Samedi 28 mars 2020

« Eux, ils soignent. »
Narcisse, slameur suisse

Mot de jour spécial pendant la période de confinement suite à la pandémie du COVID-19

Mon ami Jean-François de Dijon m’avait dit : pendant cette période de confinement, il serait bien que tu écrives aussi un mot du jour le weekend. Il est vrai que la différence entre le weekend avec le reste de la semaine devient de moins en moins évidente.

Encore faut-il avoir matière pour écrire.

Alors ce matin, Gérald m’a envoyé une petite vidéo d’un artiste qui a fait un slam en l’honneur des soignants. Une véritable pépite.

Depuis elle circule beaucoup sur les réseaux sociaux, mais moi je l’ai découverte grâce à Gérald.

La puissance poétique de certains slameurs, elle, ce sont mes deux enfants qui me l’avaient fait découvrir.

L’artiste qui a fait cette poésie en slam est un suisse

Il a pour nom de scène : Narcisse, mais son nom de ville est Jean-Damien Humair. Il est né dans le Jura Suisse le 14 juin 1967.

Il a commencé le slam en 2006 à Lausanne nous apprend Wikipedia.

Vous trouverez son œuvre derrière ce lien : <Eux, ils soignent>

Et voici son texte

Tandis que nous chantons
Certains soirs aux balcons
Et que ceux qui comme moi
Ne savent pas chanter
Essaient aussi parfois
D’enchanter sans chanter
Pour que d’autres nous rejoignent
Eux ils soignent.

Et tandis qu’on dort tant
Qu’on n’en dort même plus
Qu’on lit pour passer l’temps
La Peste de Camus
Tandis que nos enfants
Coincés à la maison
Nous font prendre fermement
La bonne résolution
Qu’à la fin du printemps
On fera sans façon
A tous les enseignants
Un bisou sur le front
Parce que l’éducation
Par papa et maman
C’est une sacrée montagne
Eux ils soignent

Tandis que même passer
Dans des rues sans passants
Fait partie du passé
Tandis qu’on n’a pas su
Comment éviter ça
Ni comment s’en passer
Qu’on n’a ps vue les signes
Eux ils soignent

Et tandit qu’on se plaint
Des lacunes de Pékin
De la bourse en piqué
Des Coop sans PQ
Des journées sans copains
Sans sorties en campagne
Sans soirées au champagne
Eux ils soignent.

Tandis que la nature
Prend enfin du bon temps
Un printemps dans le printemps
Sans avions sans voitures
Tandis qu’on se confine
Et qu’on se déconfit
Quand la vieille voisine
S’égosille et confie
Qu’il y a des cons finis
Qui ignorent les consignes
Eux ils soignent

Ils soignent
Ils suent
Ils saignent
Ils souffrent
Subissent
Suffoquent
Supportent
Mais sans cesse ils soignent
Et grâce à eux au final
On gagne

<Eux ils soignent>

<1380>

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