Mercredi 17 avril 2013
« Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent
et non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée. »
et non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée. »
Condorcet – Discours sur les conventions nationales – Avril 1791
Né le 17 septembre 1743 à Ribemont, en Picardie, le marquis de Condorcet était à la veille de la Révolution, un homme comblé, occupant une situation sociale privilégiée.
Génie précoce en Mathématiques, il publie à 19 ans, un essai sur le calcul intégral.
A 26 ans, il entre à l’Académie des Sciences dont il deviendra le secrétaire perpétuel.
Marquant le plus vif intérêt pour les problèmes de société, c’est dans le domaine de l’économie politique que son œuvre sera la plus importante.
Ami de d’Alembert et de Voltaire, il collabore à l’Encyclopédie. Il est lié aux plus brillants esprits de l’Europe des Lumières. Sa femme, Sophie de Grouchy, crée un salon où se côtoient savants, philosophes et écrivains. Humaniste, philanthrope, Condorcet pense que le développement des sciences et des techniques apportera plus de bonheur au genre humain.
Il est convaincu que l’instruction fera reculer les préjugés et les inégalités.
Il travaille auprès de Turgot pour faire évoluer la société d’ancien régime mais celui-ci sera désavoué…
Dès l’annonce de la réunion des Etats Généraux, Condorcet multiplie les écrits pour sensibiliser les esprits aux élections.
Trop proche du Tiers Etat, il est écarté par la noblesse, d’origine aristocratique, il est rejeté par ce même Tiers Etat ! Il est néanmoins élu à l’Assemblée Législative puis à la Convention.
Engagé aux côtés des Girondins, il se heurte à Robespierre qui deviendra son principal ennemi.
Le 8 juillet 1793, menacé d’arrestation, Condorcet doit fuir. Il trouve refuge au 21 rue des fossoyeurs à Paris, chez Madame Vernet.
Il rédige alors son œuvre majeure : «Esquisse de l’esprit humain ». Craignant de compromettre sa logeuse, Condorcet se réfugie chez des amis à Fontenay aux Roses, les Suard.
Rejeté, il échoue à Clamart où il est arrêté. Il est emprisonné à Bourg Egalité (Bourg-la-Reine), district du directoire de l’Egalité. Il meurt le lendemain, le 29 mars 1794. Sa dépouille sera jetée dans la fosse commune du cimetière communal, aujourd’hui disparu.
Transférées en grandes pompes au Panthéon en 1989, ses « cendres » se résumaient à une urne vide !
Salut, Alain
Condorcet , avait en outre soutenu Olympe de Gouges « féministe » avant la lettre, et à qui l’on doit une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » (ironie en forme de clin d’oeil à la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »); elle qui déclarait « puisque les femmes ont le droit de monter à l’échafaud, elles ont aussi le droit de monter à la Tribune ». Elle périt également sur l’échafaud à l’automne 1793 dans la foulée de l’élimination des Girondins. Olympe avait alors 45 ans et n’était pas d’origine nobiliaire, comme son nom acquis en cours de route pourrait le laisser penser. Sa vie avait été extrêmement active et sa participation au débat d’idée sur des questions « politiques » au sens noble du terme; ne se limite pas à la condition de la femme mais concerne également la question de l’ esclavage des noirs ,celle plus inattendue (pour une femme de son temps) de l’impôt, et de manière générale la question sociale dans son ensemble.
Une biographie vient d’être éditée, et c’est avec reconnaissance que je pense à tel professeur qui devant les étudiants de vingt ans que nous étions avait évoqué cette personnalité hors pair. Je pense qu’elle mérite qu’on fasse davantage connaissance avec elle…
Je terminerai, en me souvenant également de Monsieur BIANCHI, alors jeune professeur de Français en 1ère, qui s’exprimant sur le sujet considérait à juste titre que la liberté de la femme ne pouvait que renforcer celle de l’homme et qu’à ce titre le féminisme dépassait la réflexion sur la seule condition de la femme.
A bientôt …