Les réseaux sociaux sont comme les couteaux ou la langue, ils peuvent être l’instrument du pire, de la haine, de la bêtise, du crime.
Ils peuvent être aussi, le lieu du partage de l’intelligence, de la réflexion, de la profondeur.
Comme pour le coronavirus, nous devons nous efforcer de transmettre tout ce qui aide la vie, la construction, l’intelligence, l’entraide et stopper la transmission de la bêtise et de toute la horde de ce qui détruit, divise et abaisse.
C’est au départ mon ami Yves qui m’a renvoyé vers une page facebook qui elle-même m’a renvoyé vers la page de Sophie Mainguy-Besmain qui est médecin à Toulon.
Elle a réagi à cet appel du Président Macron : « Nous sommes en guerre »
Et elle a répondu par la négative :
« NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE et n’avons pas à l’être…
Il est intéressant de constater combien nous ne savons envisager chaque événement qu’à travers un prisme de défense et de domination.
Les mesures décrétées hier soir par notre gouvernement sont, depuis ma sensibilité de médecin, tout à fait adaptées. En revanche, l’effet d’annonce qui l’a accompagné l’est beaucoup moins.
Nous ne sommes pas en guerre et n’avons pas à l’être.
Il n’y a pas besoin d’une idée systématique de lutte pour être performant.
L’ambition ferme d’un service à la vie suffit.
Il n’y a pas d’ennemi.
Il y a un autre organisme vivant en plein flux migratoire et nous devons nous arrêter afin que nos courants respectifs ne s’entrechoquent pas trop.
Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge pour nous.
Bien sûr il y aura, à l’échelle de nos milliards d’humains, des traversées en dehors des clous et des accidents qui seront douloureux.
Ils le sont toujours.
Il faut s’y préparer.
Mais il n’y a pas de guerre.
Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.
Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit – ô combien- parfois faire de la place aux autres.
Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel.
Notre corps et notre immunité aiment la vérité et la PAIX.
Nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons pas à l’être pour être efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisés par les armes mais par l’Intelligence du vivant qui nous contraint à la pause.
Exceptionnellement nous sommes obligés de nous pousser de côté, de laisser la place.
Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité.
Sophie Mainguy»
Cette épidémie constitue une leçon qui doit nous permettre de comprendre qu’il faut mettre des limites à notre individualisme forcené.
Non pas renoncer à la part de liberté qu’il représente, mais d’égoïsme qu’il génère.
L’entraide est plus que jamais la force dont le monde a besoin.
Et quand on parle de virus et de bactéries, on ne peut s’empêcher de penser au « microbiote intestinal humain » où des milliards d’êtres vivants et de virus collaborent, sans organisation pyramidale, pour nous aider à vivre et à digérer.
C’est vrai que dans cette connaissance du vivant, il semble hors de propos de parler de guerre, mais d’en appeler au vivant, à la coopération des ressources de vie et à l’éloignement des forces de destruction.
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Je ne sais pas si l’intelligence et même la bienveillance parlent à tout le monde
Bien sûr que non. Mais il nous appartient, il m’appartient de partager ce qui est intelligent et bienveillant en espérant que cela puisse faire progresser ces qualités, même modestement, dans le monde.
C’est une vérité universelle, nous récoltons ce que nous semons. Alors je préfère semer ce que j’aime à récolter et je ne me lasse pas de continuer à le faire.
A la maison, nous avons également été interpellés, voire un peu choqués par le vocabulaire présidentiel; le mot « guerre » martelé autant de fois n’avait pas sa place, selon nous.
Et nous souscrivons d’autant plus à ce que tu ajoutes en commentaire que nous constatons des comportements hallucinants d’égoïsme et de bêtise crasse à Paris.
Entre ceux qui fuient la capitale, quitte à aller potentiellement contaminer des parents plus âgés dans d’autres régions de France jusqu’ici moins touchées et des amis kiné ou pharmaciens nous disant que leurs voitures avaient été cassées pour voler leur caducée (qui pour récupérer des masques plus facilement, qui pour pouvoir se déplacer sans contraintes…), il y a de quoi être écœuré un peu plus par l’humanité…
Bonjour,
Étrangement c est le mot paix qui m est venu plusieurs fois à l esprit depuis ces quelques jours … paix avec notre terre, avec la nature qui nous montre combien elle a besoin de respirer, paix lorsque je suis sortie que j ai constatée à travers le silence, les sourires, la distance vitale respectée, la patience de l’attente, paix que nous veillons tous à préserver à la maison ne serait ce que parce que claquer la porte est impossible mais aussi parce que nous cultivons la volonté d être bien ensemble, paix dans les contacts virtuels toujours bienveillants et attentifs, tout appel professionnel commence par « et toi comment tu te sens, ça va » on s intéresse, on découvre sa vie, ses enfants, paix intérieure enfin que l on recherche pour faire face à tout cela, face à ce qui nous manque, face à d inévitables questionnements, voire angoisses, prendre profondément conscience de ceux qui nous manquent, en prenant le temps de penser, en regardant l horizon, en s observant, en appréciant et découvrant ce qui est vital, ce qui nous est vital…
Oui c est bien plutôt le mot Paix qui m est venu ces derniers temps et c est d abord à cela que j ai envie de consacrer mon énergie.
Voilà ce que c est que d écrire spontanément …
en relisant j ai eu envie d ajouter
Paix avec nos corps que nous sommes bien obligés de respecter, de reposer et de laisser un peu tranquille, dont nous devons attentivement prendre soin avec conscience, Paix intérieure enfin
Merci pour cette belle contribution.
Oui nous avons besoin de paix et de patience plutôt que d’en appeler à la guerre et à l’emballement.
Paix intérieure, paix avec ses proches, paix avec la nature, paix avec le monde.
Je comprends bien que cette quête peut être plus compliquée pour certains.
Je m’imagine une femme confinée dans un petit appartement avec des enfants, une incertitude professionnelle forte, des inquiétudes par rapport à des parents fragiles et éloignés et d’autres choses encore… Dans ces conditions cela devient très difficile.
Cependant même dans ces conditions, la méditation, la respiration profonde, l’objectif de la paix comme une étoile qui guiderait notre route bien qu’il ne soit pas possible de l’atteindre reste le chemin de l’intelligence et du cœur.