Mardi 30 avril 2013

Mardi 30 avril 2013
« Notre problème de chômage n’est pas conjoncturel, il est structurel. »
Michel Rocard
Dans un entretien publié dans Le Point du 25 avril 2013. Voici son propos remis dans le contexte de sa réponse :
« Je pense que la crise occidentale, dont je date le début en 1971, n’est pas liée au choc pétrolier.
Ce dernier a tout aggravé mais n’est à l’origine de rien.
Le problème est d’abord industriel. On avait depuis l’avènement du capitalisme moderne quelques industries à forte concentration de main-d’œuvre qui tiraient toutes les autres : le chemin de fer, l’automobile, l’électroménager et l’équipement de la maison.
Depuis le début des années 70, nous n’avons plus un seul produit industriel dont la fabrication suppose d’employer les masses si considérable de gens.
Les nouvelles technologies sont beaucoup moins consommatrices de main-d’œuvre. Notre problème de chômage n’est pas conjoncturel, il est structurel. »

Mardi 23 avril 2013

Mardi 23 avril 2013
« Caramba encore raté »
Hergé dans Tintin l’Oreille cassée
Expression particulièrement appropriée pour les temps présents.
La France aurait pu être N°1 dans un domaine : « la légalisation du mariage des gens de même sexe », caramba elle n’est que le 14ème pays.
Nous avons élu un Président qui, par rapport au précédent, devait apaiser la société, caramba encore raté.
Nous avions élu une majorité qui devait faire La Grande Réforme Fiscale, caramba encore raté.
De manière plus ego centré, je devais enfin obtenir une mutation vers un autre poste, caramba encore raté…

Lundi 22 avril 2013

Lundi 22 avril 2013
« Nous ne pouvons plus attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision [chrétienne] de l’homme »
André Vingt-Trois
Le 16/04/2013 lors de son dernier discours de Président de la Conférence Episcopale de France
Quel drôle de mot du jour, me direz-vous : une complainte catholique !
La raison en est qu’il me semble qu’il s’agit d’un moment important : celui où les catholiques français basculent dans le sentiment qu’ils constituent désormais une minorité en France et qu’ils se sentent minorité opprimée.
Le début de la Troisième République a bien sûr été un moment fort de l’anticléricalisme. Mais les deux guerres mondiales et la Résistance ont rapproché les laïcs et les catholiques progressistes.
D’où ce mot « nous ne pouvons plus  » car avant l’homme de l’Eglise aurait pu dire « nous pouvons attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision » et c’était largement le cas.
Il s’agit d’une nouvelle étape d’une évolution en profondeur de notre Société, révélée par l’instauration du mariage des personnes de même sexe.

Jeudi 18 avril 2013

Jeudi 18 avril 2013
« La confiance doit venir d’en bas et le pouvoir d’en haut. »
Sieyès
Après Condorcet, un autre grand homme de la révolution :Emmanuel Joseph Sieyès
C’est toute la difficulté d’aujourd’hui.
Le pouvoir, dans le cadre de la Globalisation, est si dilué dans le cadre d’interactions économiques qu’il n’est plus en haut. Le corollaire c’est qu’il n’y a plus de confiance d’en bas.
A quoi sert-il de mobiliser 80% de la population pour choisir un président qui a si peu de moyens pour agir sur les choses…

Mercredi 17 avril 2013

Mercredi 17 avril 2013
« Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent
et non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée. »
Condorcet – Discours sur les conventions nationales – Avril 1791
Né le 17 septembre 1743 à Ribemont, en Picardie, le marquis de Condorcet était à la veille de la Révolution, un homme comblé, occupant une situation sociale privilégiée.
Génie précoce en Mathématiques, il publie à 19 ans, un essai sur le calcul intégral.
A 26 ans, il entre à l’Académie des Sciences dont il deviendra le secrétaire perpétuel.
Marquant le plus vif intérêt pour les problèmes de société, c’est dans le domaine de l’économie politique que son œuvre sera la plus importante.
Ami de d’Alembert et de Voltaire, il collabore à l’Encyclopédie. Il est lié aux plus brillants esprits de l’Europe des Lumières. Sa femme, Sophie de Grouchy, crée un salon où se côtoient savants, philosophes et écrivains. Humaniste, philanthrope, Condorcet pense que le développement des sciences et des techniques apportera plus de bonheur au genre humain.
Il est convaincu que l’instruction fera reculer les préjugés et les inégalités.
Il travaille auprès de Turgot pour faire évoluer la société d’ancien régime mais celui-ci sera désavoué…
Dès l’annonce de la réunion des Etats Généraux, Condorcet multiplie les écrits pour sensibiliser les esprits aux élections.
Trop proche du Tiers Etat, il est écarté par la noblesse, d’origine aristocratique, il est rejeté par ce même Tiers Etat ! Il est néanmoins élu à l’Assemblée Législative puis à la Convention.
Engagé aux côtés des Girondins, il se heurte à Robespierre qui deviendra son principal ennemi.
Le 8 juillet 1793, menacé d’arrestation, Condorcet doit fuir. Il trouve refuge au 21 rue des fossoyeurs à Paris, chez Madame Vernet.
Il rédige alors son œuvre majeure : «Esquisse de l’esprit humain ». Craignant de compromettre sa logeuse, Condorcet se réfugie chez des amis à Fontenay aux Roses, les Suard.
Rejeté, il échoue à Clamart où il est arrêté. Il est emprisonné à Bourg Egalité (Bourg-la-Reine), district du directoire de l’Egalité. Il meurt le lendemain, le 29 mars 1794. Sa dépouille sera jetée dans la fosse commune du cimetière communal, aujourd’hui disparu.
Transférées en grandes pompes au Panthéon en 1989, ses « cendres » se résumaient à une urne vide !

Lundi 15 avril 2013

Lundi 15 avril 2013
« Un pur trouve toujours un plus pur qui l’épure. »
Anonyme
Cité par Danièle Sallenave aux Matins de France Culture du 12/04/2013
A priori, selon mes recherches internet on n’en connaît pas l’auteur de manière certaine..
Il s’agit bien sûr d’une règle qui s’applique surtout aux temps révolutionnaires
Mais elle possède aussi sa pertinence pendant des temps de désenchantement ou de grande perturbation comme ceux que nous vivons.

Vendredi 12 avril 2013

Vendredi 12 avril 2013
« le commencement est la moitié de l’ouvrage »
Platon Les Lois, Livre 6
[…]Maintenant, Clinias et Mégillos, à qui nous adresserons-nous pour régler tout ce qui regarde les magistrats et les épreuves qu’ils auront à subir ?
Ne voyons-nous pas qu’il est nécessaire qu’il y ait des gens désignés pour s’en charger dans les États nouvellement formés, et qu’il n’est pas possible qu’il y en ait avant l’établissement de toutes les magistratures ?
Il nous en faut pourtant à quelque prix que ce soit, et des hommes qui ne soient pas du commun, mais aussi éminents que possible ; car en toutes choses, le proverbe le dit, le commencement est la moitié de l’ouvrage et tout le monde s’accorde à louer un beau commencement.
Pour moi, je suis d’avis que c’est même plus que la moitié et qu’on n’a jamais assez loué un beau commencement.
Et pour ceux qui soutiendraient encore comme Alain Finkielkraut qu’Internet est l’ennemi de la culture, je vous donne un lien qui vous permet de lire, gratuitement, sur Internet le Livre 6 de l’ouvrage de Platon, dans sa version originale en grec et sa traduction en Français :