Jeudi 26 octobre 2023

« Ce qu’il y a de bien avec les Juifs, c’est que même lorsqu’ils sont innocents, ils sont coupables. »
Alexandra Laignel-Lavastine

Aujourd’hui je partage, une lettre, un cri de colère.

Je n’y ajoute rien, aucun commentaire.

Je vous invite à lire cette tribune, à la recevoir, à l’accueillir.

Après l’avoir lu, vous pouvez évidemment donner libre cours à votre analyse, à vos critiques, à vos désaccords.

Elle exprime un point de vue fort, que certainement beaucoup de membres de la communauté juive, notamment française, ressentent.

C’est une lettre ouverte au Président de la République par une intellectuelle : Alexandra Laignel-Lavastine

Alexandra Laignel-Lavastine est une philosophe, historienne des idées, essayiste, journaliste née à Paris le 17 octobre 1966.

Elle a écrit de nombreux articles dans Le Monde et aussi à Libération, Le Monde des débats, Philosophie Magazine.

C’est une spécialiste du totalitarisme et de l’histoire intellectuelle et politique des pays de l’ex-Europe de l’Est au XXe siècle, elle a aussi beaucoup étudié la Shoah.

Elle s’est notamment intéressée à la shoah en Roumanie : « Grand entretien. Alexandra Laignel-Lavastine autour de «Cartea neagra – Le livre noir de la destruction des juifs de Roumanie 1940-1944»

En 2017, elle a écrit un livre ayant pour titre : « Pour quoi serions-nous encore prêts à mourir ? »

Elle s’est aussi intéressé à la montée de l’islamisme en France « Face à l’islamisme, certains intellectuels « progressistes » sont dangereux »

Cette lettre a été publiée sur ce site <Tribune Juive>

24 octobre 2023
Lettre ouverte au Président Emmanuel Macron à l’occasion de son arrivée en Israël.
Par Alexandra Laignel-Lavastine


Monsieur le Président de la République,

Il semblerait donc que nous vous attendons aujourd’hui en Israël, où je me trouvais quand les barbares du Hamas ont attaqué et massacré ce samedi 7 octobre, et où il va de soi que je me trouve toujours. D’abord, parce qu’on ne déserte pas par temps de guerre. Ensuite, parce qu’il faudrait avoir l’estomac bien accroché pour rentrer dans le pays que vous présidez, où l’esprit public et la classe politico-médiatique — aux habituelles exceptions près depuis vingt ans — a atteint, depuis quinze jours, un degré d’avilissement encore jamais vu. Je suis française en effet, pas même franco-israélienne, enfin pas encore, de ces intellectuels « néo-réactionnaires » qui s’épuisent à alerter depuis des années, de livre en livre, d’article en article, de lettre ouverte en lettre ouverte, en vain. Nous prêchons tous dans le désert.

Nous espérions vous voir ici un peu plus tôt, question d’honneur en la circonstance, « en même temps » que d’autres chefs d’État. Mais nous subissions un déluge de missiles, qui auraient déjà fait des milliers de morts en Israël si les autorités s’y comportaient comme le Hamas : interdire aux civils de s’abriter dans les abris-bunkers, en l’occurrence cinq étages de tunnels et de cité souterraine sous Gaza.

Et les missiles, M. le président, vous n’avez peut-être pas l’habitude. C’est dire si la prudence s’imposait, comme elle continue de s’imposer dans l’Hexagone face à nos islamistes locaux et autres idiots utiles du Hamas, qui sévissent en toute liberté et devant lesquels nous nous couchons depuis les massacres de Mohamed Merah en 2012, avec une lâcheté et une complaisance collectives qui n’ont d’égale que notre obstination dans l’art criminogène de se crever les yeux, y compris face à l’explosion de l’antisémitisme, toujours un symptôme indiquant que l’ensemble du corps social est malade.

Nous allons payer extrêmement cher cette indignité, les réjouissances ayant déjà commencé, vous entrouvrez peut-être un œil. Israël aussi s’était endormi, avec le résultat que l’on sait. Les massacres des kibboutz seront pour demain en France, dans nos foyers lunaires. Les même pathétiques rodomontades à chaque fois : on allait avoir « un avant et un après », après Merah, après Charlie, après le Bataclan, après Nice, après Samuel Paty, etc. etc. Or, non seulement nous n’avançons pas, mais nous régressons après chaque tuerie. Elles ne se cumulent pas, elles s’annulent.
On nous a expliqué que vous attendiez le cadre d’un « agenda utile » avant de nous faire grâce de votre personne sur place : des négociations de paix avec le Hamas, ou peut-être avec le Hezbollah ou les deux?

Au point où nous en sommes… Car nous sommes en juin 1940.
Un « agenda utile » ? Une formule qui inspire trois attitudes possibles : le fou rire (un peu nerveux par ici ces temps-ci) pour les plus conscients du désastre français, la perplexité pour les plus aveugles et la fascination pour tous : comment peut-on être aussi décalé ? Je tiens toutefois à vous rassurer si d’aventure vous changiez d’avis : on vous accueille par politesse, ici presque personne ne vous connaît et la France ne représente plus rien, devenue une minuscule province à peine capable d’aligner 15 000 soldats opérationnels, dont mon propre fils a longtemps fait partie dans une unité parachutiste (une précision au cas où l’on me donnerait des leçons). Vu d’Israël, où l’on vient de mobiliser près de 400 000 combattants, une farce.

Comment résumer ce en quoi s’illustre notre beau pays depuis le 7 octobre ? On ne sait trop par quoi commencer. D’abord, il y eut les cinq minutes d’émotion rituelle inspirées par un carnage à grande échelle, le plus abject depuis la Shoah : 1 400 victimes en un jour. Une petite cinquantaine, voire moins, nous expliquaient encore doctement certains journaux hexagonaux plusieurs jours après, l’AFP à l’appui… L’émotion : il est vrai que des bébés décapités, des femmes enceintes éventrées, des enfants et des jeunes filles violées et égorgés, des familles brûlées vives ou déchiquetées à la grenade, des êtres démembrés ou découpés à la tronçonneuse (oui, ils avaient aussi des tronçonneuses), des gosses survivants cachés et silencieux sous le corps de leurs parents et j’en passe, cela n’arrive pas non plus tous les jours.

Mais c’était tout de même bien embêtant. D’abord, ces habitants des kibboutz du sud, tous de gauche, étaient aussi en première ligne depuis longtemps pour inviter les Gazaouis à travailler avec eux dans les champs — ils croyaient en la paix. Or ce sont pour partie ces travailleurs et ces gentils voisins, en plus des terroristes infiltrés, qui les ont trucidés.

Comme pendant la Shoah : le rôle central joué par les voisins, qui se transforment en bêtes sauvages du jour au lendemain.
Grâce à eux, ce 7 octobre, les terroristes disposaient des plans très détaillées de ces kibboutz pastoraux où ils étaient bienvenus.

Très embêtant aussi, l’héroïsme de tous, de tous ces « sionistes ». Des civils, des jeunes ou des pères de famille qui sont immédiatement sortis de chez eux, avec ou sans armes, pour défendre les villages et sauver des jeunes gens qui dansaient à la Rave Party. L’héroïsme absolu des soldats et des policiers, de garçons et de filles en tout petit nombre, présents ou arrivés spontanément sur place quand ils ont commencé à comprendre, appelés au téléphone par les suppliciés tapis dans les bunkers, se battant pendant plus de vingt heures d’affilée parfois, avec un simple pistolet, contre des hordes de monstres surarmées.
Des héros n’hésitant pas à se sacrifier et à sauter eux-mêmes sur les grenades (les terroristes en avaient deux mille) pour protéger les familles ou leurs camarades. Un héroïsme dont, en France, on n’a plus idée. Les mots manquent, oui, pour décrire l’horreur. Les représentations mentales nous manquent désormais aussi, en France, pour appréhender ce courage.

On a donc vu sur « Cnews » Frédéric Taddéï s’empresser d’inviter la sociologue Laetitia Bucaille sur son plateau, « professeure » à l’INALCO et membre de l’Institut universitaire de France (IUF), un lieu d’excellence intellectuelle, pour nous expliquer que nous ne disposions d' »aucune preuve de ce qu’il s’était passé » le 7 octobre… L’animateur en question, venu de « Russia Today », la télévision de M. Poutine, jubilait, cela va de soi, sans la reprendre. Tout comme il jubilait déjà après Charlie sur « France 3 » en invitant Emmanuel Todd qui nous expliquait alors que les frères Kouachi étaient en fait des victimes (de la France catholique rance et discriminante), si bien que les victimes étaient les vrais bourreaux, nous avions mal vu (j’étais ce jour-là sur le plateau, invitée en néo-réac de service pour feindre la discussion « équilibrée »).

Frédéric Taddeï a-t-il été viré depuis ce scandaleux « dialogue » avec Madame Bucaille ? Non. Un ou plusieurs chroniqueurs de la chaîne, des esprits à l’endroit et courageux, pour mettre leur démission dans la balance ? Personne. Et Madame Bucaille, virée de sa fac ? Le minimum syndical. Non plus. La direction de l’INALCO ? Elle est « outrée » et ne bougera pas une oreille.

En Suisse, au même moment, un autre « professeur » s’est distingué par un propos négationniste similaire. Viré sur le champ et sans préavis. Nos amis helvétiques sont plus vigoureux.

À propos des universités, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), notamment (où j’ai enseigné jadis) s’est, elle aussi, illustrée au lendemain du carnage par un communiqué émanant d’un syndicat étudiant pour pratiquer le même type de discours : nous avions affaire à « une forme de résistance à l’occupation sioniste » (Gaza n’est plus occupée depuis 2005, sinon par une dictature totalitaire). Le poisson pourrit toujours par la tête. Et il se décompose depuis longtemps, nos facultés et nos Grandes écoles s’étant islamo-wokisées en diable dans une quasi indifférence, les lanceurs d’alerte n’étant pas plus entendus sur ce point que sur d’autres.

Mieux, « France-Culture » s’est empressée de réinviter la sociologue de l’INALCO dès le lendemain, à ses « Matins », pour derechef éclairer l’opinion publique. Il fallait le faire ! Et sur quoi portent cette semaine « Les Chemins de la philosophie » sur cette même station ? Sur la « compromission » des grands intellectuels roumains des années 30 avec le fascisme et les pogroms (j’ai écrit aussi quelques livres là-dessus). Une voix pour oser faire remarquer au micro qu’on assistait à la même compromission en France depuis dix jours ? Non, bien sûr. Business as usual.

En fin de semaine, on évoquera dans cette émission le courage des dissidents d’Europe de l’Est, de Vaclav Havel et de Jan Patocka. Comme si de rien n’était, comme si, eux, auraient laissé passer pareille ignominie.

Le bal des faux-cul. Je ne généralise pas, je ne parle pas des admirables exceptions, là encore, une miraculeuse poignée dans la veulerie ambiante, à l’instar des rebelles de l’An 40 : les Georges Bensoussan, les Abnousse Shilmani et quelques autres intellectuels et journalistes, des guerriers du verbe et de la plume qui, comme après « l’étrange défaite » que nous sommes en train de revivre en live, sauvent l’honneur. Force est néanmoins de constater leur rareté.

Phase II, il y eut heureusement cette roquette, tombée sur un hôpital de Gaza et ses quelque « 500 victimes », soi-disant tirée par les méchants, donc les sionistes. Une bénédiction. Ouf ! En fait, un missile lancé par le Hamas et retombé sur le parking pour un bilan revu à quelques dizaines de morts. On l’a su très rapidement. Mais c’était trop beau, il fallait s’engouffrer dans la brèche toutes affaires cessantes.

Même vous, M. le président, avez commis la lourde faute de twitter bien vite. Et voilà la plupart des médias français reprenant aussitôt la propagande de l’organisation terroriste massacreuse, car on a toujours tendance à croire ce que l’on a envie de croire. Or, c’était irrésistible !

Puis le démenti est arrivé, preuves formelles à l’appui. Subitement, la roquette du Hamas n’a plus intéressé grand-monde, pas plus que les 450 autres ayant loupé leur cible depuis le 7 octobre pour atterrir sur la bande de Gaza et ses civils. Il en va ainsi, du reste, lors de toutes les attaques du Hamas depuis de nombreuses années, un classique, comme à l’été 14, mais l’ignorance est crasse car elle souhaite le rester.

Ce qu’il y a de bien avec les Juifs, c’est que même lorsqu’ils sont innocents, ils sont coupables. Jouissance, donc, avec cette roquette inopinée : les Juifs, pardon les sionistes, coupables de « génocide »(LCI) et de « crime contre l’humanité »… On a choisi les mots. Soulagement ! On a même vu Pierre Moscovici, ancien ministre et actuel président de la Cour des comptes, se précipiter à l’antenne de « i24News » pour expliquer qu’il faudrait nommer « une commission d’enquête indépendante ». Un esprit très mal tourné pourrait songer à la fable de La Fontaine, « Le chat, la belette et le petit lapin », « sa majesté fourrée », « un saint homme de chat, expert sur tous les cas ». Son père, le psychosociologue Serge Moscovici (dont j’ai publié chez Grasset les mémoires posthumes en 2019, Mon Après-guerre à Paris), un Grand, a survécu au pogrom de Bucarest de janvier 1941, qu’il décrit de façon stupéfiante dans ce livre. La fillette alors massacrée avec d’autres aux abattoirs de la ville par les fascistes de la Garde de fer, suspendue à un croc de boucher, portait autour du coup un écriteau : « Viande cascher », une image qui avait horrifié le monde entier… Nous n’en sommes donc plus là.

En si bon chemin, Qui a-t-on invité, cette même semaine, à « Sud-Radio » ? Jean-Jacques Bourdin a réfléchi et il a opté pour la député Danièle Obono, bien connue pour sa clairvoyance face à l’islamisme. Rien de plus urgent que de l’entendre, sachant d’avance ce qu’elle allait dire. Le Hamas, une organisation qui « résiste » au crime d’occupation, etc. « Apologie du terrorisme », a dégainé à juste titre votre ministre de l’Intérieur en saisissant le procureur. Résultat ? Elle vient d’être élue pour siéger, à partir du 6 novembre, à la Cour de justice…

À propos de ministère de l’Intérieur, qu’attend d’ailleurs votre ministre, M. le Président de la République, pour enfin autoriser — et même obliger — ses policiers à porter leur arme de service pendant leur congé, au-delà du trajet entre leur domicile et leur caserne ou leur commissariat, comme le veut jusqu’à présent la règle (un sketch) ? Le b-a ba d’un maillage plus serré du territoire s’agissant de mieux protéger leurs concitoyens, par exemple quand nos forces de l’ordre sont au cinéma en famille, dînent dans une pizzeria ou se promènent au jardin d’acclimatation avec leurs enfants, dans l’hypothèse où des énergumènes issus de nos quartiers émotifs se mettraient à mitrailler dans le tas. Vous avez peut-être fini par le comprendre, cette éventualité n’est plus à exclure.

Même chose pour nos militaires, en particulier nos officiers, et cela dépend du ministère de la Défense. Mais à sa tête, et à un quart d’heure avant une possible troisième guerre mondiale, celui-ci paraît tout aussi à l’Ouest.

Vous n’en êtes pas moins, M. le président, le Chef des Armées. Vous pourriez avoir votre mot à dire. C’est ainsi qu’en Israël, une nation de soldats, des dizaines de morts sont évités chaque année. Cela ne requiert aucun moyen, juste un brin de jugeote et une circulaire. J’ai soufflé en direct cette suggestion à des camarades qui se trouvaient sur le plateau de « Cnews » lors de l’intervention de M. Darmanin il y a quelques jours, par portables interposés. La question ne fut pas posée et elle ne le sera sans doute pas. Je la formule depuis 2015, en vain naturellement. Nous restons à des années lumières du réel.

Sans jamais nous lasser, hier soir, dimanche, nous avons remis cela à la télévision. Quelle autre « personnalité » encore sur un plateau ? Le député Alexis Corbières, encore un convive de marque, pour nous servir ses habituelles circonvolutions. Mais il y a toujours un autre invité en face pour accepter de « débattre » avec lui, en l’occurrence Alain Bauer, il est vrai très agacé.

Si tout le monde refusait (mon cas depuis 2015), on n’inviterait plus M. Corbières car il n’aurait plus de vis-à-vis. Mais comment résister à une invitation télévisuelle ? Convoquer le député France Insoumise était sans doute d’autant plus pressant que sa fille de 21 ans, une islamiste radicalisée, dont la maman est Raquel Garrido, autre tête pensante du parti de M. Mélenchon, venait de twitter : « Alors g ptet pas d’âme, mais ils me font pas du tt de peine, je les trouve mm plutôt chiants, surtt les gosses », allusions aux otages du Hamas détenus à Gaza, dont on n’ose imaginer le calvaire. Abject. Les parents ne sont certes pas responsables des déraillements de leurs enfants majeurs. Mais enfin…

La rue ? On a des manifestations monstres, dites « pro-palestiniennes », en vérité « pro-Hamas », ce qui n’échappe à personne, mais qu’il ne conviendrait pas d’interdire. Encore et toujours le choix des mots car appeler un chat un chat, nous n’en sommes plus capables. Sur une pancarte brandie par une jeune fille, parmi mille autres, Place de la République, oui, de la République, on avait il y a trois jours : « Vous avez pleurés 40 faux bébés israéliens. Où êtes-vous pour les 1000 enfants palestiniens tués ? » Cette demoiselle fâchée avec l’orthographe (on se demande comment, du reste, l’Education nationale se portant si bien) doit ignorer que les enfants en question servent au Hamas de boucliers humains, l’organisation « caritative de résistance » déployant tous les moyens possibles pour empêcher les malheureux d’évacuer vers le sud (en plus de leur interdire l’accès aux tunnels protecteurs pendant les bombardements).

Car plus il y a de « martyrs », plus le sang coule, plus le Hamas, dont on sait l’importance qu’il attache à la vie humaine, peut compter d’idiots utiles en France, en Europe et dans le monde, toujours au rendez-vous. C’est tout bon. Et que voit-on fleurir après les massacres du 7 octobre si on va faire ses emplettes au Printemps, à Paris, ces jours-ci ? Une belle affiche, où on lit ceci : « La torture des enfants palestiniens par Israël et l’occupation sioniste ». On se frotte les yeux. À ce seuil d’affaissement national, on pourrait être tenté de rendre les armes.

Je m’arrête ici, la liste serait trop longue. En deux semaines, la France, la vôtre, M. le Président, celle que vous allez représenter demain en Israël, s’est surpassée. Je n’aimerais pas être à votre place. [….]

En France, il n’est plus question que de l’aide humanitaire à Gaza et des bombardements de l’armée israélienne, un pays dont on se demande comment il ose se défendre. Et tenir à ce point à éviter d’autres carnages, au Sud comme au Nord, s’il laissait la menace prospérer comme on sait si bien le faire dans le pays qui vous a élu à la tête de l’Etat à force de regarder ailleurs. On me rapporte toutefois de source bien informée qu’on commence à observer une certaine fébrilité au sein de notre classe politique. Un avant et un après ? Pour l’heure, nous en sommes très loin, mais on aimerait malgré tout croire en un miracle. »

<1771>

5 réflexions au sujet de « Jeudi 26 octobre 2023 »

  • 26 octobre 2023 à 9 h 34 min
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    Ce texte, qui exprime une légitime indignation devant les horreurs perpétrées par le Hamas, mêle des situations qui ne doivent pas être analysées conjointement même si elles ont partiellement des adhérences communes.
    La question palestinienne et la création rendue impossible de deux états avec Israël est un problème qui intéresse les deux parties. On ne peut que regretter que ceux qui avaient initiés un processus de paix ont été assassinés par des extrémistes facilitant ainsi de l’avènement de situations qui ne peuvent conduire qu’à l’anéantissement provisoire d’une des parties.
    S’agissant de la France, des décennies de lâcheté politique vis à vis des populations émigrées entretenues par une intelligentsia que chacun reconnaîtra ont rendu possible, par certains habitants de ce pays, un discours et des prises de position proprement insensées au regard de nos valeurs traditionnelles, l’autrice de la lettre a raison de s’en offusquer.
    Lorsqu’on ne fait pas ce qui doit être fait, il arrive toujours un moment où le problème devient si grave qu’on peut craindre qu’il ne puisse être solutionné que dans la douleur

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    • 26 octobre 2023 à 11 h 01 min
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      Je suis d’accord avec toi, Alexandra Laignel-Lavastine se positionne sur deux terrains : celui du pogrom réalisé par le Hamas islamiste et celui de la France où des islamistes sont dans une stratégie d’influence et de tentative de conquête des esprits des musulmans et d’anesthésie des autres.
      On ne souligne pas assez que le Hamas est une organisation islamiste, c’est à dire qui voile les femmes, les enferment à la maison et les soumets à la loi des mâles, qui tuent les homosexuels et pour qui la liberté d’expression est une hérésie. Il n’y a que la Loi d’Allah selon l’interprétation que eux en font. Ce qu’ils ont fait le 7 octobre est du niveau du nazisme.
      Pour eux, la terre de Palestine est musulmane elle a été donnée par Dieu et aucun humain ne peut attribuer cette terre à d’autres. La résolution de l’ONU de création de l’Etat d’Israël est donc caduque. Il faut éradiquer la présence juive. Il faut être juste du côté des colons juifs, les hébreux messianistes pensent la même chose dans l’autre sens. Avec des gens comme ça il n’est pas possible de faire de compromis, ni en France ni en Israël. Le sujet c’est de trouver des interlocuteurs avec qui discuter, avec les Palestiniens en Israël, avec les musulmans qui veulent pratiquer leur religion en France. Ma dernière phrase signifie que les musulmans qui se sont éloignés de leur religion en gardant peut être quelques traditions de leur culture ancestrale, ne posent évidemment aucun souci.

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  • 26 octobre 2023 à 13 h 23 min
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    Je suis juste anéantie après ce que je viens de lire, le témoignage de la fin notamment car je prends soin depuis le 7 octobre de ne pas trop regarder les images télévisées tant je me dis qu’elle peuvent m’ empêcher de penser la situation (sans que l’émotionnel seul ne prenne le contrôle). Je suis dévastée, malade, écœurée une fois de plus de notre potentiel de barbarie, nous les humains, et comprends la force de la réaction de Alexandra Laignel-Lavastine
    Je reste pourtant toujours traversée par la même question : Comment, connaissant la nature humaine qui peut le pire et le meilleur, étant donné notamment qu’elle est traversée par des peurs, de la convoitise et aussi des besoins d’exister et d’avoir une identité solide, comment ne pas en tenir particulièrement compte afin de ne pas accroître les peurs, limiter la convoitise, donner des signes de reconnaissance à l’AUTRE pour apaiser, dès le départ, les tensions surtout dans des situations comme celles de conflits territoriaux ou de part et d’autre on peut vite se sentir niés, rejetés, exclus. Évidemment je mesure ce que ces propos ont de théoriques et peuvent être surtout formulés que dans le cadre d’une copie de bac qui ne tient pas compte de ce qu’est une explosion émotionnelle sur le terrain ou sont rapatriées toutes les souffrances vécues des générations durant.
    Pourtant j’ose espérer encore que cette nouvelle séquence, une fois qu’on pourra en analyser la complexité et la symétrie et pas seulement mettre la barbarie dans le camp de l’AUTRE nous permettra ( mais dans combien de temps?) d’éviter un jour la répétition. Voir à quel point la montée du Hamas a été favorisée par des Netanyaou et Ben Gvir, ce dernier qui (https://www.lefigaro.fr/international/2007/10/24/01003-20071024ARTFIG90210-israel_le_souvenir_de_rabin_terni_par_le_culte_de_son_assassin.php), prêche pour que l’assassin de Yitzhak Rabin sorte de prison.!!! Ces deux là ne voulaient pas d’une solution politique et ont été incapables d’imaginer les effets que cela aurait à terme. Trop pris là encore surtout par leur intérêts politiques. Biden lui a empêché que les palestiniens ait une tribune à l’ONU. Faire taire plutôt qu’écouter. Je crains aussi, même si c’est très difficile de se positionner aujourd’hui dans un tel conflit, que notre président Macron n’ait ni l’envergure et l’épaisseur humaine, ni un réel désintérêt par rapport à l’exercice du pouvoir pour pouvoir aider à faire le pas de côté qui fera la différence dans ce conflit. ET comme dit Alexandra il n’en a même pas les moyens ni humains ni symboliques.
    J’ai écouté dimanche dernier « question d’Islam » sur le soufisme et, même si la plupart d’entre nous sommes à des années lumières de ce qui est proposé dans cette voie du cœur, je me suis dit que tous les députés et hommes politiques devraient écouter régulièrement sur France Culture questions d’Islam, Talmudiques, mais aussi les protestants, les chrétiens, chrétiens d’orient…. avant de se présenter et les ré-ecouter régulièrement. Ces émissions ne relayent pas ce que l’institution religieuse peut avoir d’enfermant, de normatif mais surtout ce qui peut nous élever.

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    • 26 octobre 2023 à 19 h 06 min
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      Michelle, je comprends ta sidération.
      Mais il me semblait indispensable, par rapport à certaines réactions hors du temps qui prétendent que le Hamas est un mouvement de résistance, et aussi pour comprendre l’ampleur de l’émotion suscitée dans la communauté juive en Israël mais aussi en France ou d’autres pays de montrer ce cri de colère d’une femme érudite, française et qui se trouvait en Israël.
      Il faut poser ça.
      Après il est possible de revenir à l’argumentaire, l’Histoire et la tentative de reprendre le dialogue entre gens raisonnables.
      Mais sais-tu que pour le Hamas la Palestine est musulmane par la volonté de Dieu !
      Il n’y a pas de compromis possible, pas de raison, c’est écrit …
      Que peut-on discuter avec des fous pareils ?
      Tu parles des soufis.
      Bien sûr comme chez les chrétiens, il y a des mouvements spirituels tournés vers la paix, la voie du cœur et l’élévation de l’esprit.
      Si tu te souviens du livre d’Umberto Ecco « le nom de la rose » ou le film, il y avait d’un côté les franciscains tournés vers l’humilité et le pardon et de l’autre les dominicains sur d’eux et dominateurs.
      Ce n’étaient pas les franciscains qui dirigeaient l’Église ou qui conseillaient les Princes.
      De la même façon ce ne sont pas les soufis qui sont au pouvoir en Arabie Saoudite, en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, au Qatar aux Emirats Arabes Unis.
      Ce sont les autres, ceux qui crient que Dieu est grand, non pas pour révéler leur humilité, mais pour accomplir des crimes abjects sous, selon eux, le haut patronage de leur Dieu.
      Si Dieu est si grand qu’on le laisse faire ! Punir les mécréants, donner la victoire à ses armées sans combattre … Mais non, il semble que le grand Dieu a besoin de l’aide de petits humains pour décapiter, lapider, couper des mains ou encore faire chuter les homosexuels du haut des immeubles.

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  • 26 octobre 2023 à 17 h 33 min
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    Si tous les citoyens pouvaient avoir la hauteur de vue de tes correspondants Alain, on éviterait certainement des lendemains douloureux.
    Mais hélas, ton auditoire est de grande qualité, mais rare.
    Le drame qui se déroule en Israël/ Palestine nous dépasse tous et aujourd’hui nous n’avons aucun dirigeant capable de seulement de réfréner la violence.

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