Bruno Latour a écrit avec Nikolaj Schultz un nouveau livre qu’ils ont intitulé : « Mémo sur la nouvelle classe écologique » avec pour sous-titre : « Comment faire émerger une classe écologique consciente et fière d’elle-même »
Pour présenter son livre, Bruno Latour a été l’invité du Grand entretien de France Inter du 7 janvier 2022 : « Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique. »
Il espère la constitution d’une classe écologique qui serait consciente d’elle-même.
Il pense que les jeunes peuvent être le fer de lance de cette classe.
Il reconnait cependant que :
« Il n’y a pas un sujet sur lequel nous sommes consensuel : les éoliennes, les plastiques, les manières de se déplacer… c’est une particularité de l’écologie. »
Et puis surtout, il a cette formule sur le discours actuel du mouvement écologiste « de la panique et de l’ennui. »
Autrement dit, pour l’instant la parole écologiste n’a pas trouvé son récit désirable.
Bruno Latour n’a d’ailleurs pas de solution non plus :
« Aujourd’hui tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire. »
Et il exprime cette crainte :
« Les masses suivraient-elles des décisions difficiles si l’écologie était au pouvoir ? »
En tout cas, les sondages que rapportent les médias ne semblent pas indiquer que le candidat de l’écologie soit poussé par l’émergence d’une classe écologique puissante.
Cependant <Bruno Latour appelle à voter Yannick Jadot> et il publie avec d’autres une tribune qu’on trouve sur le site de l’Obs où on peut lire :
« Le temps de l’écologie est venu. Elle représente un projet porteur d’avenir, un projet qui répond aux grands défis de notre temps. Protection de l’environnement, solidarité, défense des services publics, de la culture, renforcement de la démocratie et dépassement du présidentialisme, l’écologie c’est aussi la création de centaines de milliers d’emplois par une économie de l’innovation et de la qualité ancrée dans les territoires.
C’est pourquoi, aujourd’hui, nous appelons tous les humanistes et les progressistes à soutenir la candidature de Yannick Jadot à l’élection présidentielle. La France ne peut pas se permettre de perdre cinq ans de plus : nous devons changer de cap dès 2022.
C’est le moment de poser les fondements d’une société plus juste, plus solidaire, plus harmonieuse.
C’est le moment d’écrire une nouvelle page de notre histoire. »
Je dois avouer mon scepticisme :
Est-il question de faire la révolution écologique dans un seul pays ?
Les voies préconisées : La voiture électrique, les éoliennes, les panneaux solaires, le tout numérique qui tous mobilisent des ressources énormes en métaux et en énergie constituent-ils des solutions pérennes et raisonnables ?
Comment les classes défavorisées qui auront certainement des réticences à intégrer la classe écologique pourront-ils accéder aux services et faire face à leurs besoins essentiels dans ce nouvel paradigme ?
Je trouve la formule « la panique et l’ennui » assez juste.
Pour le reste, je n’ai que des questions et très peu de réponses qui me semblent opérationnelles.
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