Je reviens souvent vers des mots du jour écrits les années passées que je relis..
Il y a 2 ans, <Le 17 février 2020> j’évoquais une jeune fille qui a pour nom Fatima Zekkour.
Le 4 mai 2013, Fatima, 17 ans, est entrée dans un immeuble en flamme à Nevers. Avec sa sœur enceinte, elles sont allées taper à toutes les portes des quatre étages de l’immeuble. Des personnes ont été sauvées grâce à cette intervention.
La sœur de Fatima est sortie plus tôt. Mais Fatima est restée prisonnière des flammes, elle pensait que les pompiers n’allaient pas tarder mais les pompiers n’avaient pas cru sa maman qui les avait appelés. Ne voyant rien venir, Fatima est allée seule traverser le rideau de feu.
« Je suis tombée dans les pommes plusieurs fois en descendant. J’ ai traversé le hall, je me suis à nouveau évanouie sur le canapé en feu. Je ne me souviens pas comment j’ai pu ouvrir la porte et sortir ».
Elle est brulée à 70 %, au visage aux mains aux jambes, aux poumons, on la plonge dans un coma artificiel pendant 20 jours, quand elle se réveille elle a tout oublié et puis elle se souvient et elle cauchemarde enveloppée de bandages, on va l’opérer 50 fois, micro chirurgie et greffes de peau…
La ville de Nevers lui décernera la médaille de la ville pour sa bravoure.
L’article du « Journal du Centre » qui relate cette remise de médaille <cite> les propos du préfet :
« Jean-Pierre Condemine, préfet de la Nièvre, a ajouté sa partition à ce concert d’éloges. « Grièvement brûlée, aussitôt prise en charge par les secours, Fatima n’abandonnera jamais le combat, ne se plaindra jamais et fera face. Elle est de la race des héroïnes, dont le courage et le dévouement n’ont d’égal que la modestie et la simplicité. Elle nous donne à tous une leçon émouvante et magistrale. »
Alors, j’ai souhaité faire des recherches pour savoir si les journaux parlaient encore de Fatima Zekkour.
Et, j’ai trouvé cet article du journal « Le Populaire du Centre » de juillet 2021 : < Huit ans après avoir sacrifié sa peau pour sauver celle des autres, Fatima Zekkour a retrouvé le goût de la vie >
Et dans cet article on apprend que Fatima Zekkour s’est mariée et a accouché d’une fille prénommée Delya.
Un journaliste du Populaire lui a rendu visite. Je cite quelques extraits :
« Quand on ouvre la porte de son appartement de Nevers, c’est Romain, son mari, qui nous ouvre la porte. Dans la pénombre de son salon, les volets fermés pour limiter l’entrée du soleil, Fatima Zekkour est assise sur son canapé, un bébé de quelques mois sur les genoux […]
À 25 ans, Fatima a accompli une partie de ses vœux. Avoir un mari, un enfant… Ce qu’elle pensait impossible il y a quelque temps, se souvient sa maman, Christine. « Elle est heureuse, croque la vie à pleines dents, elle est épanouie… Elle n’est plus renfermée sur elle-même comme avant ».
[…] « Quand notre enfant vit un accident comme ça, on se pose tous la question en tant que parents : « Est-ce que notre fille aura une vie normale ? » »
[…] Il y a un an, Fatima portait encore des gants ; aujourd’hui, elle n’en met plus
Les yeux noirs pétillants, les lèvres soulignées d’un rouge à lèvres vif, les cheveux détachés et la bonne humeur de cette petite brune de 25 ans camouflent discrètement les cicatrices, vestiges de son accident. Certaines blessures physiques restent taboues. Sa famille évite d’en parler.
D’autres moins visibles, restent indélébiles. Fatima ne veut pas retourner devant l’immeuble, même pour une photo. Mais petit à petit, elle reprend confiance. Apprend à moins avoir peur du feu. Désormais, elle peut rallumer des bougies sans appréhension.
« À l’hôpital, le chirurgien lui a demandé : « Qu’est-ce que tu ferais si tu voyais un accident ? » Elle a répondu : « Je ferais autrement. Mais je le ferais. Si je dois sauver des gens, je sauverais des gens » » Avec plus de précautions, en prenant moins de risques, Fatima retournerait en première ligne. »
Je finissais le mot du jour du 17 février 2020 par ces mots : « La vie est plus belle quand on croise la route, même si ce n’est qu’à l’occasion d’un article ou d’une émission, d’une femme comme Fatima Zekkour. ».
Aujourd’hui, j’ai écrit une sorte de « mot de suivi »
Avant son congé parental, elle exerçait dans un centre médico-social destiné aux personnes atteintes de la maladie d’alzheimer.
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