Jeudi 26 octobre 2017

« Les protestants »
Nom qui a été donné à ceux qui ont quitté l’église catholique pour suivre la Réforme.

Mais d’où vient le nom de protestant ? Pourquoi parle-t-on des protestants ?

Nous avons compris que Luther entendait réformer l’enseignement de L’Église catholique et que cette entreprise a mal tourné en raison de la réaction de la papauté et aussi un peu en raison  des intérêts des élites allemandes.

Il parait, dès lors, rationnel de parler de Réforme et de réformateurs. Ces termes sont utilisés, mais un autre s’est imposé davantage : « Les protestants ».

Dans ma ville natale, à Stiring-Wendel, comme dans la ville centre de l’agglomération Forbach il y a une église catholique et un temple protestant.

Les livres savants expliquent simplement que ce mot est apparu une première fois, lors de la Diète de Spire en 1529.

Le mot « Diète » a plusieurs significations et il peut désigner une assemblée politique. Il semblerait qu’une des plus anciennes assemblées ayant porté ce nom et ayant duré sur une longue période se soit trouvée en Suisse. La Diète du Canton de Valais a existé de 1301 jusqu’en 1848.

Et dans le Saint Empire Romain Germanique « La Diète d’Empire », officiellement Diaeta Imperii était une institution chargée de veiller sur les affaires générales et de trouver une solution aux différends qui pourraient s’élever entre les États confédérés.La Diète ne fut jamais un parlement dans le sens contemporain ; c’était plutôt l’assemblée des divers souverains que comptait l’Empire. Longtemps la Diète n’eut pas de siège fixe et ce sont 3 diètes qui se sont réunies successivement et ont traité du conflit qui était en train de naitre entre les partisans de Luther et les partisans du Pape dont faisait partie l’empereur Charles Quint.

Il y eut d’abord en 1521, la « Diète de Worms » qui traita de plusieurs sujets qui n’avait rien à voir avec les 95 thèses de Luther. Mais elle entendit aussi en audience les 17 et 18 avril Martin Luther qui avait déjà été condamné par les instances religieuses catholiques, mais qui selon un texte ratifié par Charles Quint, avait le droit de présenter sa défense devant la Diète avant d’être mis au ban de l’Empire. Luther resta ferme sur ses principes. Sa réponse à l’invitation que lui faisait Charles Quint d’abjurer est restée célèbre :

«À moins qu’on ne me convainque de mon erreur par des attestations de l’Écriture ou par des raisons évidentes — car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu’il est évident qu’ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l’Écriture que j’ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu ; je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il n’est ni sûr, ni honnête d’agir contre sa propre conscience.»

Un esprit fort droit dans ses bottes ! Dans ses sandales seraient probablement plus appropriées pour un moine.

Il remettait en cause l’autorité du Pape et réclamait le droit de juger par lui-même de ce qui convenait de faire et de penser à la seule lecture du texte biblique.

Bien sûr l’Église Catholique et son chef le Pape, comme l’Empereur son allié ne pouvait laisser cette rébellion en l’état et il y eut promulgation de l’édit de Worms qui condamna Luther et établit sa mise au ban de l’Empire. Mais son protecteur, le prince-électeur Frédéric III de Saxe, organisa l’exfiltration de Martin Luther pour le mettre en sécurité au château de la Wartbourg, à Eisenach, la ville qui vit naitre 164 années plus tard, le plus grand musicien de l’Histoire occidentale et fervent luthérien : Jean-Sébastien Bach.

Cette diète fut suivit par une autre en 1526, dans une autre ville : Spire (Speyer en allemand). Le mouvement réformateur ne s’était pas calmé après Worms, des princes continuaient à soutenir les idées de Luther et de nouveaux réformateurs vont se révéler, notamment Ulrich Zwingli et Thomas Müntzer qui va jouer un rôle important lors de la guerre des paysans sur laquelle nous reviendrons. Charles Quint ne participe pas à cette assemblée.

Et les grands princes de l’Empire décrètent une curieuse conception de la liberté religieuse pour nos esprits contemporains. Très simplement chaque Prince choisit la religion qui lui convient : la religion catholique ou les thèses réformatrices. Mais le Prince décide pour tout son Etat et toute sa population. Ainsi quand le Prince a décidé, tous ses sujets n’ont d’autres choix que d’adhérer à la même religion ou de quitter l’État du Prince.

Mais comme l’écrit Wikipedia :

L’historiographie considère que la Diète de Spire de 1526 constitue une ouverture non voulue par l’empereur Charles Quint dans la voie du libre choix des princes d’appliquer la religion de leur choix à leur territoire.

C’est pourquoi Charles Quint décida de réunir une seconde Diète à Spire en 1529 pour essayer de condamner les idées réformistes luthériennes, réinstaurer partout le culte catholique et la messe en latin et suspendre le compromis de la diète de 1526 et renforcer l’édit de Worms.

C’est cette prétention qui va entraîner le 19 avril 1529 la « protestation » de six princes et de quatorze villes.

Le 19 avril 1529 six princes : Jean de Saxe qui a succédé à Frédéric III le Sage décédé en 1525, Philippe de Hesse, Georges de Brandebourg-Ansbach, Wolfgang d’Anhalt-Köthen, Ernest de Brunswick-Lunebourg ainsi que 14 villes de l’empire (Strasbourg, Ulm, Nuremberg, Constance etc) déposent un acte de protestation devant l’empereur :

« Nous protestons devant Dieu, ainsi que devant tous les Hommes, que nous ne consentons ni n’adhérons au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes »

L’empereur sera obligé de céder devant les Princes qui l’élisent.

Et c’est à la suite de cet acte de protestation que les réformés vont être appelés communément « Protestants ».

Mais on va tenter une explication plus savante en latin. Il sera alors expliqué que ce mot est la concaténation de deux mots latins pro (pour) et testare (témoigner) ce qui peut être décliné comme « professer sa foi »

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Mercredi 25 octobre 2017

« Ce n’est pas de Luther qu’il s’agit, c’est de nous tous ; le pape ne tire pas le glaive contre un seul, il nous attaque tous. Ecoutez-moi, souvenez-vous que vous êtes germains »
Ulrich von Hutten

<Ulrich von Hutten> était un chevalier et aussi un polémiste qui soutint Martin Luther dès le début de son aventure de la Réforme.

Il faut savoir que sans qu’il ne l’ait excommunié le Pape a publié, en 1520, une bulle «  Exsurge Domine » condamnant ses opinions, livrant au feu ses ouvrages et lui laissant 60 jours pour se soumettre.

Mais Luther n’est pas un moine isolé, il va obtenir des soutiens en Allemagne et notamment celui de ce Ulrich von Hutten.

Je tire ce discours de la page 102 de l’ouvrage de Lucien Febvre <Martin Luther, un destin> :

[Hutten] mène alors contre Rome une campagne enragée. En avril 1520 à Mayence […] paraissent des écrits violents contre les romanistes :
« Ce n’est pas de Luther qu’il s’agit, c’est de nous tous ; le pape ne tire pas le glaive contre un seul, il nous attaque tous. Ecoutez-moi, souvenez-vous que vous êtes germains »

Hutten est parmi les soutiens de Luther, un des plus virulents, des plus intransigeants, refusant tout compromis avec le Pape et Rome. Mais il exprime ici un point essentiel, la Réforme, le combat de Luther sont intimement lié à l’Allemagne, l’Allemagne désunie en nombreux États mais voulant se libérer de la tutelle romaine et aussi de l’Empereur du Saint Empire Germanique qui était le représentant temporel du Pape, dans les terres germaines.

Et dans la suite de cette campagne, Luther va rédiger et publier toujours à Wittenberg en 1520 un ouvrage qu’il va simplement appeler « À la noblesse chrétienne de la nation allemande », dans lequel il va attaquer le Pape, la curie, Rome et demander au peuple de soutenir les réformes notamment celle qui consiste à permettre à chacun de lire la bible et de s’en nourrir sans faire appel aux prêtres ;

Et je cite Lucien Febvre page 104 :

Ainsi ce petit livre, écrit en allemand à l’usage de tout un peuple, qu’il se soit enlevé chez les libraires avec une rapidité inouïe; qu’en 6 jours, on en ait débité quatre mille exemplaires, chiffre sans précédent : rien d’étonnant. Il visait tout le monde, tout le monde l’acheta.
Quand il vint en Allemagne publier la bulle [Le représentant du Pape] pu noter : « Les neuf dixièmes de l’Allemagne crient : Vive Luther ! et tout en ne le suivant pas, le reste fait chorus pour crier : Mort à Rome ! »

Et le 1er novembre 1521, dans une lettre Luther écrit : (Febvre page 137)

« Je suis né pour mes Allemands et je les veux servir. »

Et à partir de 1525 Febvre fait remarquer que Luther n’écrit plus qu’en allemand  (page 181)

« Il renonce au latin, langue universelle, langue de l’élite. Ce n’est pas à la chrétienté qu’il s’adresse : à l’Allemagne seule, même pas, à la Saxe luthérienne. »

Les relations avec Rome et le Pape vont empirer, il faut dire que Luther est très intransigeant. Il est mis au ban de l’empire ce qui signifie que n’importe qui peut le mettre à mort impunément. Mais son protecteur, l’électeur de Saxe, Frédéric le Sage continue à le protéger. Et Aussitôt sa condamnation prononcée, l’électeur de Saxe Frédéric III le Sage, craignant qu’il ne lui arrive malheur ordonne à des hommes de confiance de l’enlever alors qu’il traverse la forêt de Thuringe le 4 mai 1521. Pour le mettre à l’abri dans le château de la Wartbourg.

Dans ce château, Luther demeure jusqu’au 6 mars 1522 sous le pseudonyme de chevalier Georges. Et c’est là qu’il va accomplir une autre tâche fondamentale le rattachant à l’Allemagne, il commence sa traduction de la Bible, en langue allemande.

On dit souvent que c’est la langue allemande qui a fait l’Allemagne. Mais cette langue n’était pas unique, de multiples patois coexistaient et c’est Luther qui va unifier cette langue, notamment par ce travail sur la bible il va créer une sorte de langue officielle. On parle désormais, pour désigner cette langue, de « la langue de Luther ».

La réforme de Luther est donc une réforme théologique.

Mais ce que nous apprenons ici, c’est qu’elle est aussi une révolte des allemands, sinon du peuple, au moins de l’élite et de la noblesse allemande contre l’hégémonie de Rome et de la papauté.

Et pendant ce temps, l’allié du Pape, l’empereur du Saint Empire Germanique, Charles Quint qui devrait rétablir l’ordre dans son empire et mettre à la raison Luther est paralysé. Il l’est parce qu’il est en guerre contre François 1er, le roi français, et qu’il ne dispose pas des ressources pour mener deux batailles à la fois. En outre, il soit ménager les nobles allemands qui soutiennent Luther et qui parallèlement sont ses électeurs.

La réforme va par la suite s’étendre rapidement à d’autres pays : la Suisse, les Pays bas et l’Angleterre qui dans sa réforme anglicane va se rapprocher du mouvement réformateur. Mais du point de vue de Luther elle est avant tout un combat du peuple allemand dont il se sent l’étendard.

A cela va s’ajouter, mais nous le verrons dans un autre mot du jour, un antisémitisme très virulent de Luther à la fin de sa vie.

Les nazis utiliseront dès lors la figure tutélaire de Luther pour cautionner leur système et leurs actes.

« Souvenez-vous que vous êtes germains » disait Ulrich von Hutten, le soutien de Luther.

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Mardi 24 octobre 2017

« Une dispute qui termine mal ? »
Didier Poton de Xaintrailles, titre d’une conférence à la Rochelle à propos des 95 thèses de Luther.

Trouver l’exergue qui introduit ce que je souhaite partager dans le mot du jour est parfois compliqué. Pour aujourd’hui, j’ai trouvé le titre d’une conférence qui a eu lieu le 17 octobre 2017, dans une ville qui a été longtemps une place forte du protestantisme en France : La Rochelle. C’était une conférence de de Didier Poton de Xaintrailles, professeur émérite à l’université de la Rochelle, président du musée rochelais d’histoire.

Le titre de cette conférence : « 31 octobre 1517 : une dispute qui tourne mal ? »

Je n’ai pas trouvé de compte rendu, ni de vidéo sur cette conférence. Je n’en connais donc pas le contenu. Mais le titre de cette conférence correspond exactement à la conclusion que j’ai tiré du livre de Febvre sur Luther et des différents articles ou émission que j’ai écoutés sur ce sujet.

J’ai vu une émission qui me semble particulièrement pertinente sur ce sujet, sur la chaine de télévision catholique KTO et qui explicite ce que je vais raconter ici.

<Emission de KTO qui fait dialoguer un catholique et un Luthérien>

Le 31 octobre 1517, Luther a donc publié ses « 95 thèses », il y a 500 ans. Et on fixe à ce moment fondateur le début du mouvement réformateur.

Rappelons de manière simplifiée la version officielle :

Luther est scandalisé par « les indulgences » qui sont utilisées par les ecclésiastiques catholiques pour financer leurs dépenses somptuaires. « Les indulgences » sont en terminologie contemporaine une taxe payée par les catholiques, surtout riches, pour racheter leurs fautes morales ou contre la religion. Le terme faute était remplacée par « péché ». A cette époque, les gens étaient saisis d’effroi de ce qui pourrait arriver après leur mort : l’enfer, le purgatoire et les tourments etc. Donc ils étaient très enclins à accepter de payer. Et les spécialistes marketing de l’Église de l’époque ont alors même imaginé de faire payer pour des péchés futurs. Donc Martin Luther, religieux austère et rigoureux part en guerre contre ces abus et va clouer sur les portes du château de Wittenberg en Saxe ses 95 thèses contre les indulgences, le 31 octobre 1517. La Papauté ne va apprécier, il va s’en suivre des conflits et une scission dans l’Église catholique romaine (Rappelons qu’il y a eu une précédente scission avec l’Église d’Orient, historiquement de Constantinople dont est issu l’Église orthodoxe) et la création des églises protestantes ou réformées.

Fernand Braudel disait qu’en Histoire les choses sont toujours vrai à peu près. Mais cette version est à peu près fausse.

D’abord les historiens d’aujourd’hui doutent beaucoup du fait que ce long texte aurait été placardé sur les portes du château de Wittenberg, le 31 octobre 1517.

Ce qui est certain c’est que ce texte a été écrit par Luther et imprimé. Ce qui est aussi certain c’est qu’il a été envoyé à certaines autorités ecclésiastiques et universitaires.

Ensuite la vision morale de l’Histoire qu’on nous a apprise est largement fausse.

Luther ne s’est pas élevé contre l’Église catholique parce que les mœurs de cette dernière étaient moralement condamnables. Cette version « L’église catholique est corrompue et en contradiction avec son message christique, il faut remettre de la morale et de l’ordre dans tout ça », nous convient bien, à nous autres hommes modernes, parce que nous la comprenons.

Il faut savoir par exemple que Le Prince Electeur de Saxe, Frédéric III dit le « sage », qui sera le protecteur de Luther tout au long de la controverse était lui-même un utilisateur des indulgences, parce qu’elles lui permettaient de financer des reliques très prisées à l’époque et dont il a été un grand collectionneur.

La vérité c’est que cette controverse est totalement incompréhensible à la plupart d’entre nous. Je vais quand même essayer de vous l’expliquer, j’en appelle à votre indulgence.

La controverse déclenchée par Luther est d’essence théologique. Il est bien question des indulgences, mais non pour une question de morale, pour une question théologique.

C’est incompréhensible aujourd’hui pour les européens que nous sommes, peut-être pas pour le reste de l’Humanité qui est encore largement influencé par la religion.

A cette époque on s’entretuait pour ces questions !

Des questions aussi extraordinaires que :

  • Est-ce que l’hostie que l’on vous donne à l’Eglise symbolise le corps du Christ ou est-ce vraiment physiquement le corps du Christ ?
  • Que signifie exactement la Trinité, est-ce un seul être ou 3, existe-t-il une hiérarchie entre eux ?

A cette époque,  selon votre réponse vous pouviez être un homme respecté ou un hérétique qui devait être torturé puis brulé. Et s’il existait suffisamment de personnes pour défendre des réponses antagonistes, ces groupes se faisaient la guerre, une guerre totale.

Nous autres européens sécularisés ne comprenons pas cela même si l’actualité et d’autres religions que la chrétienne devraient nous interpeller.

Les religions monothéistes ont apporté quelques bienfaits à l’humanité, notamment les moines qui ont beaucoup travaillé, asséché des marais et réalisé d’autres choses utiles. Mais le fondement du monothéisme qui entraine la confusion entre « une croyance » et « la vérité unique » a une fabuleuse capacité à crétiniser ceux qui se laissent happer par ces mythes.

Le plus simplement possible je dirai que Luther prétendait que l’enseignement de l’église catholique se trompait en prétendant que c’est le comportement, les actes (il disait les œuvres) des croyants, notamment les mortifications (les jeûnes, se donner la discipline ce qui signifiait se fouetter soi-même ou se faire fouetter ce qui n’était pas vue comme une manifestation de masochisme mais une preuve de foi) permettaient de « se faire bien voir » par Dieu, « d’obtenir la grâce » selon le vocabulaire d’époque.

Selon lui, pour plaire à Dieu il fallait simplement avoir la Foi, croire très fort et la grâce de Dieu faisait le reste.

Alors bien sûr, les indulgences cela n’allait pas du tout puisque cette manière d’agir laissait entendre qu’un acte de la part du croyant : « payer » pouvait conduire à ce que Dieu sois content !

Ce qui est vrai, c’est que Luther n’avait pas pour intention de créer une nouvelle église. Ses 95 thèses étaient l’expression de son désaccord avec l’enseignement de l’Université qui essentiellement consacrait son enseignement à la théologie. Il voulait déclencher un débat, à l’époque on parlait de « dispute », pour débattre avec d’autres de ce qu’il avançait.

Mon propos d’aujourd’hui se moque totalement du contenu des 95 thèses qui sont 95 affirmations d’une vingtaine de mots chacune. En revanche, je vais vous citer, in extenso, l’introduction de ce texte historique :

«Par amour pour la vérité et dans le désir de la mettre en lumière, nous débattrons à Wittenberg des 95 thèses ci-après sous la présidence du Père Martin Luther, Maître ès Lettres et Docteur en Théologie, Professeur ordinaire en ce lieu. Nous demandons à ceux qui ne peuvent être ici présent en ne pourront par conséquent pas prendre part oralement au débat, de le faire par écrit. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, Amen.»

Il s’agit pour prendre des termes modernes, d’un débat intellectuel, de la confrontation d’idées dans l’espace universitaire.

Luther eut deux surprises :

  • La première c’est ce que ce débat n’a pas eu lieu ;
  • La seconde, c’est que son texte a eu un écho énorme, notamment en Allemagne et que pour différentes raisons dont certaines politiques, il avait enclenché un mouvement qui allait secouer l’Occident et mener à des guerres.

Ce que je vous ai raconté dans ce mot du jour est vrai à peu près, mais c’est très vrai à peu près. En tout cas beaucoup plus que la thèse officielle apprise dans nos livres d’Histoire et que j’ai rappelé ci-avant.

<Et je vous renvoie vers cette émission de KTO citée précédemment>

Vous conviendrez que l’exergue sous forme de question « Une dispute qui termine mal ? » est particulièrement adapté à ce que j’ai développé dans cet article.

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Lundi 23 octobre 2017

« La Réforme »
Mouvement religieux né en 1517 en Allemagne et conduisant à la création des églises protestantes

2017 est une année pleine d’anniversaires et de commémorations. Le mot du jour du 13 octobre en a rappelé certains.

J’avais omis de citer l’anniversaire qui a motivé notre jeune président improbable et cultivé à inviter pour notre fête nationale le vieux président improbable et inculte des Etats-Unis. Il n’y a que le caractère improbable de leurs élections respectives qui permet de trouver un point commun entre ces deux hommes. Il y a cent ans les Etats-Unis entraient en guerre au côté des anglais et des français contre les allemands et les empires centraux. Ce point de départ de l’hégémonie militaire et économique américaine a continué tout au long du XXème siècle pendant lequel les américains se sont occupés des affaires européennes, un peu pour préserver leurs intérêts, beaucoup parce que nous autres européens nous nous sommes très mal comportés et avons entraîné le monde dans des guerres mondiales apocalyptiques et des totalitarismes meurtriers qu’ont été le nazisme et le communisme bolchévique.

Et justement, un autre centenaire est à commémorer, les cents ans de la révolution russe d’abord celle de février qui renversa le Tsar, puis la vraie, la tragique celle qui allait permettre aux bolcheviks de prendre le pouvoir, d’essayer de mettre en place un système productiviste alternatif au capitalisme, de nier les libertés, et d’assassiner des millions de leurs concitoyens pour s’écraser dans la déroute économique : la révolution d’octobre qui a eu lieu selon notre calendrier le 7 novembre 1917. Cette révolution aura duré moins de 75 ans puisqu’elle s’acheva avec la fin de l’Union Soviétique le 25 décembre 1991.

Mais j’entends parler cette semaine non d’une révolution (quelqu’un saurait-il m’expliquer pourquoi on utilise ce mot qui signifie tourner autour d’un astre pour revenir au même point pour qualifier des bouleversements politiques, cela signifierait-il que forcément les révolutions tournent en rond ?) mais de la Réforme.

On oppose souvent la révolution et la réforme. Mais la Réforme fut un bouleversement religieux, politique et même économique selon Max Weber qui écrivit : «  L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme  »

Selon l’excellent outil du <CNTRL> du CNRS le verbe « Réformer » est lié à la racine « former » et signifie « ramener à sa forme primitive », ce sens existerait depuis la fin du XIIème siècle.

La Réforme a 500 ans et s’inscrit dans le temps long, plus long que la révolution bolchevique.

Les humains aiment dater le début d’une période, d’un phénomène de temps long.

Et on date le début de la Réforme au 31 octobre 1517. Ce jour-là, un moine augustin, professeur de théologie à l’université de Wittembourg en Thuringe sur les terres du Prince électeur de Saxe, Martin Luther a rendu public et envoyé à certains interlocuteurs un document qui a gardé pour nom dans l’Histoire : « Les 95 thèses » contre les indulgences et le fonctionnement de l’église en vue de provoquer un débat théologique, une bataille d’idées à l’intérieur de l’Eglise Catholique. Par un concours de circonstances, des malentendus mais aussi des postures politiques et nationalistes ce débat d’idées va s’abimer dans des guerres, des affrontements et une rupture au sein de la chrétienté occidentale. Nous y reviendrons pendant quelques jours pour éclairer ce moment de l’Histoire européenne et mondiale, car les Etats Unis sont imprégnés par cette révolution luthérienne qui va générer le mouvement protestant.

Pour ce premier mot de la série, je vais m’intéresser au Monde « européen » dans lequel ce document de controverse théologique allait mener à une explosion de rivalités, de haines et aussi de dynamisme intellectuel, politique et économique.

Nous disons donc 1517.

Tous les élèves ayant fréquenté des classes d’Histoire de l’école française ont au minimum une date gravée dans leur mémoire : « 1515 » donc 2 ans avant 1517.

<1515>  donc François 1er, donc Chambord, donc la Renaissance dans sa flamboyance.

Luther (1483-1546) et François 1er (1494-1547) sont des contemporains, Luther un peu plus âgé, 11 ans quand François 1er naît. Mais à partir des 95 thèses et pendant tout le reste de la vie de Luther, la France n’eut qu’un seul roi, un roi catholique mais qui par sa politique aida grandement la diffusion du protestantisme en Europe et notamment au sein des Etats du Saint Empire Romain germanique où régnait son ennemi principal l’empereur Charles Quint.

1515, donc <la bataille de Marignan> en Italie à 16 km au sud-est de Milan. Pour les plus savants la bataille eut lieu les 13 et 14 septembre 1515 et opposa le roi de France François Ier et ses alliés vénitiens aux mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan.

Donc l’Italie …au cœur des rivalités européennes, siège de la papauté et de rivalités internes fortes entre Venise, Gènes, Milan et Rome.

Et Florence… <Laurent de Médicis dit le Magnifique> (1449-1492), donc un aîné pour Luther qui avait 9 ans quand Laurent le Magnifique est mort. Mais en 1513, le Pape qui est élu à Rome a pour nom Léon X, ce fut le Pape qui dirigeait l’Eglise catholique en 1517. Qui est Léon X en réalité ?

<Léon X> eut pour nom de baptême Giovanni Médicis, c’est le second fils de Laurent de Médicis. Il fut Pape de 1513 à 1521.

Léon X, comme tous les souverains européens et particulièrement italiens fut un grand protecteur des arts. Il fit notamment travailler pour lui Raphaël (1483-1520) né la même année que Luther. Il peignit le portrait de Léon X, que l’on peut admirer de nos jours à la galerie des Offices de Florence.

Léon X succéda au pape Jules II, le pape de Michel Ange (1475-1564) qui naquit donc avant Luther et mourra après. Jules II fut aussi le Pape qui entreprit l’édification de la <basilique Saint Pierre> qui fut financée en partie par les <Indulgences> qui jouèrent un rôle certain mais toutefois limité dans le combat théologique de Luther.

Le successeur de Léon X, Adrien VI ne régna qu’un peu plus d’un an. Il était originaire d’Utrecht ville des futurs Pays-Bas. Il est surtout connu comme étant le dernier pape non italien avant Jean-Paul II !

Et après ce Pape de transition, il y eut Clément VII (1523-1534) en pleine expansion du protestantisme, il était en réalité le fils illégitime de Julien de Médicis, frère de Laurent le Magnifique.

Pour rester avec les Médicis et Florence, nous devons rappeler que les Médicis seront renversés par la conquête française en 1494. Un frère dominicain du nom de Savonarole va alors jouer un rôle essentiel dans la cité des Médicis. Il rencontre le roi de France Charles VIII, négocie les conditions de la paix et évite le sac de la ville. Les Florentins sont autorisés par le roi de France à choisir leur propre mode de gouvernement. Savonarole devient alors dirigeant de la cité. Il institue un régime qu’il décrit comme une « République chrétienne et religieuse ».

Homme intransigeant, voulant lutter contre toute corruption il va instituer un pouvoir totalitaire, dans le sens qu’il veut tout contrôler de la vie des florentins même la vie intime. Il finira très mal puisqu’il mourut pendu et brûlé à Florence le 23 mai 1498, Luther avait 15 ans. Certains citent Savonarole comme un précurseur de Luther car il voulait lutter contre la corruption et les abus de l’Eglise, mais nous verrons que ce ne fut pas le combat principal de Luther.

Savonarole fut donc l’allié du roi de France et l’ennemi du Duché de Milan qui était au main de la famille Sforza, ce qui était encore le cas lorsqu’en 1515, à Marignan, François 1er vainquit les troupes alliées au duché de Milan.

Un autre grand ennemi de Savonarole était le pape Alexandre VI, pape de 1492 à 1503, de la famille romaine des Borgia, père de Lucrèce Borgia et César Borgia (1475-1507). Ce dernier est mort 10 ans avant les 95 thèses, il avait 8 ans à la naissance de Luther.

Qui dit César Borgia, pense à Machiavel (1469-1527) un autre contemporain de Luther, même s’il est un peu son aîné. Je n’ai vu nulle part que Luther aurait lu Machiavel, d’ailleurs <Le Prince> est paru en 1532. Mais dans le monde européen de Luther existait la pensée de Machiavel sur le pouvoir.

Revenons à François 1er et l’Italie, dans ce cas un autre nom illustre d’entre les illustres nous revient en mémoire : <Léonard de Vinci> (1452-1519), il est mort 2 ans après 1517, il faisait partie du panthéon culturel de l’Europe de Luther.

François 1er eut pour principal ennemi Charles Quint, pour lutter contre lui il se chercha des alliés. Et dans un épisode fameux <Le camp du Drap d’or> qui est le nom donné à la rencontre diplomatique du 7 au 24 juin 1520, dans un lieu situé dans le Nord de la France, près de Calais il rencontra le roi Henri VIII d’Angleterre. Cette rencontre n’aboutit pas à l’alliance souhaitée.

Mais Henry VIII de la famille Tudor (1491-1547) qui fut roi d’Angleterre et d’Irlande de 1509 à sa mort, fut aussi un grand contemporain de Luther. Il devint roi alors que Luther avait 26 ans. Ce dernier ne connut à partir de cet instant aucun autre roi d’Angleterre jusqu’à sa mort.

<Henry VIII> avait épousé Catherine d’Aragon mais souhaitait l’annulation de ce mariage pour épouser une des dames de compagnie de la reine : <Anne Boleyn>. Mais pour ce faire il avait besoin de l’appui du Pape, et Clément VII dont nous avons déjà parlé a refusé obstinément de céder à l’injonction du roi. C’est pourquoi Henry VIII entreprit, à sa façon, une réforme pour donner naissance à l’église anglicane dont le chef est le souverain britannique. Sans le mouvement lancé par Luther en Allemagne, probablement qu’Henry VIII n’aurait pas eu cette initiative qui s’inscrit immédiatement dans la Réforme.

Wikipédia affirme à propos d’Anne Boleyn que :

« Sa réputation d’être favorable à la réforme religieuse se répand dans toute l’Europe, elle est adulée par l’élite protestante ; même Martin Luther voit d’un bon œil son accession au trône. »

Vous savez que cette pauvre Anne Boleyn fut décapitée sur ordre de Henry VIII mais que leur fille fut reine d’Angleterre et que cette reine fut la Grande <Elisabeth 1ère> (Reine de 1558-1603), début de l’âge d’or de la Grande Bretagne. Elle consolida l’Eglise anglicane et l’inscrivit dans le protestantisme. Fort de cet héritage l’Acte d’établissement de 1701 exclura de la succession des rois d’Angleterre, les catholiques. Ce qui explique l’avènement comme roi d’Angleterre, du Prince électeur de Hanovre sous le nom de Georges 1er (roi de 1714 à 1727). Car à la mort de la reine Anne de Grande-Bretagne, si plus de 50 nobles avaient des liens de parenté plus étroits avec la reine Anne que lui, ils étaient tous catholiques. George était donc le plus proche parent protestant d’Anne. C’est ainsi que la maison allemande des Hanovre s’empara de la couronne britannique.

La couronne britannique a toujours ses racines allemandes. La reine Victoria fut la dernière des souverains de la Maison de Hanovre. Mais ayant épousé, en outre, un allemand : le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, lorsque Édouard VII, fils de la reine Victoria, monte sur le trône, il portera le nom de son père et la maison royale prend dès lors le nom de Saxe-Cobourg-Gotha. Et c’est en pleine première guerre mondiale, il y a 100 ans, en 1917, que ce nom trop clairement lié à l’ennemi allemand fut changé. Ainsi, cette dynastie toujours au pouvoir pris le nom d’un château, situé dans le Berkshire à l’ouest de Londres : le château de Windsor.

Ceci nous éloigne de Luther mais il fallait bien expliquer les conséquences de la décision de Henry VIII de créer l’église anglicane pour épouser Anne Boleyn et le lien avec le protestantisme issu de la Réforme luthérienne

Mais venons maintenant au cœur de la réforme luthérienne. Luther est allemand. Il est professeur à l’université de Wittemberg, en Thuringe. Le souverain de ce lieu, est en 1517, le Prince électeur de Saxe : Frédéric le Sage. Il est électeur de l’Empereur du Saint Empire Germanique. Car l’Allemagne a un semblant d’unité représentée par l’Empereur.(Le premier Reich, le deuxième sera celui créé par Bismarck pour Guillaume 1er, le troisième est tristement célèbre) .

En 1517, l’Empereur est Maximilien 1er de la maison des Habsbourg. Il va mourir en 1519 ouvrant une nouvelle période électorale incertaine dans laquelle vont s’affronter François 1er qui veut devenir empereur et le futur Charles Quint de la maison des Habsbourg. On sait que ce fut <Charles Quint> qui l’emporta mais la rivalité entre la France et la maison Habsbourg ne gagna qu’en intensité. Le début de la réforme après 1517 émergea dans un empire affaibli par un jeune empereur non encore aguerri, des Etats allemands souhaitant de plus en plus d’indépendance par rapport à l’Empereur et la Papauté et un roi de France qui trouva dans cette fracture en train de naître entre catholiques et protestants un germe fécond de division de nature à affaiblir son ennemi, voire le vaincre. Cette division allait cependant s’emparer quelques années après de la France s’abimant dans les guerres de religion.

Luther et la Réforme auraient été anéantis aussi sûrement que les tentatives précédentes de réformer l’Eglise et la papauté de <Jan Hus>ou de <John Wyclif> s’il n’avait pas pu bénéficier du soutien sans faille même s’il fut ambigüe de Frédéric le Sage et de cette rivalité fondamentale entre François 1er et Charles Quint.

Mais cette description du Monde de Luther et de la Réforme ne serait pas complète, si on ne rappelait pas 3 dates :

  • 1453 : L’empire Ottoman s’empare de Constantinople et met fin à l’Empire romain d’Orient. Luther naîtra 30 ans après.
  • 1492 : Luther a 9 ans et Christophe Collomb découvre l’Amérique. Les 95 thèses sont publiées le 31 octobre 1517, ce même mois d’Octobre 1517, à Séville, Fernand de Magellan commence les préparatifs du premier tour du monde. <Magellan>, (1480-1521) est un autre contemporain immédiat de Luther.
  • Et probablement la plus importante pour la réforme : 1451 : Le premier livre européen est imprimé par Gutenberg avec des caractères mobiles « la grammaire latine de Donatus ». Puis la première édition latine de la Bible est celle dite de la « Bible à quarante-deux lignes » en 1453 par Gutenberg. Des presses s’installent rapidement dans les grandes villes d’Europe : Cologne (1464), Bâle (1466), Rome (1467), Venise (1469), Paris (1470), Lyon (1473), Bruges (1474), Genève (1478), Londres (1480), Anvers (1481) et des centaines d’autres. En 1500, on comptait plus de 200 ateliers d’imprimerie dans la seule Allemagne. Sans l’invention de l’imprimerie, Luther et les Réformés n’auraient jamais pu diffuser leurs idées avec une telle puissance et vitesse.

Il faut bien arrêter cet exercice d’érudition présentant le monde où Luther a agi et proclamé ses thèses réformatrices. Mais je ferais une impasse trop importante si je ne citais un autre immense penseur de la culture européenne, contemporain de Luther, d’abord son allié puis son adversaire, l’humaniste hollandais <Erasme> (1467-1536)

Luther est le contraire d’un penseur isolé dans un coin obscur de Thuringe. Il nait et prêche dans un monde en plein mouvement, en plein dynamisme avec de grands artistes, de grands penseurs et de grands découvreurs. Un dernier : 10 ans avant la naissance de Luther, naissait Nicolas Copernic (1473 – 1543) qui défendra la théorie de l’héliocentrisme.

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Vendredi 20 octobre 2017

« Le Taj mahal doit être retiré des brochures touristiques indiennes parce qu’il est musulman »
Les responsables de l’Etat indien de l’Uttar Pradesh

Où s’arrêtera la bêtise de certains religieux ?

Je reste prudent et mesuré : tous les religieux et croyants ne sont pas des sectaires débiles.

Mais force est de constater qu’aucune religion n’est épargnée de la présence d’obscurantistes crétinisés.

Après les bouddhistes qui s’attaquent aux musulmans rohingyas, voici que des hindouistes s’attaquent au Taj Mahal parce qu’il est l’œuvre d’un musulman.

<Le Monde> nous apprend à propos du Taj Mahal que :

Les extrémistes hindous au pouvoir dans l’Etat indien de l’Uttar Pradesh l’ont sorti de leur brochure touristique. Le monument du XVIIe siècle avait le malheur de porter la signature d’un empereur moghol, Shâh Jahân, qui, selon la légende, l’a érigé en mémoire de son épouse défunte, Mumtaz Mahal. Dans la nouvelle Inde des extrémistes hindous, les monuments construits par les musulmans ne font pas partie du patrimoine national.

En juin, « Yogi » Adityanath, le prêtre hindou à la tête de l’Uttar Pradesh, s’en est pris à tous ceux qui avaient l’outrecuidance d’offrir aux hauts dignitaires étrangers des « répliques du Taj Mahal » ou « de minarets » qui ne sont pas en « consonance avec la culture indienne ». Depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014, les chefs d’État étrangers évitent d’ailleurs soigneusement de visiter le Taj Mahal, encore plus de se faire prendre en photo devant.

Avneesh Awasthi, le directeur du tourisme pour l’Uttar Pradesh, a voulu désamorcer les critiques en expliquant que le guide intitulé « Tourisme en Uttar Pradesh : son haut potentiel » ne comprenait que les projets du gouvernement dans le secteur touristique. Une défense qui n’a pas vraiment convaincu, puisque le Taj Mahal est justement l’un de ces monuments indiens au « potentiel » touristique important et qu’il souffre d’un manque d’investissements.

Le mausolée de marbre blanc attire 6 millions de visiteurs chaque année et fait travailler des dizaines de milliers d’Indiens. Après avoir décimé l’industrie de la viande et du cuir – en fermant les abattoirs soupçonnés de tuer des vaches –, le gouvernement de « Yogi » Adityanath n’est sans doute pas à quelques dizaines de milliers d’emplois près.

Quels sont les lieux touristiques que le gouvernement de l’Uttar Pradesh veut promouvoir à la place du Taj Mahal ? Des fonds ont été débloqués pour appâter les touristes dans le village natal de Deendayal Upadhyay, idéologue des extrémistes hindous, grand défenseur du système des castes et ennemi du sécularisme. Pas sûr que le personnage, et encore moins la maison où il est né, attirent les foules du monde entier.

Les autorités veulent aussi promouvoir des circuits touristiques « spirituels », autour de l’épopée mythologique du Râmâyana par exemple, ou du bouddhisme – bref, autour de toutes les traditions spirituelles ayant traversé le nord de l’Inde, sauf l’islam.

Les touristes pourront, sinon, visiter un ravissant petit temple qui se trouve à une bonne dizaine d’heures de route du Taj Mahal. Laxmi Narayan Chaudhary, le ministre de la culture de l’Uttar Pradesh, en a fait la promotion lui-même : « Le Taj Mahal a été sorti du guide touristique à juste titre et devrait être remplacé par le Guru Gorakhnath Peeth. »

Malgré sa structure en marbre blanc, ou plutôt grisâtre, ce temple ne présente aucun intérêt historique ni architectural. Mais il est géré par « Yogi » Adityanath, nouveau dirigeant de l’Uttar Pradesh, et mériterait à ce titre de devenir la septième merveille du monde.

Le Taj Mahal aurait une chance de figurer dans la brochure touristique si seulement il était déclaré comme un temple hindou. Le plus sérieusement du monde, quelques extrémistes ont saisi le tribunal d’Agra afin que le Taj Mahal soit considéré comme tel. Ils prétendent que le mausolée a été construit à l’emplacement du temple Tejo Mahalaya, dédié au dieu Shiva. La justice leur a donné tort, fin septembre.

Pour les touristes intéressés par la découverte de l’extrémisme hindou plutôt que par l’architecture moghole, l’Uttar Pradesh est devenu la destination idéale. »

Les « cons ça osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît. »

Ça c’est du Michel Audiard.

Mais même à Audiard on ne peut plus faire confiance, nous apprenons qu’il a écrit des choses ignobles dans les journaux collaborationnismes.

Alors contemplons la beauté du Taj Mahal

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Mercredi 8 mars 2017

Mercredi 8 mars 2017
« La parabole du bon samaritain »
Evangile selon Luc Chapitre 10

Michel Serres utilise la parabole du bon samaritain comme le symbole de l’âge doux et du « prendre soin », ce qui constitue un absolu de notre époque actuel. Le médecin est omniprésent et sauf quelques irréductibles, dès le moindre ennui nous allons voir un ou des médecins pour qu’ils prennent soin de nous. Et pour tous nos proches, à la moindre inquiétude, nous conseillons : il faut aller voir le médecin.

Il y a bien longtemps maintenant j’avais acheté un livre de François Dolto qui avait pour titre, « L’Evangile au risque de la psychanalyse » et je me souviens encore de son explication de cette parabole et surtout du décalage absolu avec ce que j’avais compris des cours de religion et des différents curés qui avaient un jour parlé de cette parabole.

Et je crois que l’on soit croyant ou non, ce que Françoise Dolto a révélé par rapport à cette histoire qui s’inscrit dans notre culture judéo chrétienne et nos valeurs, me parait très intéressant.

D’abord voici cette parabole telle qu’elle est relatée dans la bible de Segond qui faisait autorité dans les années 80 dans les églises réformées.

Il y a au départ un docteur de la Loi qui selon cet évangile veut piéger Jésus, en lui posant une question :

« Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?

Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort.

Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.

Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre.

Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.

Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.

Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?

C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même. »

Pour celles et ceux qui n’ont aucune culture religieuse, il convient au minimum de dire que dans cette parabole qui s’adresse disons « aux juifs bien-pensant » les samaritains sont des mécréants qui ne suivent pas les préceptes que suivent les juifs bien-pensants. Et que les personnages de sacrificateur et de lévite sont plus que des juifs bien-pensants, l’élite des juifs bien-pensants.

Dans mes cours de religion on m’avait appris que le samaritain, bien que vilipendé par la bonne société juive avait bien agi car il avait aidé son prochain, contrairement aux bien-pensants. Et qu’en plus, il était formidable il s’était super bien occupé de ce pauvre blessé, ce que Michel Serres traduit par l’humanité souffrante.

Et Françoise Dolto m’a fait remarquer que ce n’était pas du tout ce qui était écrit. Et que si on considère cette parabole comme une parole de sagesse, elle présente les choses sous un tout autre angle.

La question était : « qui est notre prochain que nous devons aimer ? »

Et si vous relisez ce qui est écrit vous verrez que le texte chrétien dit : le prochain de celui qui était blessé est le samaritain, c’est-à-dire celui qui l’a secouru.

Peut-être qu’ailleurs il existe d’autres injonctions !

Mais dans cette parabole, il est écrit qu’il faut aimer ceux qui vous ont fait du bien, et peut être aussi, pas forcément les biens pensants, les élites de la hiérarchie sociale, mais ceux qui ont manifesté de la bienveillance… Il n’y a pas une injonction à aimer tout le monde.

Et puis le samaritain que fait-il ?

Il ne prend pas toute la charge sur ses épaules ! Il prodigue les premiers soins.

Et alors ?

Il amène le blessé dans une hôtellerie et il charge quelqu’un d’autre de s’occuper du blessé contre une rémunération qu’il paie !

Oui, il ne prend pas en charge tout le soin, il passe la main à quelqu’un qui va le faire pour de l’argent et lui continue sa route.

Je n’en dis pas plus, j’ai simplement voulu partager cette lecture qui m’avait beaucoup impressionné à l’époque.

J’ai trouvé cette page internet qui semble faire référence à cette même lecture :

<Extrait de l’Évangile au risque de la psychanalyse>

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Vendredi 3 mars 2017

Vendredi 3 mars 2017
« L’âge du monde »
Pascal Richet

Michel Serres dit :

« Nos anciens avaient 4000 années comme passé, jusqu’à Abraham à peu près, nos contemporains ont un passé de plus de 13 milliards d’années. Et cela change tout »

Nous avons compris l’importance de dater. Et l’âge du monde est un sujet passionnant. Je ne parle même pas de la détermination de l’âge de la terre ou de l’univers par les méthodes scientifiques les plus modernes, mais de la perception, par les hommes, de l’âge du monde aux différentes époques historiques.

Lors de mes études d’Histoire à Lyon, en 2003, il m’a été conseillé d’acheter un livre qui fait autorité : « L’âge du monde –  A la découverte de l’immensité du temps » de Pascal Richet qui fait le point sur cette question. Ce livre est donc dans ma bibliothèque et si je l’ai feuilleté, je ne l’ai pas encore lu de manière approfondie.

<Wikipedia> rappelle que si les grecs considéraient le temps comme infini et plaçaient la Terre comme faisant partie d’un cycle cosmique éternel, les trois religions monothéistes (juive, chrétienne et musulmane) ont introduit un temps limité démarrant avec une création du monde.

Ainsi dans ces 3 religions, l’âge du monde oscillait entre 3000 et 6000 ans.

Et les humains pendant des siècles ont inscrit leur univers, leur temporalité, dans cette petite période.

En 1650, l’archevêque James Ussher fait remonter la Genèse précisément au 23 octobre 4004 av. J.-C., à neuf heures du soir précisément.

Près de cinquante ans plus tard, le grand Isaac Newton l’estime à 3998 ans av. J.-C. en se servant de la précession des équinoxes pour caler l’âge des phénomènes bibliques avec des observations astronomiques babyloniennes ou des légendes des Grecs.

Cette chronologie d’Ussher fera autorité jusqu’au début du XXe siècle, la version officielle de la Bible affirmant que la Terre et l’humanité furent créées par la Trinité en 4004 av. J.-C

Mais au cours des siècles, il y eut des esprits libres qui ont étudié et compris que cette version issue de la lecture des textes sacrés était erronée.

Et c’est au XVIIIème siècle que différents intellectuels vont tenter par des méthodes scientifiques de déterminer l’âge de la terre

C’est l’astronome Edmond Halley (1656-1742) qui au bout de ses analyses scientifiques va affirmer que la terre est beaucoup plus vieille qu’on ne le pense.

Un peu plus tard, Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), à partir de la rotation des océans, propose une datation de 4 milliards d’années. Et ce n’est qu’en 1896 que Becquerel découvre la radioactivité, découverte qui permettra de déterminer l’âge de la terre qu’on connaît aujourd’hui : 4,54 milliards d’années.

<Vous trouverez ici une étude de 6 pages publiée par le CNRS présentant la démarche scientifique arrivant à cette conclusion>

Mais le plus grand nombre resta figé dans ses croyances et la version biblique de la création.

Aujourd’hui encore et particulièrement aux Etats-Unis les partisans du créationnisme sont nombreux.

<Ainsi le vice-président actuel des Etats-Unis est ouvertement créationniste>

Et parmi ces créationnistes, il en est une grande part qui continue à prétendre que l’âge du monde est celui qui est déduit des généalogies des textes sacrés.

On a même donné un nom à ce dogme : « Le créationnisme Jeune-Terre » qui interprète la Bible comme un livre de sciences naturelles et d’histoire, véhiculant la croyance selon laquelle le récit de la création de l’univers tel que fourni par les textes religieux, donne une description littéralement et scientifiquement exacte de l’origine de l’Univers.

Vous trouverez sur internet de nombreux sites qui continuent à essayer de nier les découvertes scientifiques et de continuer à rester calé sur quelques milliers d’années.

Et, il y aussi des tentatives de rendre compatible les religions monothéistes et la science.

<Ici on trouve une tentative de rendre compatible la Torah et les études scientifiques>

<Ici une tentative identique de la part de chrétiens>

<De telles tentatives existent aussi dans le monde de l’Islam>

Toujours est-il que la perception de l’immensité de l’âge du monde est récente et qu’il existe encore beaucoup d’humains qui semblent en douter.

<850>

Mardi 24 janvier 2017

Mardi 24/01/2017
« Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance mais les certitudes.»
Rachid Benzine est né en 1971 au Maroc et il est arrivé en France à Trappes à l’âge de 7 ans. En 1996, il devient champion de France de kickboxing.
Il est aussi un intellectuel formé à l’école des sciences humaines, après avoir fait des études d’économie et de sciences politiques, il se dirige vers des études d’histoire et de philosophie.
Selon Wikipedia qui le présente «comme une des figures de proue de l’Islam libéral francophone», il «accède à la notoriété en lançant avec le père Christian Delorme, le dialogue islamo-catholique aux Minguettes, dans la banlieue de Lyon, qui donne lieu à un livre : Nous avons tant de choses à nous dire, paru en 1998.  »
En octobre 2016, il a écrit un roman épistolaire <Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ?>, dans lequel un père échange des lettres avec sa fille partie faire le djihad en Irak.  <Vous trouverez ici un article de la Croix sur cet ouvrage>
C’est de ce livre que j’ai tiré l’exergue du mot de ce jour. Cette phrase est extraite du paragraphe suivant :

« Notre mission en tant qu’humains n’est pas de trouver des réponses, mais de chercher. Les musulmans sont appelés à être d’humbles chercheurs, et pas des ânes qui ânonneraient sans cesse des histoires abracadabrantes. Tu le sais bien, ma petite Nour :  Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance mais les certitudes. Ces certitudes qui vous mènent aujourd’hui tout droit en enfer. »

« Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance mais les certitudes.» Nous sommes au cœur de la sagesse, nous revenons à Socrate. L’ignorance n’est pas le souci quand elle est comprise, assumée : je sais que je ne sais pas. Ce qui est dramatique c’est d’avoir des certitudes et de ne pas les interroger, de ne pas les confronter à ce que l’on peut savoir, à la perception de la réalité, à l’expérimentation du génie scientifique ou aux recherches historiques.
Cette sagesse est indispensable à l’heure
  • De la dérive islamiste mais aussi du renouveau des idées théocratiques ou moralistes d’activistes chrétiens.
  • De l’arrivée au pouvoir de Donald Trump ;
  • Mais aussi des affirmations répétées et pourtant erronées de cette pseudo science qui s’appelle l’économie et qui assène des certitudes qui sont avant tout la défense des intérêts d’un petit nombre (1)
A cet aveuglement des certitudes, j’opposerai « le germe fécond du doute » que j’ai découvert chez Raymond Aron.

(1)  Pour ma part je ne répéterai jamais assez que le monde est complexité et que le propos que je tiens ici sur l’économie ne rejette pas l’intégralité de cette discipline mais critique certains développements qui sont présentés comme une démonstration scientifique alors qu’ils sont au mieux une croyance, au pire un mensonge visant à défendre des intérêts privés. J’en développerai un demain.

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Vendredi 20 janvier 2017

Vendredi 20 janvier 2017
«Finalement !»
Premier mot du pape François en s’approchant de Kirill Patriarche de l’église Orthodoxe
Nos médias parlent abondamment des dissensions et des conflits à l’intérieur de l’Islam entre les sunnites et les chiites.
Mais on parle peu du grand schisme chrétien entre les Catholiques et les Orthodoxes qui date de 1054. Le 16 juillet 1054, le légat du Pape chef de l’Église de Rome dépose sur le maître-autel de Sainte-Sophie de Constantinople une bulle excommuniant le Patriarche de l’Eglise orthodoxe Michel Cérulaire, excommunication qui fut suivie de celle des responsables catholiques par le patriarche.
Depuis cette date (962 ans) le Pape et le Patriarche ne se sont jamais rencontrés avant le 12 février 2016 à l’aéroport de La Havane, à Cuba. La photo montre l’accolade que se donne ces deux responsables religieux.
« Finalement ». C’est le premier mot qu’a prononcé avec douceur le pape François en échangeant une longue et chaleureuse accolade avec le patriarche de Moscou, Kirill.
Par la suite le Pape a dit : « Nous sommes frères ». Il a quand même fallu près de mille ans pour que cette « évidence ? » puisse être exprimée.
Plusieurs articles ont relaté cette rencontre historique :
Cette série de photos a commencé par une photo montrant les dégâts de la guerre, elle finit par une photo de réconciliation d’un conflit de mille ans.
Nous avons besoin d’espoir et de croire en l’avenir. Tout ce qui peut nourrir cette espérance doit être savouré avec délectation.
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Vendredi 23 décembre 2016

« Noël »
Fête chrétienne ou solaire ?

Le solstice d’hiver est ce jour de l’année solaire pendant lequel la nuit est la plus longue.

Depuis 2006, le jour du solstice d’hiver a été désignée comme la journée mondiale de l’orgasme.

Le solstice d’hiver est tombé cette année, ce mercredi, le 21 décembre 2016. Il tombe, depuis la mise en place du calendrier Grégorien, à la fin du XVIème siècle, le plus souvent le 21 ou le 22 décembre.

Il est tombé un 23 décembre en 1903 et il faudra attendre le début du XXIVe siècle pour le voir se produire de nouveau à cette date. Il tombera un 20 décembre  à la fin du XXIe siècle.

Sous l’empire romain, le calendrier julien permettait que le solstice d’hiver tombe le 25 décembre.

L’empereur Aurélien (270-275), au milieu des divinités multiples qu’honorait le peuple romain, a assuré une place particulière à une divinité solaire : <Sol Invictus> (latin pour « Soleil invaincu »).

Il proclame « le Soleil invaincu » patron principal de l’Empire romain et fait du 25 décembre, le jour du solstice d’hiver donc, une fête officielle appelée le « jour de naissance du Soleil » (du latin dies natalis solis invicti). Cette fête vient alors se placer au lendemain de la fin des Saturnales, une période de fête ancienne et la plus importante de Rome.

Plus anciennement le 25 décembre correspondait aussi au jour de naissance de la divinité solaire Mithra

La christianisation de l’empire romain va annexer cette fête.

Et pour ce faire, on décidera que la naissance de Jésus de Nazareth remplacera la naissance du soleil et on appellera cette fête « Noël » (du latin natalis).

La première mention de cette célébration chrétienne à la date du 25 décembre a lieu à Rome en 336.

Il se passera la même évolution chez d’autres peuples. Ainsi, les peuples germaniques connaissaient aussi une fête du solstice d’hiver : <Yule> .

Suivant la même logique de syncrétisme que pour les Saturnales et le Dies Natalis Solis Invicti, Yule a été associée aux fêtes de Noël dans les pays nordiques depuis la christianisation de ces peuples.

Wikipedia nous apprend que dans la mythologie nordique, Yule est le moment de l’année où Heimdall (dieu nordique de son trône situé au pôle Nord) […] revient visiter ses enfants avec d’autres divinités.

Ils visitent ainsi chaque foyer pour récompenser ceux qui ont bien agi durant l’année, et laissent un présent dans leur chaussette.

Ceux ayant mal agi voyaient à l’aube leur chaussette emplie de cendres.

Yule est aussi une fête où les gens de leur côté, et les dieux du leur, se rencontrent pour partager un repas, raconter des histoires, festoyer et chanter.

Si vous continuez à lire Wikipedia, dans son article Yule, vous comprendrez que les 4 bougies rouges que les allemands allument, au fur à mesure des 4 semaines de l’Avent, constitue aussi une tradition pré-christique où ce rituel célébrait la renaissance de la lumière.

Je ne vous décris pas ce que Noël est devenu à notre époque vous le savez aussi bien que moi.

Noël avec Nouvel An constituent les fêtes de fin d’année où toute le monde prend congé, se retrouve en famille et fait la fête.

Il est donc pertinent de suspendre le mot du jour et comme je trouve efficient de commencer l’année par une semaine de congé, le prochain mot du jour sera envoyé le lundi 9 janvier.

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