Mercredi 23 décembre 2015
«De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France »
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France »
Jean Ferrat
Comme l’année dernière je vais respecter à partir de demain la trêve des confiseurs et puis je vais prendre quelques jours de congé, début janvier ce qui conduit à ce que le mot du jour, si tout va bien, reviendra le 11 janvier 2016.
J’avais arrêté l’année 2014, le 24 décembre par la dernière phrase de l’Ethique de Spinoza : «Mais tout ce qui est beau est aussi difficile que rare. »
Puis le 7 janvier il y eut l’attentat de Charlie Hebdo.
Et la France fut à nouveau meurtrie le 13 novembre.
On a beaucoup chanté la marseillaise pendant toute cette période.
Mais pour célébrer la France je trouve la chanson de Ferrat beaucoup plus poétique et belle.
Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, est né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Seine-et-Oise). Il y a donc 85 ans, dans 3 jours et il est mort il y a 5 ans, le 13 mars 2010 à Aubenas (Ardèche).
Une de ses plus belles chansons a été consacrée à la France, sa France, notre France.
« De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d’été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche
Quelque chose dans l’air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d’Éluard s’envolent des colombes
Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu’il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l’histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu’elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France »
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