Mercredi 25 mars 2015

Mercredi 25 mars 2015
«Ne vous inquiétez pas, en Europe nous avons le système qui permet de ne pas tenir compte des élections.»
Propos d’un fonctionnaire européen rapporté par Raphael Glucksmann
Raphael Glucksmann vient de publier un livre “Génération gueule de bois” qu’il a écrit en réaction aux attentats de janvier en France.
Il était l’invité de Nicolas Demorand et a rapporté ce propos <http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-dans-le-monde-linternationale-reactionnaire> un peu après 10mn du début de l’émission
Raphael Glucksmann est le fils du philosophe André Glucksmann. Il est aussi l’époux de Eka Zgouladze qui fut vice-ministre de l’intérieur en Georgie <Et qui depuis est devenu ukrainienne et membre du gouvernement ukrainien>.
Je prends toutes ces précautions, parce que je ne connais pas Raphael Glucksmann et qu’il y a quelques points de son parcours qui sont un peu “étrange”
La Géorgie est ce pays du Caucase qui a vu naître un de ces monstres qui se dispute avec quelques autres le titre de plus grand criminel de l’Histoire humaine je veux parler de Joseph Vissarionovitch Djougachvili connu sous le nom de “Staline”.
Toujours est-il que Raphael Glucksmann était conseiller du président de l’Etat de Géorgie, Mikheil Saakachvili, et son épouse était membre du gouvernement.
Dans l’émission il décrit Mikheil Saakachvili, comme un homme politique responsable qui a été battu aux élections par un candidat démagogue. Admettons.
Mais ce que je souhaite mettre en exergue dans ce mot du jour, c’est cet extraordinaire aveu d’un fonctionnaire européen en réponse à Raphaël Glucksmann qui se plaignait des peuples qui élisaient des démagogues.
Je ne sais pas comment vous réagissez mais, pour ma part, j’ai toujours énormément de mal à admettre que nous soyons vraiment dans cette situation où nous serions prisonniers d’un système se basant sur une multitude de traités et qui fonctionnent en anesthésiant les effets des élections.
Il y a pourtant des signes absolument inquiétants :
– On a abondamment commenté cet entretien féroce et humiliant où Merkel et Sarkozy ont intimé au premier ministre grec de renoncer à son idée “iconoclaste” de soumettre le plan d’austérité à un référendum.
– J’ai rapporté lors du mot du jour du 5 mars 2013, ce propos du président de la commission d’alors Manuel Barroso : « Doit-on déterminer notre politique économique en fonction de considérations électorales ? », question qui impliquait une réponse négative.
– Sans compter ces référendums qui avaient été organisés sur le traité européen et qui ont abouti à un rejet par certains pays dont la France et qui par des artifices rhétoriques ont été ignorés. Je rappelle cet épisode douloureux alors même que j’avais plaidé pour le oui et voté oui au référendum.
Devant ces “faits” comment s’étonner que de plus en plus de citoyens se réfugient dans des votes extrêmes où confusément ils espèrent que ce que ce fonctionnaire européen a décrit puisse enfin être mis en échec.
Je finirai par le rappel d’un autre mot du jour du  02 juillet 2013 :    “Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes.” Bossuet
En pièce jointe, un article sur le livre de Raphaël Glucksmann dont je n’ai finalement pas parlé dans ce mot du jour.
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