Jeudi 19 Octobre 2017

« Dès que [Jacqueline Du Pré] commença de jouer, je fus comme hypnotisé. »
Placido Domingo

Cette chronique quotidienne est partage.

Je ne peux partager que ce que je comprends, ce qui m’interpelle, qui résonne en moi, qui m’émeut.

Je suis né dans une famille de musiciens. Mon père, mon frère ainé en ont fait leur beau métier.

Le destin, les circonstances, mes envies ne m’ont pas conduit vers ce même chemin.

Mais la musique occupe une place essentielle dans ma vie, parce qu’elle me fait du bien, parce qu’elle me nourrit, parce qu’elle m’apaise, parce qu’elle me donne de la joie.

Et dans ce monde de la musique, je me suis construit un panthéon.

Une des plus belles places dans ce panthéon est occupée par la violoncelliste Jacqueline Du Pré.

Elle était lumineuse, passionnée, elle dégageait une émotion immédiatement perceptible.

Elle eut un destin tragique.

Elle nous a quittés il y a exactement 30 ans, le 19 octobre 1987. Elle avait 42 ans.

Mais en réalité, elle nous avait quittés bien avant. En 1971, elle avait 26 ans, ses capacités de jeu avaient entamé un déclin irréversible car l’artiste avait commencé à perdre la sensibilité et la mobilité de ses doigts. Elle a dû, alors très vite, arrêter sa carrière. Elle était atteinte de sclérose en plaques, maladie qui, par ses complications, a causé son décès.

Ce fut une comète, une musicienne extraordinairement précoce, pleine d’intensité comme si dès le début elle savait qu’elle aurait si peu de temps pour s’exprimer.

Le grand violoniste Yehudi Menuhin a dit :

« Lorsque je la regarde, lorsque je l’écoute, je me sens tout petit devant tant d’esprit, honteux de la moindre indulgence vis-à-vis de moi-même et particulièrement fier d’avoir, aussi peu que ce soit, fait de la musique avec elle. »

Et j’ai mis en exergue ce propos du chanteur Placido Domingo :

« Dès qu’elle commença de jouer, je fus comme hypnotisé. J’ai été immédiatement convaincu par sa maîtrise, sa concentration, qui faisait chanter son violoncelle comme je n’en ai entendu chanter aucun autre. »

Vous trouverez sur Youtube <Cette interprétation magistrale du Concerto d’Elgar>.

Et puis, réalisé par Christopher Nuppen un reportage et un concert extraordinaire où 5 jeunes artistes dont Jacqueline Du Pré interprètent la plus belle version du <quintette la Truite de Schubert>

Et si vous voulez des propositions de CD, j’en propose deux :



Et je finirai par une rose, car le nom de Jacqueline Du Pré a été donné à une rose :


<Vous trouverez plus de précisions derrière ce lien>

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4 réflexions au sujet de « Jeudi 19 Octobre 2017 »

  • 19 octobre 2017 à 8 h 03 min
    Permalink

    Et quel couple musical elle formait avec Daniel Barenboim !
    De trop courte durée malheureusement
    Michel

    Répondre
    • 19 octobre 2017 à 14 h 48 min
      Permalink

      Non je n’ai pas parlé de Daniel Barenboim même si dans les CD que je propose, le premier avec le concerto de Schumann, il apparait à côté de Jacqueline.
      Comme le dit Michel il formait avec Jacqueline Du Pré un couple musical exceptionnel.
      Pourquoi n’ai je pas évoqué Daniel Barenboim pour qui j’ai la plus grande admiration et le plus grand respect pour le musicien, comme pour l’Homme. Notamment tout ce qu’il réalise avec son orchestre où il a réuni des juifs et des musulmans. J’aime le musicien.
      Je vais tenter de répondre à cette question complexe.

      D’abord parce que Jacqueline Du Pré fut une formidable musicienne en dehors de toute relation avec Daniel Barenboim. Alors pourquoi faudrait-il toujours parler du mari ou du partenaire masculin, quand on rend hommage à une femme artiste ? J’ai rendu hommage à Jean Ferrat et je n’ai pas évoqué la chanteuse Christine Sèvres qui fut son épouse et joua aussi un grand rôle dans son univers musical.

      Ensuite parce que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt une vie en musique de Daniel Barenboim qui a été publié en 1992, 5 ans après le décès de son épouse. Dans ce livre il y a quelques photos et quelques paragraphes des qualités de musicienne de Jacqueline Du Pré et rien de personnel, rien même sur le destin tragique de Jacqueline Du Pré.

      Enfin, un jour je ferai un mot du jour sur les 3 filtres de Socrate : Avant de me dire, ce que tu as à me dire, as tu fait passer cette information à travers les 3 filtres : Est ce que ce que tu vas me dire est vrai ? Est ce que cela m’est utile ? Est ce que ce qui te pousse à le dire est bienveillant ?
      Parler du couple Daniel Barenboim et Jacqueline Du Pré n’a pas surmonté l’épreuve des trois filtres.
      Je me suis donc tu et je répéterai : Surtout sois indulgent, On ne sait jamais les raisons, Ni l’enveloppe intérieure de l’âme,

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  • 19 octobre 2017 à 14 h 57 min
    Permalink

    Jacques Offenbach (1819-1880) a écrit une pièce qui s’appelle : Les Larmes de Jacqueline qui est une très belle pièce pour violoncelle.
    Parce que c’est très beau et que le titre de cette œuvre est un encouragement à cet hommage, un violoncelliste munichois Thomas Werner a enregistré cette œuvre quasi inconnue et l’a dédiée à Jacqueline Du Pré.
    Vous trouverez cette interprétation derrière ce lien :
    https://www.youtube.com/watch?v=1pmBJLI4kVw

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