Mercredi 17 décembre 2014

Mercredi 17 décembre 2014
« À aucun moment les techniques d’interrogatoire renforcées de la CIA n’ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes,
tels que des informations concernant d’hypothétiques “bombes à retardement”, dont beaucoup estimaient qu’elles justifiaient ces techniques. »
Dianne Feinstein
Vous avez tous entendu parler de ce rapport du Sénat américain sur la torture de la CIA.
La commission sénatoriale était présidée par Dianne Feinstein, 81 ans, sénatrice de Californie depuis 1992, après avoir été maire de San Francisco.
La commission du renseignement du Sénat qui a rendu le 9 décembre un rapport de plus 6 000 pages sur « le programme de détention et d’interrogatoire de la CIA ».
Feinstein n’a rien d’une « colombe » et elle a même accusé Snowden de « trahison » lors des révélations hautement médiatisées de cet ancien agent du renseignement américain.
Mais elle croit profondément à l’Etat de droit et elle a tenu tête à d’invraisemblables pressions pour mener à terme son investigation.
L’extrait rendu public du rapport, long de quelque 500 pages [PDF], est en effet accablant.
Les traitements barbares infligés par la CIA à ses détenus vont en effet bien au-delà des simulacres de noyade (waterboarding) dont on connaissait déjà le caractère systématique.
Ce qui est encore plus terrible dans ce crime contre les droits de l’homme c’est qu’en plus il est inefficace.
Je critique souvent les Etats Unis, mais qu’une institution officielle comme le Sénat soit capable d’aller aussi loin dans la critique et la dénonciation  de l’exécutif et des services de renseignement du pays est absolument exceptionnel.
Je ne crois pas qu’en France le Sénat ou l’Assemblée Nationale auraient été capable d’une telle liberté de ton et d’investigation.