Lundi 28 janvier 2019

«Si je n’apprends plus rien, je suis mort. »
Clint Eastwood

Chers amis, chers lecteurs réguliers ou occasionnels du mot du jour,

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce mot du jour.

Je garde en mémoire cette réponse de Jacques Brel à un journaliste qui lui demandait de parler de sa vie personnelle :

« Mais cela ne présente aucun intérêt. Cela n’intéresse personne.
Ce n’est pas poli. Cela ne se fait pas !»

Le mot du jour est un lieu de partage de réflexions, d’émotions, d’humour et surtout de questionnements.

Mais l’écriture va devenir un peu plus compliquée dans les prochaines semaines, prochains mois. Et je voudrais en quelques phrases en dire le contexte.

Il ne va pas s’arrêter, car j’ai besoin de cette discipline d’écrire et tenter de partager tous les jours un sujet d’intérêt qui peut toucher ou faire réfléchir.

Vous savez que je me méfie du seul récit des faits : «L’homme médiocre parle des personnes, L’homme moyen parle des faits, L’homme de culture parle des idées ».

Ce mot du jour je l’avais cependant complété quelques jours plus tard, lors de l’article consacré à Barbara : « Barbara me rappelle que j’ai oublié le plus important :
L’homme de cœur et en l’occurrence la femme de cœur parle de la vie et de l’amour. »

Il faut cependant que je commence par quelques faits :

En novembre 2011, j’ai été opéré d’un cancer de la prostate, solution la plus raisonnable pour un cancer détecté précocement à un âge où il pouvait se développer rapidement. La promesse était une guérison.

Ce ne fut pas le cas, il y eut récidive en 2013.

Bien que ce cancer fût détecté précocement et que tout au long de ces années j’ai été suivi consciencieusement, l’attente dont j’ai parlé lundi dernier a conduit au diagnostic que cette maladie avait muté en un cancer des os avec des métastases au niveau des vertèbres. Le langage technique désignera cette situation sous le nom de : « cancer au stade 4 » qui constitue l’avant dernière étape, celle dans laquelle la médecine occidentale sait encore freiner et ralentir la progression de la maladie sans laisser la moindre perspective de guérison.

Il me faut donc faire face à une maladie plus grave. Je vais le faire avec détermination, calme et en étant pleinement acteur de ce combat honorable, comme l’avait appelé François Mitterrand.

Les faits s’arrêtent là.

Mais être acteur signifie aussi lire beaucoup d’articles ou de livres qui donnent des informations, consacrer du temps pour se soigner et accompagner le soin par des temps de silence et d’activités physiques.

Le temps n’étant pas extensible, il me faudra consacrer moins de temps à mon travail professionnel, mais aussi au temps consacré à rédiger le mot du jour.

En aucun cas, le mot du jour ne va se transformer en bulletin de ma santé, ni en lieu d’échanges sur ce sujet.

Si dans mes lectures ou découvertes consacrées à la santé, j’ai le sentiment que telle information, article ou livre mériteraient d’être partagé, je le ferais.

Mais je continuerai à m’intéresser à tous les autres domaines qui m’ont occupé jusqu’ici et même au-delà.

Car je veux continuer à interroger, apprendre, comprendre et expliquer.

Probablement, au moins dans un premier temps, je rédigerai moins les mots du jour en allant plus vite vers le lien qui a inspiré ma réflexion et le désir du partage.

Je renverrai aussi parfois à des articles déjà écrits qui me semblent mériter un rappel. J’écrirai aussi probablement plus souvent des mots du jour consacré à la musique que j’écoute pour me faire du bien et dont je pourrai partager les bienfaits.

Et s’il n’y a vraiment pas de temps, il y aura des jours de pause.

Je me suis résolu à expliquer le contexte dans lequel cette aventure du mot du jour va continuer, il me semblait que cet exercice de transparence était utile.

Et avant notre finitude que j’entends repousser jusqu’aux limites du possible, il faut vivre tous les jours jusqu’à ce moment et continuer à apprendre sur tous les plans, parce qu’apprendre c’est la vie.

Et les grandes épreuves permettent d’apprendre beaucoup.

Comme exergue, j’ai choisi une parole du grand artiste américain qui a accordé un entretien au journal « Le Monde » à l’occasion de la sortie de son dernier film : Rencontre avec Clint Eastwood. Cet article a été publié le 23 janvier 2019.

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5 réflexions au sujet de « Lundi 28 janvier 2019 »

  • 28 janvier 2019 à 13 h 05 min
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    Comme dirait Clint you are à winner !!
    Bises

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  • 28 janvier 2019 à 16 h 47 min
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    cher Alain, je suis un peu abasourdi. Je ne sais pas ce que c’est que d’être malade (je veux dire gravement) et je ne sais pas quels mots peuvent te réconforter. Mais je pense à toi et au combat que tu dois mener. Je suis très triste. Ne t’inquiète pas, on se contentera d’un tout petit mot par jour: dans toutes les encyclopédies (parce que le mot du jour en devient une à force, dans son genre) il y a des articles très courts aussi intéressants que les autres ! avec toutes mes amitiés

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  • 28 janvier 2019 à 17 h 56 min
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    Je pense à toi mon cher Alain
    A ta volonté de partage encore et encore, toujours, malgré les difficultés
    C’est avec beaucoup de plaisir que je lis tes mots du jour
    Merci à toi

    Répondre
  • 28 janvier 2019 à 19 h 28 min
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    Cher Alain,

    Depuis notre dernier échange, je pense souvent à toi. Je sais que tu ne vas pas baisser les bras , tu es un battant !
    Suite à ton mot du jour d’aujourd’hui je t’adresse ce poème que j’ai lu récemment:

    MESSAGE

    Combien de départs,
    De retours,
    Combien de baisers,
    Combien d’amours
    Fleuriront tes printemps,
    Tes étés,
    Tout le long de tes jours ?
    Combien d’enchantements,
    De révoltes,
    D’espoirs,
    Combien d’acharnements,
    De luttes,
    De victoires,
    Sillonneront ton front
    De combats et de gloire ?

    Peu importent les soleils,
    Les brumes,
    Les réveils,
    Qui t’attendent demain
    Au hasard du chemin
    Va ! Fidèle à ton image
    Le regard fier et droit.
    Va ! Sans peur
    Et sans bagages
    Réaliser le plus fol exploit,
    Mais lune après lune,
    Orage après orage,
    Garde toujours au fond de toi
    Dans ton jardin secret
    Un rêve inachevé….

    Cécile Montlouis déc. 1992
    ,
    De tout cœur, Martine

    Répondre
  • 29 janvier 2019 à 7 h 01 min
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    Bien tendrement en pensées positives vers toi Alain. Je me joins, j’y crois, aux forces d’esprit et de coeur qui t’aideront dans ce combat honorable. Flo

    Répondre

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