables de l’âge des Lumières. La faute à Descartes, Locke et Kant, qui ont voulu faire de nous des sujets autonomes, capables de nous libérer de l’autorité des autres — il fallait se libérer de l’action manipulatrice des rois et des prêtres. « Ils ont théorisé la personne humaine comme une entité isolée, explique Crawford, totalement indépendante par rapport au monde qui l’entoure. Et aspirant à une forme de responsabilité individuelle radicale. »
C’était, concède tout de même le philosophe dans sa relecture (radicale, elle aussi) des Lumières, une étape nécessaire, pour se libérer des entraves imposées par des autorités qui, comme disait Kant, maintenaient l’être humain dans un état de « minorité ». Mais les temps ont changé. « La cause actuelle de notre malaise, ce sont les illusions engendrées par un projet d’émancipation qui a fini par dégénérer, celui des Lumières précisément. » Obsédés par cet idéal d’autonomie que nous avons mis au cœur de nos vies, politiques, économiques, technologiques, nous sommes allés trop loin. Nous voilà enchaînés à notre volonté d’émancipation.
[…] le philosophe offre une vision alternative, et même quelques clés thérapeutiques, pour reprendre le contrôle sur nos esprits distraits. Pas question pour lui de jeter tablettes et smartphones — ce serait illusoire. Ni de s’en remettre au seul travail « sur soi ».
« L’effet combiné de ces efforts d’émancipation et de dérégulation, par les partis de gauche comme de droite, a été d’augmenter le fardeau qui pèse sur l’individu désormais voué à s’autoréguler, constate-t-il. Il suffit de jeter un œil au rayon « développement personnel » d’une librairie : le personnage central du grand récit contemporain est un être soumis à l’impératif de choisir ce qu’il veut être et de mettre en œuvre cette transformation grâce à sa volonté. Sauf qu’apparemment l’individu contemporain ne s’en sort pas très bien sur ce front, si l’on en juge par des indicateurs comme les taux d’obésité, d’endettement, de divorce, d’addictions y compris technologiques… »
Matthew Crawford préfère, en bon réparateur de motos, appeler à remettre les mains dans le cambouis. Autrement dit à
« s’investir dans une activité qui structure notre attention et nous oblige à « sortir » de nous. Le travail manuel, artisanal par exemple, l’apprentissage d’un instrument de musique ou d’une langue étrangère, la pratique du surf [NDLR : Crawford est aussi surfeur] nous contraignent par la concentration que ces activités imposent, par leurs règles internes. Ils nous confrontent aux obstacles et aux frustrations du réel. Ils nous rappellent que nous sommes des êtres « situés », constitués par notre environnement, et que c’est précisément ce qui nous nous permet d’agir et de nous épanouir ».
Bref, il s’agit de mettre en place une « écologie de l’attention » qui permette d’aller à la rencontre du monde, tel qu’il est, et de redevenir attentif à soi et aux autres — un véritable antidote au narcissisme et à l’autisme. »…
Voilà, je vais maintenant retourner à des travaux manuels, j’ai une lampe à finir…
<693>
«Les misérables» de Victor Hugo
«David Copperfield» de Charles Dickens
«Guerre et Paix» de Tolstoï
et «Don Quichotte» de Miguel Cervantès
Wilhem Furtwängler et Yehudi Menuhin
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Donc le Pape François s’est, à nouveau penché, sur le sujet des réfugiés et il a même ramené concrètement 12 réfugiés au Vatican.
Conversation est un site où on peut trouver des articles initialement en langue étrangère traduits en français.
Un article d’un universitaire anglais, Stéphane J Baele, University of Exeter, m’a interpellé car il rapproche la situation actuelle aux frontières de l’Europe à une réflexion de Michel Foucault développée à partir de 1974 : <la biopolitique>
Biopolitique est un néologisme pour identifier une forme d’exercice du pouvoir qui porte, non plus sur les territoires mais sur la vie des gens, sur des populations, le biopouvoir.
Le pouvoir va s’intéresser à la vie, à la santé, à la retraite et même à la fin de vie des citoyens de son territoire. En témoigne toutes les caractéristiques de l’Etat providence, de la sécurité sociale et de l’existence de toute une organisation visant à accompagner les citoyens de la naissance à la mort. Des campagnes financées par le pouvoir vont donner des injonctions à la population :
Parallèlement Foucault prévoyait aussi que ce biopouvoir aurait des incidences sur la manière de traiter les autres, ce qui ne sont pas « les citoyens protégés ». Ce pouvoir tenterait de protéger ses concitoyens des « autres ».
Et c’est ainsi que, l’universitaire anglais introduit son article : <Vivre et laisser mourir : Michel Foucault avait-il prédit la crise des réfugiés ?> :
« En mars 1976, le philosophe Michel Foucault décrivait, sous le terme de « biopolitique », l’avènement d’une nouvelle logique de gouvernance propre aux sociétés libérales occidentales, obnubilées par la santé et le bien-être de leurs populations.
Quarante ans plus tard, force est de constater que les pays occidentaux ont, plus que jamais, à cœur de promouvoir une alimentation saine, proscrire le tabac, réglementer la consommation d’alcool, systématiser le dépistage du cancer du sein ou informer leurs citoyens sur les risques de contracter telle ou telle maladie.
Michel Foucault n’a jamais prétendu que cette tendance était regrettable, après tout elle sauve des vies. Il estimait, en revanche, que le fait d’accorder autant d’importance à la santé et la prospérité d’une population excluait de fait ceux qui n’y avaient pas accès et étaient considérés comme susceptibles de les mettre en danger.
La biopolitique est donc la politique du « vivre et laisser mourir ». En se focalisant sur sa propre population, un pays augmente les conditions susceptibles « d’exposer à la mort, de multiplier pour certains le risque de mort ».
Ce paradoxe aura rarement été plus manifeste que durant la crise qui, ces dernières années, a vu des centaines de milliers de personnes chercher refuge en Europe. Il est frappant de constater à quel point les sociétés européennes investissent chez elles dans la santé, tout en érigeant des barrières juridiques et matérielles toujours plus étanches afin de maintenir les réfugiés à distance. De fait, elles participent activement à la mort d’êtres humains.
Le conflit au Moyen-Orient est meurtrier. À elle seule, la guerre civile en Syrie a déjà fait 300 000 morts, selon la plupart des estimations. Elle nous donne à voir quelques-unes des pratiques les plus effroyables, dont le gazage de plusieurs milliers de civils à Damas en 2013.
Des groupes extrémistes comme Daech affichent une cruauté inconcevable. Ils décapitent leurs victimes à l’aide de couteaux ou d’explosifs, les enferment dans des cages avant de les brûler vives, les crucifient, les jettent du haut des immeubles et, plus récemment, ont fait sauter une voiture dans laquelle se trouvaient des passagers (un enfant aurait déclenché le dispositif). Cette violence s’est exportée en Europe. Et certaines des grandes villes syriennes ressemblent aujourd’hui au Stalingrad de 1943.
Évidemment, les populations fuient, comme l’avaient fait avant elles les Belges – par exemple – au début de la Première Guerre mondiale : le Royaume-Uni en avait accueilli 250 000, parfois au rythme de 16 000 chaque jour.
Mener une vie normale étant impossible sur la quasi-totalité du territoire syrien, l’émigration se poursuivra inévitablement tant qu’il restera des civils dans cette région dévastée par la guerre. […]
Confrontés au drame qui se joue à leurs portes, que font les États membres de l’Union européenne ?
Exactement ce qu’avait prédit Foucault. Hormis l’Allemagne, ils rivalisent d’imagination pour mettre en place des politiques visant à se prémunir contre l’arrivée des réfugiés et envoient des messages dissuasifs toujours plus explicites.
L’Autriche a ainsi décidé unilatéralement de fixer des quotas sur le nombre de demandeurs d’asile qu’elle acceptera quotidiennement, laissant la Grèce, en faillite, gérer seule l’afflux d’immigrés.
Une semaine plus tôt, Manuel Valls avait déclaré que la France et l’Europe ne pouvaient « accueillir plus de réfugiés ». […]
Au Danemark, la police est désormais autorisée à saisir les objets de valeur appartenant aux réfugiés, les privant ainsi du peu qu’il leur restait. La Slovaquie a, de son côté, décrété qu’elle n’accueillerait que des réfugiés syriens chrétiens, et pas plus de 200, au prétexte que les musulmans « ne se sentiraient pas chez eux » et ne seraient de toute façon pas acceptés par la population locale. […]
Les pays occidentaux, dont la politique d’immigration est de plus en plus implacable, importent aussi des technologies militaires destinées à établir des dispositifs de contrôle sophistiqués et des barrières infranchissables en Grèce, en Bulgarie ou dans les enclaves espagnoles au Maroc. Les « conditions favorables à la mort des autres » sont ainsi réunies. Les Syriens n’ont désormais que le choix de survivre chez eux ou d’entreprendre un voyage périlleux vers des pays sûrs mais totalement verrouillés.
Les théories plus ou moins complexes échafaudées pour justifier cette politique sont facilement réfutables, tant sur le plan rationnel que moral. Le seul raisonnement qui tienne est celui de Foucault.
En expliquant pourquoi une société aussi obsédée par la santé est capable (plus ou moins indirectement) de tuer des gens capables de contribuer à cette santé, Foucault lance un mot fort : le racisme, au sens large du terme.
Sa théorie, confirmée depuis par des milliers d’expériences en psychologie sociale, est la suivante : pour que des individus acquiescent à des politiques extrêmes et qu’ils les parent d’arguments moraux, ils doivent considérer les gens qui en sont victimes comme différents, extérieurs à leur communauté.
C’est pourquoi le Royaume-Uni, qui avait accueilli 250 000 Belges avec du thé et des gâteaux entre 1914 et 1916, contribue aujourd’hui, avec la majeure partie des pays de l’Union européenne, à la mort de milliers d’êtres humains ayant fui une guerre dans laquelle s’affrontent un régime dictatorial et le groupe terroriste le plus violent (quantitativement et peut-être qualitativement parlant) de tous les temps.
Le peu de moralité qui subsistait chez les États européens est en train de s’évaporer. »
C’est un autre regard sur la crise des migrants qui sont aux frontières de notre espace européen.
Je peux aussi vous inciter à écouter cette belle émission où Philippe Meyer avait invité Pascal Brice, directeur de L’OFPRA (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides) qui d’une voix calme, posée explique avec intelligence et humanité le rôle de l’établissement qu’il dirige, toujours en se référant aux valeurs que sous-tendent le droit de réfugiés. Il montre aussi le défi auquel nous sommes confrontés.
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Alors je rêve qu’ils deviennent, tous deux, lucides et réalistes et refassent ensemble une tribune dans laquelle ils diraient « Nous avons compris le message des français et nous comprenons aussi le besoin de renouvellement dont a besoin le corps politique français et nous avons décidé tous les deux de ne pas être candidat aux prochaines élections présidentielles pour permettre cette respiration démocratique »
Je fais partie de ces personnes qui ne désespèrent jamais de l’intelligence des gens, même si souvent je dois me résoudre à conclure ce n’est pas encore gagné.
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Ce matin nous sommes le 49 mars du calendrier du mouvement « Nuit debout ».
Ce mouvement étonnant a démarré le 31 mars et, probablement en référence au calendrier révolutionnaire, a voulu créer un nouveau calendrier. Ils ont fait simple, continuer indéfiniment le mois de mars qui a vu le début de ce mouvement.
Mais MEDIAPART a consacré une « soirée live » à ce mouvement et a invité des participants à s’exprimer, ce qui est difficile puisqu’ils refusent de nommer des porte-paroles et qu’ils se méfient énormément des médias. Finalement, MEDIAPART probablement en raison de son positionnement est arrivé à en convaincre quelques-uns. < C’est ici>
Parmi les invités, il y avait Leila Chaibi, membre du Parti de gauche et ancienne candidate aux municipales à Paris. Elle fait partie des initiateurs de ce mouvement, c’est ce qu’elle explique dans l’émission de Mediapart, avec le journal FAKIR d’Amiens qui annonce d’entrée :
« Journal fâché avec tout le monde. Ou presque »
Wikipedia nous apprend que
« Fakir est un journal indépendant et alternatif engagé à gauche. Il a été créé en 1999 à Amiens, en Picardie. Selon deux formules consacrées présentes au début de chacun de ses numéros, le journal se présente comme n’étant lié à « aucun parti politique, aucun syndicat, aucune institution » et comme « entièrement rédigé et illustré par des bénévoles ». Il connaît une diffusion nationale depuis le 26 avril 2009. Le magazine confectionné à Amiens diffuse entre 10 000 et 20 000 exemplaires par numéro.»
Le rédacteur en chef et fondateur de ce journal est <François Ruffin>.
Pour le situer un peu, on apprend qu’il a participé comme reporter plusieurs fois à l’émission de France Inter<Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet> qui a été supprimé dans la polémique en 2014. François Ruffin a pris la défense de Daniel Mermet.
Et en 2015, il réalise son premier film, « Merci Patron ! », film critiquant Bernard Arnault, dont la sortie nationale a eu lieu le 24 février 2016. Ce film a aussi joué un rôle de premier plan, un rôle fédérateur dans le déclenchement de ce mouvement.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir, Bien que Pascale me l’ait vivement conseillé en précisant qu’il devrait me plaire.
Le mouvement DAL « Droit au logement » a également été présent dans le tout début du mouvement, notamment pour le conseil logistique.
Et enfin il y a l’intellectuel Frédéric Lordon, dont j’ai déjà parlé (en bien).
Tout ceci pour dire, comme le révèle Leila Chaibi, que ce mouvement n’est pas venu de nulle part, une création spontanée ex nihilo.
Au départ, il y a la mobilisation contre la Loi Travail et l’idée de quelques-uns dont notamment ceux cités précédemment qui ont eu l’intuition qu’il ne fallait pas manifester et puis rentrer chez soi. Mais qu’il fallait se réunir, parler ensemble, créer un élan démocratique, ce qu’ils appellent un mouvement horizontal dans un monde où la démocratie représentative est à bout de souffle en France, mais aussi dans tous les autres pays occidentaux.
Cela commence à 16′ de l’émission de Mediapart donné en lien en début de message.
Le mot d’ordre du noyau de ce mouvement était : on ne rentre pas chez nous après la manif.
Et puis ils se sont posés la question de Lénine <Que faire ?>
Une première idée était de réaliser un tract de revendication dans une perspective de «convergence des luttes », concept qui a été abondamment repris dans leurs discussions.
Cette première idée a été repoussée pour faire place à cette innovation qui me paraît très intéressante : Mettre en place une organisation (logistique, repas, concert, les règles de prise de parole…) permettant à tous ceux qui le souhaitent de débattre, sans que les initiateurs prennent un rôle prépondérant.
Cette position qui semble respecté, pour l’instant, constitue la force du mouvement mais aussi sa faiblesse pour aller plus loin et se structurer.
Pour revenir à Leila Chaibi, elle raconte donc que l’appel à se réunir « Place de la République » et à organiser les échanges, devait s’accompagner d’un site internet et qu’il fallait donc trouver un nom. [Se trouve à 33:30 de l’émission de Mediapart] :«Au départ on a pensé à « convergence des luttes ». Puis on a pensé aux « nuits blanches » qui sont organisées par la mairie de Paris et on a proposé « Nuit Rouge ». Et Lordon a dit : « attention, l’objectif n’est pas de se retrouver entre nous, entre militants [de la gauche de la gauche]. L’objectif est de faire un mouvement massif, alors attention au vocabulaire trop marqué mouvement ouvrier ou gauchiste. » Alors en référence à la citation de La Boétie « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » nous avons décidé d’appeler ce mouvement la nuit debout »
A ce stade de mon étude je suis retourné vers l’extraordinaire encyclopédie, Wikipedia à laquelle il faudra bien que je consacre un mot du jour, tant cette institution est une formidable et positive création de l’esprit collaboratif et de la modernité.
Donc Wikipedia nous apprend dans son article consacré à <La servitude volontaire de la Boétie> qu’«On attribue à tort, semble-t-il, la citation suivante à ce texte, car elle ne peut être trouvée dans aucun des principaux textes publiés : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. ». En réalité, elle provient de Pierre Victurnien Vergniaud». Vergniaud qui fut un des leaders des girondins.
C’est toujours Wikipédia qui nous apprend que «Pierre Victurnien Vergniaud (31 mai 1753 à Limoges – guillotiné 31 octobre 1793 à Paris) était un avocat, homme politique et révolutionnaire français. Bien plus que l’orateur du parti girondin, il fut l’un des plus grands orateurs de la Révolution française. Il reste un des grands acteurs de la Révolution. Président à plusieurs reprises de l’Assemblée législative et de la Convention nationale, c’est lui qui déclara la « patrie en danger » (discours du 3 juillet 1792). C’est également lui qui prononça la suspension du roi au 10 août 1792 et le verdict qui condamna Louis XVI à la mort. Il fut pour beaucoup dans la chute du trône, et la levée en masse des citoyens pour la guerre. »
J’ai consacré, une grande partie de mon temps de cerveau disponible de ces derniers jours à m’intéresser à ce mouvement « Nuit debout », mais je m’aperçois que ce mot du jour va devenir de longueur exagérée si je ne m’interromps pas.
Alors je voudrais simplement faire part de la réflexion d’une amie qui m’a été rapporté par Annie et qui remarquait que l’échange de parole, la qualité de l’écoute sur la Place de la République était absolument remarquable, un vrai travail moderne de professionnel des débats.
Le symbole de cette organisation étant les gestes codifiés que vous trouverez ci-après et qui permettent à la foule de réagir immédiatement à ce que l’orateur dit :
Nuit debout a donc un site : http://www.nuitdebout.fr/
Et déjà une page Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_debout
J’en resterai à ce stade pour le mot du jour d’aujourd’hui.
Je regarde ce mouvement avec sympathie, étonnement mais aussi un peu d’incrédulité sur son devenir et sa capacité à faire bouger les choses.
L’exergue du mot du jour « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » est en revanche une formule qui me paraît plein de sens, dans ce monde où les 1% les plus riches accaparent une part de plus en plus extravagante des richesses produites.
Mais toute la question est aussi de savoir : pourquoi sommes-nous à genoux ?
Cette question pouvant se décliner sur deux modes : Qu’avons-nous à perdre ? Ou qu’avons-nous à gagner à la conservation du système actuel ?
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