Lundi 25 avril 2016

Lundi 25 avril 2016
«Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs»
William Shakespeare
«Comme il vous plaira», Acte 2, Scène 7, Réplique de Jacques à son ami le Vieux Duc qui a été proscrit et chassé du pouvoir par son frère 
William Shakespeare est un homme plein de mystères.
Certains le caractérisent par ce mot : «Le portraitiste de l’âme humaine».
Il représente un symbole tel en Angleterre que de manière commune on désigne la langue anglaise sous l’appellation «La langue de Shakespeare».
Ces dernières semaines et jours, il est beaucoup question de ce monument du théâtre occidental, parce que dans les encyclopédies il est noté : «William Shakespeare meurt le 23 avril 1616». Or nous sommes le 25 avril 2016, ce samedi nous fêtions donc officiellement l’anniversaire des 400 ans de la mort du «Génie du théâtre».
Dans la réalité cette affirmation est fausse ou simplement partiellement juste. C’est encore un problème de calendrier. Car comme je l’avais déjà relaté dans le mot du jour du 16 février 2015 « Renvoyer aux calendes grecques », lors du changement de calendrier, du calendrier «julien» de Jules César vers le calendrier «grégorien» du pape Grégoire, que nous utilisons actuellement, l’Angleterre, réticente aux innovations du continent [cela n’a pas changé], vivait encore à cette date avec le calendrier Julien.
Donc l’homme qui est né et mort à Stratford-upon-Avon, près d’Oxford, est donc décédé le 23 avril 1616 du calendrier Julien.
Ce qui correspond au 3 mai 1616 (à 52 ans) de notre calendrier grégorien.
Si vous souhaitez allumer une bougie (ou 400 bougies) pour commémorer le 400ème anniversaire, il faudra le faire le mardi 3 mai 2016.
Le mot du jour du 16 février 2015, rappelait qu’il existe un autre monument de la littérature occidentale qui est mort le 23 avril 1616, du calendrier grégorien : Miguel de Cervantès décédé à cette date à Madrid.
Mon inoubliable professeur de français de troisième, nous avait appris que si nous voulions être honnête homme, il fallait que nous ayons lu les 4 plus grands monuments de la littérature occidentale :

«Les misérables» de Victor Hugo

«David Copperfield» de Charles Dickens

«Guerre et Paix» de Tolstoï

et «Don Quichotte» de Miguel Cervantès

Si j’ai lu et même relu les 3 premiers, j’ai commencé mais sans le finir ce 4ème ouvrage.
Il reste tant de choses à faire avant de quitter cette terre…
Mais revenons à ce génie absolu du théâtre William Shakespeare, baptisé le 26 avril 1564 Stratford-upon-Avon et donc né quelques jours avant, date non connue.
On lit dans Wikipedia :
«[…] il est généralement admis que l’on ne connaît du personnage que des détails […]
Il est le troisième enfant de la famille et l’aîné des garçons. Son père, John Shakespeare, fils de paysan, est un gantier et marchand d’articles de maroquinerie, négociant de peaux et de laine prospère, tirant également profit de la spéculation foncière[…] C’est un notable de la ville de Stratford : en 1568, il y est élu conseiller municipal, puis grand bailli (ou maire) en 1568
[…] Le milieu confortable dans lequel naît Shakespeare le conduit vraisemblablement à fréquenter, après le niveau élémentaire, l’école secondaire « King Edward VI » au centre de Stratford, où l’enseignement comprend un apprentissage intensif de la langue et la littérature latine, ainsi que de l’histoire, de la logique et de la rhétorique. Selon son contemporain et rival, Ben Jonson, « il connaît pourtant peu le latin et encore moins le grec »
En 1577, le jeune garçon est retiré de l’école, vraisemblablement pour gagner sa vie ou pour aider son père qui est dans une mauvaise passe.
Le 28 novembre 1582, à Temple Grafton près de Stratford, Shakespeare, qui a alors 18 ans, épouse Anne Hathaway, fille d’un fermier de Shottery, de sept ou huit ans son aînée. […]
La suite des années 1580 est connue comme l’époque des « années perdues » de la vie du dramaturge : entre 1585 et 1592, nous n’avons aucune trace de lui, et nous ne pouvons expliquer pourquoi il quitte Stratford pour Londres.
On perd la trace de Shakespeare en 1585 : il quitte Stratford, il quitte sa femme, pour une « traversée du désert ».»
Vous lirez le reste sur Wikipedia : <https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Shakespeare>
Il est incontestable qu’un bourgeois de Stratford-upon-Avon, s’appelant, William Shakespeare,  a vécu entre 1564 et 1416. Il a même écrit un testament dont on garde trace.
Ce testament qui est un des arguments utilisés par <Daniel Bougnoux qui avait été invité dans l’émission la Grande Table du 8 avril 2016 dont le thème était «Qui était vraiment Shakespeare ?»> Pour dire qu’un homme qui a rédigé un tel testament ne peut pas être l’auteur des pièces attribuées à William Shakespeare.
Il développe beaucoup d’autres arguments que vous trouverez aussi dans une des deux pièces jointes à ce message et plus largement dans le livre qu’il a écrit : <Shakespeare le choix du spectre>.
Il n’est pas le premier : Mark Twain, Sigmund Freud avaient déjà défendu cette hypothèse, ce bourgeois, qui n’a pas quitté l’Angleterre qui ne savait par lire le Français et l’italien, alors que plusieurs de ces œuvres sont plus qu’inspirées par des livres dans ces deux langues, alors qu’il n’en existait pas de traduction en anglais. Ainsi «Othello» ou le «Marchand de Venise» sont, ce qu’on appellerait probablement aujourd’hui, du plagiat de deux œuvres italiennes.
Daniel Bougnoux n’a pas peur d’affirmer « Je crois démontrable que le médiocre affairiste de Stratford ne peut pas être le “Shakespeare” qui signe un pareil théâtre ».
Et il reprend la thèse défendue par un chercheur canadien Lamberto Tassinari, dont le livre révèle l’hypothèse :  <John Florio alias Shakespeare>.
John Florio qui était un homme polyglotte d’une culture immense que ne semblait pas avoir Shakespeare.
Wikipedia nous donne les informations suivantes :
« John Florio (Londres, 1553 – Fulham 1625) était un linguiste, lexicographe et traducteur anglais d’ascendance italienne.
Né d’un père italien protestant ayant dû chercher refuge en Angleterre pour échapper à l’Inquisition dans son pays, et d’une mère probablement anglaise, il passa ses jeunes années dans les Grisons en Suisse, puis, après des études en Allemagne, retourna en Angleterre où, fort de sa formation humaniste et polyglotte, il trouva bientôt à s’employer comme précepteur et professeur d’italien et de français auprès de personnes issues de toutes les classes sociales : marchands, nobles, artistes, princes, et même une reine, Florio occupant le poste de maître de langues à la cour royale de Jacques Ier.
Il figure comme un précurseur tant dans le domaine de la traduction (il fut le premier à traduire en anglais les Essais de Montaigne et des passages du Décaméron de Boccace) que dans celui de la lexicographie, étant en effet l’auteur d’un dictionnaire anglais-italien dans lequel, pour la première fois, il eut l’idée d’admettre des vocables du langage courant et des termes de métier. Son dictionnaire et sa traduction des Essais de Montaigne passent aujourd’hui pour de véritables monuments de la Renaissance anglaise et des lettres élisabéthaines. […]
Il fut peut-être un ami de William Shakespeare, ou eut à tout le moins une influence sur lui. Florio est l’un des nombreux candidats proposés comme étant les véritables auteurs des œuvres de William Shakespeare. […] La théorie s’appuie notamment sur l’argument, également avancé par d’autres anti-stratfordiens, que l’œuvre de Shakespeare dénote une connaissance intime de la culture et de la géographie italiennes.»
Pourquoi si cette hypothèse est vraie, John Florio n’a-t-il pas signé ses œuvres ? Bougnoux donne cette explication : italien d’origine juive, il ne pouvait se mettre en avant dans le <Théâtre élisabéthain>.
Pour introduire toutes ces interrogations j’ai trouvé pertinent de mettre en exergue, cette réplique d’une œuvre Shakespearienne : «Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs».
J’aurais peut-être pu aussi utiliser «To be, or not to be: that is the question », “être ou ne pas être”, «Hamlet », acte 3 scène 1
France Culture a consacré de nombreuses émissions à cette œuvre lumineuse de la culture occidentale : http://www.franceculture.fr/dossiers/week-end-shakespeare