Ébauchée à grands traits à l’horizon de feu ;
Et les jumelles tours, ces cantiques de pierre,
Semblent les deux grands bras que la ville en prière,
Avant de s’endormir,
élève vers son Dieu. »
Théophile Gautier (1811-1872) a écrit un poème « Notre Dame » dans un recueil « La comédie de la mort » publié en 1838.
En voici des extraits :
« Las de ce calme plat où d’avance fanées,
Comme une eau qui s’endort, croupissent nos années ;
Las d’étouffer ma vie en un salon étroit,
Avec de jeunes fats et des femmes frivoles,
Échangeant sans profit de banales paroles ;
Las de toucher toujours mon horizon du doigt.
Pour me refaire au grand et me rélargir l’âme,
Ton livre dans ma poche, aux tours de Notre-Dame,
Je suis allé souvent, Victor,
A huit heures, l’été, quand le soleil se couche,
Et que son disque fauve, au bord des toits qu’il touche,
Flotte comme un gros ballon d’or.
Tout chatoie et reluit ; le peintre et le poète
Trouvent là des couleurs pour charger leur palette,
Et des tableaux ardents à vous brûler les yeux ;
Ce ne sont que saphirs, cornalines, opales,
Tons à faire trouver Rubens et Titien pâles,
Ithuriel répand son écrin dans les cieux.
[…]
Comme, pour son bonsoir, d’une plus riche teinte,
Le jour qui fuit revêt la cathédrale sainte,
Ébauchée à grands traits à l’horizon de feu,
Et les jumelles tours, ces cantiques de pierre,
Semblent les deux grands bras que la ville en prière,
Avant de s’endormir, élève vers son Dieu.
[…]
Que c’est grand ! Que c’est beau ! Les frêles cheminées,
De leurs turbans fumeux en tout temps couronnées,
Sur le ciel de safran tracent leurs profils noirs,
Et la lumière oblique, aux arêtes hardies,
Jetant de tous côtés de riches incendies
Dans la moire du fleuve enchâsse cent miroirs.
[…]
Et cependant, si beau que soit, ô Notre-Dame,
Paris ainsi vêtu de sa robe de flamme,
Il ne l’est seulement que du haut de tes tours.
Quand on est descendu tout se métamorphose,
Tout s’affaisse et s’éteint, plus rien de grandiose,
Plus rien, excepté toi, qu’on admire toujours. »
Théophile Gautier.
Le poème intégral se trouve derrière ce lien : https://www.poesie-francaise.fr/theophile-gautier/poeme-notre-dame.php
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Le lundi 15 avril, vers 18h30 des fidèles sortent de la cathédrale Notre dame de Paris, alertés par un bruit sourd. Quelques minutes plus tard, à 18 h 40, depuis le parvis, ils découvrent, interloqués, des flammes qui s’échappent des combles en travaux alors qu’une seconde alerte s’est déclenchée. Un immense panache de fumée s’élève vers le ciel. En haut de l’édifice, le feu se propage à une extrême vitesse. À 18 h 50, les chaînes de télévision retransmettent les premières images de l’incendie tandis qu’une cellule de crise est mise en place à la mairie de Paris.
Notre Dame de Paris est en feu, le monde entier regarde vers le cœur de Paris.
https://www.lepelerin.com/histoire-patrimoine/les-grandes-dates-de-l-histoire/15-avril-2019-notre-dame-de-paris-en-flammes/le-jour-ou-notre-dame-de-paris-a-brule-chronique-dun-desastre/