Il semblerait que les français deviennent plus sages et plus prudents concernant leur alimentation.
C’est une nouvelle réjouissante et positive.
Il est vrai qu’avec Annie, cela fait déjà plusieurs années que nous poursuivons une évolution vers une alimentation plus saine, dans laquelle les produits industriels sont bannis et les produits de qualité privilégiés avec une prédilection pour les aliments fournis par des producteurs locaux qui peuvent être bio mais aussi être adepte d’une agriculture raisonnée.
Cette évolution n’est pas solitaire, quand on parle autour de soi on constate qu’il y a une vraie prise de conscience et une évolution des pratiques de consommation.
Mais cette évolution n’est pas locale, comme le montre un article du journal « Les Echos » publié en fin d’année dernière : « La France devient une société de déconsommation ».
Le titre est un peu énigmatique, car il s’agit moins de consommer moins que de consommer mieux.
Cet article nous apprend que de manière globale :
« Les études montrent que les Français mettent de moins en moins de produits dans leur panier. Ils privilégient la qualité.
[…] La société d’études IRI d'(Information Resources Incorporated) note pour le premier semestre « une baisse des volumes d’un niveau jamais atteint en cinq ans ». Les ventes de petits pois, de lessives et autres shampoings ont trébuché de 1,2 %. C’est la plus forte chute depuis la crise financière de 2008. Les statistiques n’ont enregistré qu’un chiffre négatif, début 2016. Il n’était que de 0,3 %.
La consommation de masse change. Le consommateur mange mieux » résume Olivier Humeau, le PDG d’IRI. Tous les produits sont touchés, ou presque. « Les deux tiers des familles baissent ». Les bonbons chutent de 3,7 %, les biscuits de 2,9 %, la charcuterie de 3 % et l’hygiène de 1,5 %. Les acheteurs ne se restreignent pas parce que les prix montent.
[…]
Les consommateurs rejettent les produits qu’ils estiment mauvais pour leur santé. Le produit industriel, associé à tort à cette crainte [Cette remarque du journal me semble erronée], est boudé. Richard Girardot, le président de l’Association nationale des industries alimentaires, l’Ania, parle de « la destruction massive de l’alimentation ». A tort. Tout n’est pas boudé. Les clients composent leurs repas d’ingrédients de meilleure qualité et plus chers. Le marché des produits de grande consommation (PGC) a gagné 0,7 % en valeur. Les quantités diminuent. Le chiffre d’affaires progresse. Et cette croissance est nourrie à 75 % par les produits des PME…
« Quand le rayon charcuterie plonge de 3 %, les références allégées en sel croissent de 2,9 % ». Le patron d’IRI multiplie les exemples. Le « sans » emporte l’adhésion sans antibiotique, sans sucre ajouté (+21 % pour les compotes), sans sel d’aluminium (déodorants), etc. Le végétal progresse plus vite que les protéines animales. La tendance est née avec les scandales alimentaires et les recommandations sanitaires. Elle gonfle parce que les distributeurs adaptent leurs assortiments. C’est l’effet boule de neige.
Le marché du bio en fait la démonstration. Il a explosé de 17 % en 2017. Pourtant, les ventes des magasins spécialisés comme Biocoop ou La Vie Claire, plafonnent. Elles ont stagné à +1 %, au premier semestre 2018. Les grandes surfaces ont réussi le pari de la démocratisation du bio. Chez Carrefour, Auchan et Leclerc on met ses marques propres au service des nouvelles habitudes de consommation. Signe des temps, la promotion a moins d’effet sur les ventes.
[…]
Les grandes marques subissent une double peine. Elles subissent le raccourci qui prétend que le produit industriel est moins bon que le produit du petit fabricant. Elles ne récoltent pas les effets des baisses de prix qui leur sont imposées. Le consommateur s’oriente vers des articles plus chers. A la caisse, le montant de son addition ne diminue pas. »
Les français seraient-ils sur la bonne voie ?
Certains ne partagent pas l’empathie pour ce type d’évolution. L’émission de France Inter, «Le téléphone sonne» du 13 février : <Métro, boulot, quinoa : comment échapper à la tyrannie du bien-être ?>, évoque une tentative de culpabilisation :
«Le bien être devient un impératif moral. Si on coche toutes les cases du bien être, qu’on nous sert dans les pubs et ailleurs, alors on est forcément quelqu’un de bien ! Sinon on nous fait culpabiliser, le bien être oublie le bonheur, et à la place nous voilà cernés d’injonctions. Pour les plus fragiles d’entre nous, ça se termine en troubles de comportement, alimentaire souvent, ou vers la dépression parfois.»
Serait ce encore le conflit entre le progrès et le conservatisme ?
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Je ne vois pas de conflit entre progrès et conservatisme, le respect de son corps et le soin porté à son maintien en bonne santé est un préalable à la maîtrise de son propre comportement et au développement de sa pensée.
Il ne s’agit pas de promouvoir une ascèse ridicule mais simplement d’éviter de diluer sa personne dans une consommation débridée, celle qu’on veut nous imposer au quotidien
voir par exemple
https://korii.slate.fr/biz/wish-foire-geante-consommation-gadgets-milliards-nawak-soldes