Il existe tant de domaines dans lesquels je suis totalement ignorant. La botanique en fait partie.
Toutefois il reste toujours possible d’être capté par la beauté, par l’insolite, par l’intelligence de la nature.
C’est probablement un algorithme qui dans les méandres de ses raisonnements obscurs, m’a envoyé dans un flux d’actualité un titre parlant du « sabot de vénus ».
J’ignorais totalement de quoi il s’agissait.
Associé la déesse raffinée et sophistiquée de l’amour : « Vénus » et un sabot que « le Petit Robert » définit comme « une Chaussure paysanne faite généralement d’une seule pièce de bois évidée » me semblait constituer toute l’apparence de l’oxymore.
J’ai été intrigué et j’ai cliqué pour connaître la source de cette information qui m’avait été envoyée.
C’est ainsi que j’ai découvert l’Association : « Humanité et bio diversité »
C’est une association de protection de la nature et de la biodiversité qui a été créée en 1976.
Hubert Reeves était son président jusqu’en 2015, depuis il est président d’honneur.
Il avait succédé, en 2000, à Théodore Monod, au décès de ce dernier.
Aujourd’hui, elle est présidée par Bernard Chevassus-au-Louis qui est un biologiste et écologue français, normalien, élève de la Rue d’Ulm et qui a été directeur de recherche à l‘INRA.
Cette association est donc très sérieuse, et elle a un site : < https://www.humanite-biodiversite.fr/ >
Le message renvoyait vers <cette page du site> qui présente le sabot de Vénus.
J’ai appris ainsi que le sabot de Vénus était une fleur et plus précisément une orchidée.
Grâce à <Wikipedia> j »ai compris que les Orchidées ou Orchidacées (Orchidaceae), forment une grande famille de plantes comptant plus de 25 000 espèces et que la majorité des espèces se rencontrent dans les régions tropicales.
L’étymologie est un peu coquine et peut avoir quelques proximités avec Vénus. Car le nom provient de Orchis, qui est un mot latin dérivé du grec ancien órkhis.
Ce mot grec désigne un « testicule ». Wikipedia justifie cette filiation :
« En référence à la forme des tubercules souterrains de certaines orchidées terrestres des régions tempérées, lorsque ces tubercules sont jumelés. »
Le site < https://www.humanite-biodiversite.fr/ > donna la légende grecque qui lui vaut son nom
« La déesse Vénus découverte par un berger, s’enfuit en abandonnant un de ses sabots. Le berger voulût le ramasser mais le sabot disparût et à sa place poussa une orchidée : notre Sabot de Vénus. »
Selon les grecs on pouvait donc être déesse et porter des sabots.
Mais son nom provient probablement plus de l’observation de la fleur car :
« Ses fleurs ont la forme d’un petit sabot d’où elle tire son nom populaire. C’est en fait un « piège d’amour » dans lequel tombent les insectes (souvent une abeille sauvage du genre Andrena), d’où ils repartent couverts de pollen, avant d’aller visiter d’autres fleurs qui seront ainsi pollinisées. On l’appelle aussi Sabot de la Vierge ou Soulier de Notre-Dame. »
C’est aussi une plante rare qui est protégée au niveau national
« C’est une plante protégée au niveau français, mais aussi européen au titre de la Directive Natura 2000 et au niveau mondial au titre de la convention de Berne. Si vous la croisez dans la nature, prenez-la en photo mais ne la cueillez surtout pas, vous seriez en infraction. »
Elle est dans l’air du temps, elle n’a pas de genre ou plutôt elle est « en même temps » :
« Le Sabot de Vénus développe des fleurs hermaphrodites (à la fois mâle et femelle). Chaque fleur possède trois pétales et trois sépales. Les sépales, longs de 5 cm sont de forme lancéolée. Leur couleur varie entre brun rouge et brun chocolat. Généralement, cette espèce ne produit qu’une à deux fleurs par individu, très rarement trois. »
Elle est une des preuves que dans la nature la coopération est essentielle. Elle a besoin d’un champignon
« C’est une plante qui est très liée aux champignons ! Ainsi, les racines de la plante doivent s’associer avec les filaments d’un champignon permettant à l’orchidée de prélever l’eau et les sels minéraux dans le sol. Pour germer, les graines elles doivent être infectées par un autre champignon microscopique. »
Dans beaucoup de civilisations elle est considérée comme une plante médicinale :
« Le Sabot de Vénus fait également partie de la pharmacopée des indiens d’Amérique du Nord comme sédatif des états nerveux, de l’anxiété et du stress. Cette superbe orchidée soulagerait des troubles de l’insomnie et des dépressions, calme les tensions nerveuses et soulage des douleurs de la menstruation. En Europe, elle a surtout été utilisée comme plante hypnotique et sédative, d’où son nom anglais de Lady’s slipper. »
L’espèce fleurit de mai à juillet
Elle se trouve dans la nature en France, surtout dans les Alpes, plus rarement dans le Jura, la Côte d’Or, les Pyrénées et le Massif Central et presque dans tous les autres pays d’Europe et aussi en Amérique du Nord et en Asie.
Pour celles et ceux qui voudraient en planter dans leur jardin ou sur leur balcon, ce site <Le sabot de Vénus, une orchidée à la beauté raffinée> se veut très rassurant : « Nul besoin d’être « expert » pour cultiver le sabot de Vénus qui est, à de multiples égards, l’orchidée du débutant. »
Et j’ai trouvé cette belle vidéo dans laquelle une professionnelle nous dit : <Tout ce qu’il faut savoir sur les sabots de vénus>. C’est à la fois beau et instructif.
Voilà, c’était un sujet nouveau de mot du jour.
Je ne suis pas devenu un spécialiste des sabots de vénus, mais j’ai appris de petites choses et je les ai partagées.
C’est ainsi que fonctionne le mot du jour.
Et puis après Beethoven et Maria Joao Pires, je ne me sentais pas en capacité de parler de sujets plus difficiles et parfois un peu déprimants.
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