Ce matin Gérald m’a envoyé une information, publiée sur Lyon-Mag :
La maire en sursis de Lyon (*) Gérard Collomb veut imposer le port obligatoire du masque dans la ville qu’il dirige encore :
« C’est une mesure forte annoncée ce jeudi matin par Gérard Collomb.
Sur France Info, le maire de Lyon a expliqué qu’à partir du 11 mai, le port du masque devrait être obligatoire dans les rues de la capitale des Gaules.
« Je pense qu’il faut, si on veut éviter d’avoir un rebond sur l’épidémie à la fin du mois de mai, qu’on ait des masques dans l’espace public », a précisé Gérard Collomb, souhaitant s’inspirer des pays asiatiques et nordiques. »
Mais Gérald a immédiatement ajouté :
« De toute façon, impossible à appliquer car la loi interdit de se cacher le visage. Il me semble bien que la loi est supérieure à une décision municipale. Il va donc falloir changer la loi. »
J’ai alors répondu :
« Non je crois que la loi permet de déroger à la règle générale pour des raisons sanitaires. Je vais voir ça, cela occupera ma matinée »
Gérald n’était pas convaincu que cette quête soit utile :
« Je pense que tu as d’autres possibilités d’occupation.
Préparer le prochain mot du jour par exemple. »
Alors pour réaliser ce que je souhaitais faire et écouter son conseil, j’en fais un mot du jour.
Il faut donc en revenir à la source et grâce à Légifrance, c’est un jeu d’enfant
« LOI n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public »
Cette Loi dans son article premier édite l’interdiction :
« Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. »
Voilà une règle simple et sans ambigüité.
Mais nous sommes en France, pays des droits de l’homme, de la nuance et … des exceptions.
Et il suffit d’aller à l’article 2 IIème paragraphe pour constater que l’exception a bien été prévue :
II. ― L’interdiction prévue à l’article 1er ne s’applique pas si la tenue est prescrite ou autorisée par des dispositions législatives ou réglementaires, si elle est justifiée par des raisons de santé ou des motifs professionnels, ou si elle s’inscrit dans le cadre de pratiques sportives, de fêtes ou de manifestations artistiques ou traditionnelles.
Il y a donc bien eu, dans un bureau obscur du ministre de la justice et qui s’appelait alors ministre de la justice et des libertés et qui était dirigé par Michèle Alliot Marie, un fonctionnaire vigilant qui a imaginé qu’il pourrait exister quelque chose qui ressemble au COVID-19 et a donc soulevé cette petite exception :
« L’interdiction prévue à l’article 1er ne s’applique pas si la tenue est […] justifiée par des raisons de santé. »
Et ainsi grâce à la prévoyance de ce fonctionnaire, bureaucrate disent les ennemis de l’État, il est possible à la fois de respecter la Loi et de porter un masque pour protéger les autres du coronavirus SARS-CoV-2.
Car au-delà de toute polémique, il faut rappeler que le port du masque commun que l’on porte dans la rue n’a pas pour fonction de protéger celui qui le porte, mais de protéger les autres d’une éventuelle contamination que pourrait communiquer le porteur du masque.
(*) Gérard Collomb ne serait plus maire de Lyon sans COVID-19 parce qu’il y aurait une nouvelle équipe municipale au pouvoir. Or, Gérard Collomb ne s’étant pas présenté aux élections municipales mais à la métropole, ne pourrait plus être maire de Lyon.
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