Mardi 27 août 2013
«Là où croît le péril
croît aussi ce qui sauve.»
croît aussi ce qui sauve.»
Hölderlin
Mediapart est un journal épatant qui ne sort pas que des scoops mais aussi des articles de grands penseurs comme Edgar Morin. Ce journal a publié un article «L’alarme d’Edgar Morin» le 25 août 2013.
Ce vers de Hölderlin est souvent cité par Morin.
Dans l’article (Il faut être abonné à Mediapart, si ce n’est déjà fait je vous conseille de vous abonner), Edgar Morin exprime cet avis :
« Je ne suis pas encore désespéré.
J’attends encore parce que je fais le pari que l’aggravation de la situation sur tous les plans, qui prendra des formes que je ne connais pas, pourrait provoquer un sursaut, une prise de conscience chez le président. Voilà pourquoi je ne désespère pas.
Mais je reste inquiet. Le président Hollande, nourri dans le sérail du Parti socialiste, vient d’un parti qui a perdu sa pensée, celle qu’il avait hérité des grands réformistes du début du XXe siècle. Nous avons besoin d’une repensée politique et les obstacles à cette repensée politique sont énormes.
Cela tient d’abord à l’éducation, pas seulement celle de l’ENA, mais aussi l’éducation antérieure, du lycée, de l’université, où les connaissances sont compartimentées et dispersées alors qu’évidemment, on a besoin aujourd’hui d’une pensée complexe, qui puisse relier les connaissances et affronter les problèmes.
Manquent les capacités d’avoir une pensée globale sur les problèmes fondamentaux.
Or nos hommes politiques ne se cultivent plus, ils n’ont plus le temps, leur connaissance du monde est fournie par des spécialistes et des experts dont la vue est évidemment bornée à un domaine clos et il n’y a personne pour faire la synthèse. Ils vivent au jour le jour, pressés par l’événement. Vous connaissez ma formule : à force d’oublier l’essentiel pour l’urgence, de faire de l’urgence l’essentiel, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel …»
<144>