Mercredi 18 janvier 2017

Mercredi 18 janvier 2017
«Un selfie»
Pratique des temps moderne
Selfie géant de Clinton, le 21 septembre 2016 à Orlando en Floride
Et à la fin de son meeting, dans une mise en scène savamment organisée, Hillary Clinton invite ses partisans de prendre un selfie « collectif et individuel » avec elle. Et on voit cette photo incroyable d’une leader politique qui salue une foule qui lui tourne le dos !
Dans des cérémonies religieuses, il arrive que l’officiant tourne le dos aux fidèles, mais c’est pour regarder dans la même direction vers un Dieu ou un Lieu qui unit la communauté et manifeste son «Nous».
Ici il y a une photo tournée vers son ego : «Moi et Hillary Clinton». L’individualisme poussé à son extrême : ils sont dans une manifestation politique où normalement ils devraient pouvoir créer un «Nous» autour de valeurs communes. Mais ce qui importe est de faire une photo où il n’y a que moi et la vedette de la soirée…  qui aurait dû être la première femme présidente des États-Unis …
Le Figaro a demandé à un philosophe et théologien, Bertrand Vergely d’analyser cette photo, je vous laisse le lire : <www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/09/26/ selfie géant d’Hillary Clinton>
Outre cette manifestation de l’égocentrisme, cette photo révèle aussi la tendance de prendre des photos à chaque instant et comme pour la photo d’hier de ne pas simplement regarder avec ses yeux.
C’est pourquoi cette photo me fait également penser à une chronique de François Morel qui décrit l’émotion d’un enfant qui va se produire en spectacle avec sa classe devant des parents et ses parents. Il raconte combien ce moment est important pour lui et aussi sa peur que ses parents ne le regardent qu’à travers leurs appareils numériques pour faire des photos et des vidéos de ce moment, plutôt que de simplement le vivre.
La supplique de l’enfant est : « Papa, maman, regardez-moi, mais avec vos yeux»
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