Jeudi 25 septembre 2014

Jeudi 25 septembre 2014

Un français ayant l’intention de faire de l’alpinisme en Kabylie, a été enlevé par un groupe de djihadiste puis a été décapité par ce groupe.

« Les termes de califat et de djihad sont utilisés pour ne pas en utiliser d’autres.
Ainsi le mot de république est banni parce qu’il vient de la révolution française que les djihadistes détestent et le djihad remplace le mot révolution dans nos banlieues comme dans celles de Bagdad. »
Gabriel Martinez-Gros
Un homme paisible qui aimait la nature et les cimes des montagnes voulait simplement faire un voyage et du sport.
Sur son chemin, il a rencontré des criminels, des monstres assoiffés de sang et qui ont besoin d’une théorie, d’un dogme pour tenter de justifier leurs pulsions de mort.
J’ai entendu, Gabriel Martinez-Gros tenir les propos que j’ai choisis comme mot du jour dans une émission de France Culture : La Grande Table.
J’ai été tellement fasciné par ce qu’il racontait que pour une fois, j’ai acheté le livre qu’il a écrit et qui sous-tend son analyse : « Brève histoire des empires, comment ils surgissent, comment ils s’effondrent » un livre publié aux éditions du Seuil
Parmi ces gens qui massacrent, décapitent, crucifient, veulent faire table rase de tout ce qui n’est pas musulman et plus encore musulman sunnite d’une obédience salafiste radicale, il y a des criminels au cerveau vide et à la libido actionnée par la vue du sang.
Mais il y a aussi un petit groupe qui dirige et qui mène un combat idéologique. Ces gens détestent tout ce que l’occident représente même dans ses combats les plus nobles de la liberté, des droits de l’homme, du doute, du progrès scientifique.
Gabriel Martinez-Gros explique « Pour ces gens les mots République et Révolution sont des mots impies
Ces gens ont l’ambition, peut-être folle, de renverser tout ce qui a été fait dans le monde depuis deux siècles. »
D’ailleurs ils voient comme un signe que les chiites détestés ont quant à eux cédé à l’ennemi occidental en qualifiant leur prise de pouvoir de révolution iranienne et ont institué une république islamique.
Gabriel Martinez, est professeur d’Histoire médiévale, spécialiste de l’œuvre d’Ibn Khaldûn, immense penseur Musulman du XIVème siècle.
Son livre se base sur une interprétation de l’Histoire réalisée par  Ibn Khaldhun à travers l’Histoire des empires, Rome, La Chine, l’Islam, Les Mongols, l’Inde.
L’explication centrale est l’existence d’un Empire qui constitue un centre pacifique, productif, commerçant, désarmé idéologiquement et aussi détestant faire la guerre et qui trouve à ses marges, à sa périphérie des « tribus violentes » qui veulent faire chuter l’Empire.
Pour Gabriel Martinez-Gros l’Empire d’aujourd’hui c’est, l’empire du capitalisme :  les Etats Unis, la Chine, la Russie et l’Europe qui sont le centre pacifique et productif du monde
Et l’Empire voit se lever contre lui des marges violentes.
Ce centre pacifique ne sait plus, ne veut plus faire la guerre même lorsqu’il est attaqué de manière aussi délibérée. Ce ne sont bien sûr pas des frappes aériennes qui pourront en finir avec ces tribus sanguinaires.
Voici l’émission passionnante dont je tire le mot du jour qui se trouve environ à 5mn30 : http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-irak-retour-vers-le-grand-califat-2014-06-17