Je n’ai pas retrouvé cette citation d’un ministre allemand qui avait dit :
« Les gens croient que mon job est de choisir entre une bonne décision et une mauvaise décision. Presque toujours je dois choisir entre une mauvaise décision et une décision pire. »
Mais je me suis souvenu de cette phrase que j’ai souvent vu attribuer à Machiavel, sans citer la source exacte.
Il me semble que c’est très juste. Je peux donner un exemple récent. L’Union européenne a augmenté les droits de douane sur les véhicules électriques chinois. <Le Monde> donne des précisions à ce sujet.
Le problème vient du fait que l’Union européenne est submergée par ces voitures chinoises et qu’il est quasi certain que les industries qui les produisent, soient largement subventionnées par l’Etat chinois. Donc bonne décision !
Mais non, mauvaise, car la Chine va répliquer :
« la viande de porc provenant de l’Union européenne est désormais dans la ligne de mire de Pékin. Une enquête antidumping sur les importations de produits porcins est au cœur d’un bras de fer commercial entre l’Europe et la Chine.
La France pourrait-elle perdre des parts de marché ?
Un éleveur de truie en Ille-et-Vilaine réalise 10 à 15% de ses ventes grâce à des exportations en Chine. Les Chinois sont en effet friands de parties du cochon qui sont peu consommées ailleurs dans le monde, comme les oreilles ou les pieds.
Une douche froide pour la filière française porcine […]
Au total, l’an passé, la France a exporté 115 700 tonnes de viande de porc vers la Chine, soit plus de 16% de ses exportations.»
Il faudra donc arbitrer entre deux mauvaises décisions.
On pourrait dire de même pour la guerre en Ukraine, il n’y a pas de bonne décision mais une décision « entre le pire et le moindre mal.»
Il en va de même pour nous, en tant qu’électeur, ce dimanche : nous devrons choisir entre le pire et le moindre mal. La seule chose que nous devrions nous interdire, c’est de ne pas choisir.
Pour finir ces pensées de Christian Bobin :
« Il semblerait que la nuit doive s’épaissir encore un peu plus pour qu’on puisse apercevoir quelques étoiles.
Après, on verra les étoiles, par contraste.
Il faut que le noir s’accentue encore pour que les premières étoiles – les premières, ça veut dire qu’il y en aura d’autres – apparaissent.
Il est possible qu’une catastrophe économique soit une grâce, une chance.
Ça nous dessoulera, ça nous sortira d’une ivresse, de l’irréel, de l’avidité, de la consommation. Mais on n’y est pas encore »
Le Plâtrier siffleur, page 13