C’est une formule qui lorsqu’on la prononce, soi-même, possède un caractère jubilatoire. Plus encore si on y accole la phrase d’introduction :
« Annuntio vobis gaudium magnum : habemus papam, »
Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape.
C’est une phrase séculaire et rare.
La dernière fois qu’elle avait été prononcée, Chirac était encore notre président.
Et la fois d’avant j’avais 20 ans, preuve que c’était il y a longtemps.
Ainsi le comité central du parti catholique qui revendique plus d’un milliard d’adhérents a désigné son secrétaire général, le même jour où la république communiste chinoise de plus d’un milliard d’individus a confirmé son nouveau président.
Pardon mais c’est très faux d’écrire les choses ainsi, puisque le parti communiste s’est inspiré de l’organisation de L’Eglise catholique et de son centralisme démocratique, non le contraire.
Donc ce qui est juste d’écrire : le conclave des cardinaux a désigné l’Evêque de Rome.
On ne rappellera jamais assez que si le christianisme est né en Judée, en Orient, il s’est développé dans l’Empire Romain dont il a repris l’organisation territoriale, la capitale et le vocabulaire comme « souverain Pontife » par exemple.
L’Église Catholique est donc la continuation de cet Empire disparu au Vème siècle.
« Habemus Papam » est aussi un très beau film de Nanni Moretti où Michel Piccoli joue le rôle du Pape nouvellement désigné et qui au moment d’aller sur le balcon saluer les fidèles est pris d’une violente crise d’angoisse et s’enfuit.
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