Vendredi 27 octobre 2023

« Partout, les forces attachées à la modération, à la coopération et à la paix ont été battues en brèche. »
Jean-Louis Bourlanges, le 23 octobre, à l’Assemblée Nationale

Hier j’ai partagé un cri de colère.

Non ! ce que le Hamas a fait n’est pas un acte de résistance !

C’est un crime contre l’humanité. Ce que ces croyants ont perpétré au nom d’Allah, ne peut s’inscrire dans les valeurs de l’humanité.

Il faut aimer la mort, comme nous aimons la vie pour agir ainsi.

Il faut croire aveuglément à un récit et dénier à celles et ceux qui n’y croient pas, jusque qu’à la dernière parcelle d’humanité.

Non, on ne peut pas considérer que ce qui s’est passé à partir de 7 octobre est une simple riposte entre deux belligérants.

Les crimes du Hamas sont au-delà de ce que nous pouvions imaginer, horreur et atrocité.

Je ne suis plus croyant dans une des religions du Livre. Mais pour les croyants, il y a cette malédiction que je crois légitime pour chacun des assassins du Hamas et de ceux qui les ont envoyés :

« Quand on le jugera, qu’il soit déclaré coupable, Et que sa prière passe pour un péché ! »
Psaume 107 verset 7 dans la traduction de Louis Segond.

Que leurs prières soient péchés !

Il fallait que cette abomination soit dénoncée.

Et le 23 octobre, un vieil homme de 77 ans, est monté, tout essoufflé, à la tribune de l’Assemblée Nationale, au Palais Bourbon.

Il avait du mal à retrouver son souffle. Il finira épuisé, au bord du malaise.

Mais lorsqu’il a vraiment débuté son discours, la magie du verbe et la lucidité de la politique, se sont emparées de ce corps fragile.

Un discours exceptionnel de Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des affaires étrangères et député Modem. Un discours comme il y en eut jadis à la tribune de cette Assemblée, loin des interventions querelleuses et électoralistes qui sont désormais le lot quotidien de la chambre basse de notre parlement.

Il a aussi commencé à poser, ce qui doit être dit :

« Le 7 octobre dernier, cette interminable tragédie a pris un cours décisivement nouveau et d’une gravité exceptionnelle : Israël s’est trouvé confronté à une agression paramilitaire de première grandeur, menée par un Hamas résolu à piétiner tous les principes, toutes les règles, tous les usages régissant les relations entre les peuples, que ceux-ci soient en guerre ou en paix. Si les mots ont un sens, il est clair que l’agression conduite par le Hamas est à la fois terroriste, constitutive d’un crime de guerre généralisé et adossée à un discours à caractère génocidaire assumé. Le Hamas met en scène les pires violences sur les populations dans le seul but d’effrayer et d’intimider : c’est du terrorisme. Le Hamas ne fait la guerre qu’aux civils, c’est la définition même et dans son extension maximale du crime de guerre ! Les fidèles du Hamas n’hésitent pas à appeler non pas uniquement à la disparition de l’État d’Israël, mais à l’élimination des Juifs en tant que Juifs ! C’est l’expression même d’une volonté de génocide porteuse d’un crime contre l’humanité.»

Mais il avait introduit ce propos par un rappel historique essentiel qui fait le constat que la situation conflictuelle au Proche-Orient depuis soixante-quinze ans provient de l’absence d’un État palestinien aux côtés de l’État israélien :

« Le 29 novembre 1947, L’Assemblée générale des Nations unies décidait, par trente-trois voix contre treize, la création de l’État d’Israël tout en prenant soin de proposer l’institution parallèle d’un État palestinien qui, à la suite de la guerre qui a accueilli la décision onusienne, n’a jamais pu voir le jour. De ce vote solennel qui engage la communauté internationale date à la fois le droit imprescriptible du peuple juif à vivre dans un État libre et souverain, et le lancinant problème posé par l’émergence indéfiniment différée de son jumeau palestinien. Israël était né, Ismaël restait dans les limbes ; la tragédie prenait ses marques au cœur d’un Moyen-Orient par ailleurs déchiré par la guerre froide. »

Pour ceux qui manquent de références bibliques, il faut savoir que selon ce récit Ismaël est le fils d’Abraham qui serait le père de tout le peuple Arabe ainsi que de la lignée menant au prophète de l’islam Mahomet. Le second fils d’Abraham sera Isaac qui lui même sera le père de Jacob qui prendra le nom d’Israël et sera l’ancêtre du peuple juif. Ces personnages apparaissent dans les livres de Moïse des juifs et dans le Coran des musulmans. Les croyants de ces deux religions croient à ce récit.

Et puis prenant de la hauteur, Jean-Louis Bourlanges s’est interrogé sur la sécurité à long terme d’Israël :

« Et c’est de la réponse à cette question que doivent dépendre nos réactions à court et à moyen terme, comme celles de l’État hébreu.

Comment un État de 20 770 kilomètres carrés, peuplé de moins de sept millions de Juifs, fer de lance d’une communauté humaine de près de treize millions de personnes, pourrait-il espérer vivre durablement en paix et en sécurité au milieu d’un environnement par hypothèse hostile de plus d’un milliard et demi de musulmans ? »

Et il répond que les murs, les équipements militaires les plus sophistiqués sont une mauvaise réponse :

« Même l’arme nucléaire dont dispose Israël n’est pas de nature à assurer la survie d’un État concentrant toute sa population sur un espace aussi restreint. »

Et puis, il y eut ce développement remarquable de clarté et de lucidité en comparant l’attitude du premier ministre actuel de l’Etat d’Israel avec ses prédécesseurs :

« Face à cette terrible situation, il faut analyser sans œillères ni préjugés ce qui s’est modifié ces dernières années sur la scène moyen-orientale. Comme l’a très justement dit monseigneur Vesco, archevêque d’Alger : « La violence barbare du Hamas est sans excuse mais elle n’est pas sans cause. »

Avant la prise de pouvoir de M. Netanyahou, les grands dirigeants historiques d’Israël, quelle qu’ait été leur sensibilité politique, ont eu une conscience aiguë de cette vulnérabilité après que la guerre du Kippour l’eut rendue manifeste.

Yitzhak Rabin, qui avait vu au plus près le péril de la patrie, a défendu, avec une force de conviction et une volonté politique sans pareille, l’idée qu’il n’y aurait ni paix ni sérénité pour Israël si les Palestiniens ne se voyaient pas reconnaître, eux aussi, un État libre et souverain.

Menahem Begin, venu pourtant de la droite de la droite, a assumé courageusement à Camp David, le choix de la paix avec le principal ennemi d’Israël, l’Égypte post-nassérienne.

Ariel Sharon, qui avait pris la mesure de l’impuissance de la force dans le cadre de l’intervention controversée qu’il avait conduite au Liban, avait, à la veille de l’accident de santé qui devait le terrasser, décidé d’amener son pays à renoncer ses ambitions coloniales en Cisjordanie.

Ces hommes avaient pressenti et pleinement reconnu, pour Yitzhak Rabin du moins, qu’Israël ne trouverait la paix qu’à la condition d’établir avec les États arabes qui l’entouraient, mais aussi avec les hommes et les femmes de Palestine, une relation équilibrée qui supposerait le respect mutuel et le partage des bénéfices de la paix.

La rupture introduite ces dernières années dans la politique israélienne par les gouvernements successifs de M. Netanyahou n’est certainement pas la cause unique de la situation nouvelle, mais elle y a puissamment contribué. »

Jean-Louis Bourlanges dit tout le mal qu’il pense de M. Netanyahou sur le plan militaire mais aussi politique :

« L’essentiel est toutefois d’ordre politique. M. Netanyahou a semblé imaginer que l’établissement de relations apaisées et coopératives avec les voisins arabes d’Israël, ce qui était en soi une excellente ambition et se révélera demain fort utile à la quête nécessaire de l’apaisement, pouvait avoir ce pouvoir indirect, mais précieux à ses yeux, de dispenser Israël de rechercher avec les Palestiniens un accord équilibré et respectueux de leurs attentes et de leurs aspirations profondes.

Bien plus, les accords d’Abraham ayant permis aux États arabes d’abandonner les Palestiniens à leur triste sort, le Gouvernement israélien s’est estimé libre d’engager sans risque une relance rampante mais brutale et déterminée de sa politique de colonisation en Cisjordanie. »

Bien sûr, Israël n’est pas le seul responsable :

« Il serait injuste d’attribuer à l’État hébreu le monopole de la nouvelle brutalisation du monde d’où l’horreur du 7 octobre est sortie. Partout, les forces attachées à la modération, à la coopération et à la paix ont été battues en brèche.
Que les Palestiniens aient eu la tentation croissante et suicidaire de se réfugier dans une sorte de nihilisme politique ne peut, hélas, pas nous surprendre.

Une population sans avenir, donc sans espoir, pouvait-elle être tentée par des partis modérés qui n’avaient rien à lui offrir ? »

Il pointe aussi la responsabilité des Etats-Unis, notamment de Trump et ajoute :

« Comment, dans ces conditions, ne pas voir que ce sont aujourd’hui les héritiers idéologiques des assassins d’Anouar el-Sadate et d’Yitzhak Rabin qui tiennent ensemble la plume de la tragédie qui s’écrit sous nos yeux ?  »

J’avais déjà expliqué dans le mot du jour de lundi, le soutien de l’actuel Ministre de la Sécurité nationale du gouvernement israélien : Itamar Ben Gvir à l’assassin de Rabin, sans oublier que Netanyahou intervenait dans des meetings où une partie des participants appelait à tuer Rabin.

Sadate a été tué par le Jihad islamique égyptien qui est une organisation armée issue des frères musulmans exactement comme le Hamas.

La fin du discours consistera à essayer de trouver le juste niveau de la riposte en épargnant les vies innocentes :

« Dans l’immédiat, il faut impérativement veiller à ce qu’une contre-attaque légitime, dès lors qu’elle vise exclusivement à détruire les moyens militaires de l’agresseur, évite les deux écueils majeurs que chacun a clairement identifiés.
D’abord le risque d’une escalade incontrôlée pouvant conduire à un embrasement général. Derrière le Hamas, il y a le Hezbollah ; derrière le Hezbollah, il y a l’Iran ; derrière l’Iran, il y a la Russie et la Chine. […]

Le deuxième risque majeur est celui d’un anéantissement massif de populations civiles utilisées par les uns comme des boucliers humains et par les autres comme l’exutoire d’une tentation de vengeance,…

…pour reprendre l’expression préoccupante du Premier ministre israélien. »

Et puis il envisage une solution à plus long terme qui ne peut que prendre en compte pleinement le besoin de justice pour la population palestinienne au terme d’une nouveau processus de dialogue basé sur la paix, le besoin de sécurité d’Israël et des concessions réciproques :

« Reste à construire un avenir de paix. La tâche est redoutable en raison du mur de détresse et de haine qui sépare aujourd’hui Israéliens et Palestiniens. Aujourd’hui, il est à la fois trop tard et trop tôt pour instituer deux États en terre de Palestine.

Il est en revanche temps – et même grand temps – de commencer à réaliser les conditions qui rendront possible, le moment venu, cette double création. La première de ces conditions, c’est qu’Israël fasse cesser sa politique de colonisation et reconnaisse enfin que la solution du problème palestinien ne saurait passer par l’exportation, en Égypte, des Palestiniens de l’Ouest et, en Jordanie, des Palestiniens de l’Est.

La seconde de ces conditions consiste à recréer, notamment avec l’appui des États modérés du pacte d’Abraham, une autorité palestinienne active, respectée et capable de prendre à Gaza le relais d’un Hamas en cendres et de négocier un statut respectueux des droits palestiniens. Au-delà du Moyen-Orient, les bonnes volontés existent, comme celle du Brésil, dont la France a eu raison de soutenir le projet de résolution à l’ONU. Il nous appartient de nous associer à leurs efforts.  »

Il en appelle aussi à l’Union européenne dont l’expérience est celle de la réconciliation franco-allemande et qui doit convaincre « Palestiniens et Israéliens de la pertinence de son logiciel de réconciliation. »

Je n’ai pas cité tout le discours mais la plus grande partie.

Si vous voulez voir intégralement, en vidéo, ce moment de haute politique : <Débat du 23 octobre 2023>. Cela commence à 1:05 :00

Vous pouvez aussi avoir, grâce au journal officiel (cela me rappelle mes études de Droit lorsque j’allais régulièrement lire le JO pour prendre connaissance des débats parlementaires.), la retranscription textuelle intégrale du discours de M Bourlanges ainsi que les interpellations agacées et négatives de M Meyer Habib, député républicain, proche du Likoud et ami revendiqué de Benyamin Netanyahou

Le lien se trouve derrière ce lien :

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/comptes-rendus/seance/session-ordinaire-de-2023-2024/seance-du-lundi-23-octobre-2023

Ce texte permet d’ailleurs de revenir à la vidéo et au moment précis de l’intervention transcrite.

Je n’ai pas grand-chose à ajouter à ce discours équilibré, profond, inscrit dans l’Histoire et qui tente de tracer un objectif pour l’avenir. Le chemin pour y arriver reste compliqué.

Les extrémistes des deux côtés voudraient que l’autre peuple dégage et soit chassé de cette terre. Cela est inadmissible et ne pourrait que conduire à d’autres crimes inouïs.

Il reste à trouver la voie qui permette de faire vivre ces deux peuples dans la Palestine de l’Empire Ottoman puis du mandat britannique, dans la paix, la justice et l’équilibre.

<1772>

3 réflexions au sujet de « Vendredi 27 octobre 2023 »

  • 27 octobre 2023 à 18 h 27 min
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    Oui en effet j’avais été saisie dès les premiers jours du conflit de la pertinence des interventions de Jean Louis Bourlanges entendues à la radio.
    Il tenait la même position que à l’assemblée et sa hauteur de vue m’a fait espérer que la communauté juive entendrait en dépit des souffrances horribles qu’elle traverse son point de vue.
    De toutes façons soit cette crise permettra une montée en conscience d’une majorité de palestiniens et d’Israeliens qui chercheront de vraies conditions d’un réequilibrage entre les 2 peuples soit c’est la répétition qui l’emportera.
    .

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  • 1 novembre 2023 à 14 h 41 min
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    Salut Alain,
    Je partage totalement et sans réserve les propos de Jean-Louis BOURLANGES, qui est ce qu’il fallait exactement dire, et qui ne paraît de haute tenue que par le caractère lamentable du débat politique français qui a totalement instrumentalisé les événements à des fins de basse politique interne dans un contexte terrible qui exigeait au moins de la dignité.
    En effet pour ne reprendre qu’un aspect de ce “débat”, celui de la distinction entre crime de guerre et/ou contre l’humanité et terrorisme, ne me paraît totalement pas à la hauteur de la situation car pour moi c’est un crime de guerre et un acte terroriste et le terrorisme a déjà été et est toujours assis sur un substrat politique et ne se réduit pas à l’action de groupes non étatiques.
    Les guerres officielles ou non revêtent et ont souvent revêtu le caractère de terrorisme d’Etat visant éminemment les populations civiles qu’ils s’agissent de guerres proprement dites ou d’actions diligentées par des structures étatiques (“opérations spéciales”, renversement de régimes politiques aux fins d’installer des dictatures sanguinaires au nom de la sauvegarde d’intérêts étatiques bien compris. Les exemples abondent dans l’histoire du XXème siècle).
    D’autre part , il convient de ne pas oublier et cela n’excuse en rien les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité (un massacre reste un massacre qui en outre peut avoir un objectif et un résultat génocidaires et le Hamas s’inscrit bien dans cette lignée), mais on cesse d’être qualifié de terroriste lorsqu’on est reconnu ou quasi reconnu( cf le FLN en Algérie, l’OLP de Yasser ARAFAT…etc).
    En fait le débat actuel de nos politiques à quelques exceptions notables près comme celle de Jean-Louis BOURLANGES conduit à ne parler d’actes “terroristes “que pour dépolitiser le contexte et celui de ne parler que de crimes de guerres pour des fins au pire électoralistes et d’affrontement politiciens internes.
    Tout cela aboutit de surcroît à donner un façade encore plus respectable au Rassemblement National qui désormais est considéré comme faisant partie de l’ « arc républicain » et je note qu’il n’a pas été exclu des manifestations organisées par le CRIF à la différence de LFI malgré l’opinion exprimée par son président Yonathan ARFI.
    Il est quand même stupéfiant, qu’il soit de plus en plus impossible dans notre pays de ne pouvoir s’exprimer comme Jean-Louis BOURLANGES, Elias SAMBAR et Ofer BRONCHTEIN ancien conseiller d’Itzhak RABIN, ou Charles ENDERLIN, sans être immédiatement catégorisé et vilipendé même quand on tient des propos rappelant les faits et le contexte alors même qu’en Israël s’expriment certes dans un contexte explosif mais que l’on comprend (sachons au moins essayer de nous mettre à la place de ce que vient de vivre la population et le rappel brutal de la mémoire jamais enfouie de l’extermination des juifs d’Europe pendant la seconde guerre mondiale…) que des personnes sensées osent prendre la parole, alors même que chez nous, on n’entend que très peu s’exprimer nos intellectuels, à moins que dans de nombreux cénacles médiatiques ils ne soient pas invités.
    Sans doute l’émotion domine t’elle exclusivement en ce moment. Qui plus est on en vient à édicter en France des mesures d’interdiction générale de manifester pour la situation à GAZA, en assimilant presque toute compassion pour ces populations comme un acte d’incitation à la haine contre les juifs et Israël, au point que le juge administratif est intervenu pour rappeler que seule une menace pour l’ordre public est de nature à justifier une telle interdiction, ce qui commande une appréciation locale au cas par cas assortie du droit de recours. Rien de tel pour polariser encore plus la situation interne.
    Sur le plan international, et cela a été répété à l’envi, on a cru mettre sous le boisseau la question israélo-palestinienne, qui hélas de part et d’autre est désormais transformée en question religieuse, ce qui n’est était pas le cas il y a plusieurs décennies.
    Je ne reviendrai pas sur la politique extrémiste du gouvernement NETANYAHOU menée avec l’appui de l’extrême droite israélienne dénoncée depuis longtemps en par la gauche israélienne et des personnalités comme Charles ENDERLIN et bien d’autres. Je conseille de lire son ouvrage écrit en 2009 “l’Aveuglement” (ainsi que le dernier édité en septembre 2002 “Israël, l’Agonie d’une démocratie” où il montre si besoin était comment les gouvernement de droite qui se sont succédé ont tout fait pour saboter les accords d’Oslo en favorisant l’émergence du HAMAS qui de son côté a œuvré dans le même sens et a réussi à éliminer le FATAH et à s’implanter en Cisjordanie en accélérant l’effondrement d’une Autorité palestinienne déjà très affaiblie et minée par la corruption.
    Je n’irai pas plus avant sur une question qui demande beaucoup plus de développements. Je trouve cependant que notre gouvernement en particulier et les gouvernements européens en général se sont bien gardé avant ces événements de dénoncer, il faut le dire un gouvernement d’extrême droite, dont la véritable intention qui n’est pas nouvelle chez elle et une partie de la droite israélienne est d’expulser si possible la population palestinienne de Cisjordanie et d’annexer la totalité de la Palestine sauf peut-être GAZA dont on imagine confier la responsabilité à l’Egypte.
    Pour l’instant, le HAMAS a remporté une victoire “politique” en insécurisant la population d’Israël et en poussant le gouvernement israélien et la société israélienne à se radicaliser et surréagir militairement en écrasant des populations civiles par des bombardements intensifs sans compter le siège de Gaza avec toutes les conséquences sur un minuscule “territoire” déjà surpeuplé et en proie depuis de longues années à des restrictions et privatisations à peine imaginables pour nous.
    Le résultat objectif de cela, que cela plaise ou non c’est que le premier ‘interlocuteur d’Israël dans le conflit avec les palestiniens sera à court et moyen terme, le HAMAS, et Israël a déjà négocié en sous-main par le passé avec ce dernier ( et c’est le cas actuellement via le Qatar pour la question des otages). Beau résultat.
    Je suis profondément attristé pour ne pas dire plus par ce qui se passe, incapable de participer même à une manifestation pour Israël ou les Palestiniens sauf à une manifestation qui nous rassemblerait au nom de notre commune humanité.
    Pour autant, même conscient que l’histoire ne revêt aucun caractère exemplaire, je garde l’espoir de l’émergence d’une possibilité relativement lointaine sans doute de coexistence et pourquoi pas de vivre ensemble dans cette région et ailleurs dans notre monde.

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    • 1 novembre 2023 à 20 h 06 min
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      J’approuve tout ce que tu écris Fabien.
      Et Israël est en train de tomber dans le piège du Hamas en écrasant la bande de Gaza par des tonnes de bombes et en tuant des milliers de civils dont des enfants et d’autres innocents. Je soupçonne les vrais criminels du Hamas être à l’abri dans des souterrains actuellement non atteignables ou même dans d’autres pays comme le Qatar pour Ismaïl Haniyeh qui semble être le chef suprême.
      JE trouve très juste ce propos de l’archevêque d’Alger la barbarie du 7 octobre est sans excuse mais pas sans cause.
      La tactique inhumaine du Hamas : crimes contre l’humanité, sachant que la réaction d’Israël serait terrible. Sachant cette réaction, ils montrent que la vie humaine des habitants de Gaza leur est totalement indifférente. Et bien sur le piège Israel commettant à son tour des frappes énormes et meurtrières attisant la haine des pays musulmans et le malaise voire l’hostilité des autres.
      La tentative de nier, je dirai d’anesthésier, la question palestinienne est bien sûr de la responsabilité israélienne mais les États arabes, Les États Unis et les autres pays occidentaux sont tout aussi coupable.
      En revanche la politique de colonisation en Cisjordanie, les actes odieux et criminels des colons messianistes juifs sont de la responsabilité du gouvernement d’extrême droite de Netaniayu. Je ne peux que formuler ce même espoir que toi qu’après ces horreurs, il se trouvera suffisamment de responsables pour penser que le seul chemin de sortie est la paix et qu’ils se donneront les moyens pour y arriver.

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