Vendredi 12 juin 2015

Vendredi 12 juin 2015
«C’est La chaine de la vie contre la chaîne de la mort»
Dounia Bouzar
Dounia Bouzar, est anthropologue du fait religieux. Elle a créé en avril 2014 le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam : http://www.cpdsi.fr/
Elle était l’invité du 7/9 de France Inter du 14 mai 2015 : < http://www.franceinter.fr/emission-le-79-dounia-bouzar >
C’est à la fin de cette émission qu’elle a eu ce mot «C’est La chaines de la vie contre la chaîne de la mort, Nous sommes tous acteurs et nous nous donnons la main»
Parce qu’elle explique que lorsque des jeunes sont embrigadés dans cette dérive sectaire, il n’est plus possible de les atteindre par un discours rationnel. La seule possibilité, selon elle, de les faire évoluer est de renouer les liens d’affection avec la famille proche et notamment les parents.
Elle confirme le nombre important de convertis dans cette dérive, c’est à dire des jeunes qui ne sont pas nés dans des familles musulmanes. L’islam dans ce phénomène n’est pas déclencheur, mais utilisé parce qu’on trouve aujourd’hui dans cette religion des « fous de Dieu » qui l’instrumentalise pour en faire une utopie meurtrière.
Elle raconte aussi que les commanditaires, ceux qui envoient les autres se faire tuer, alors qu’eux même se protègent, utilisent tous les stratagèmes pour pousser des jeunes vers le terrorisme et la mort. Elle a évoqué ainsi une jeune fille qui avait perdu son frère et en était très malheureuse. Des djihadistes sont arrivés à la convaincre que le meilleur moyen de le rejoindre rapidement  était de mourir en martyr, elle pouvait alors tout « en plaisant à Dieu » accélérer ses « retrouvailles » avec son frère.
Beaucoup de témoignages pendant l’émission ont montré des parents qui avaient pu renouer le fil perdu avec leurs enfants grâce à l’organisation mise en place par cette femme..
Dans ce même article elle détaille aussi les 4 degrés dans l’indication de la rupture :

Premier degré : le jeune ne fréquente plus ses anciens amis car ils sont impurs, ne sont pas dans le vrai.

Deuxième degré : le jeune arrête ses activités de loisirs – le sport, la peinture, la musique… –, car elles sont le produit de Satan.

Troisième degré : la rupture scolaire, car l’école enseigne les valeurs de Satan.

Quatrième degré : la rupture parentale, lorsque l’autorité du groupe se substitue à elle.

J’ai trouvé cette femme très intéressante et particulièrement investie dans ce noble combat qui peut surgir, sans qu’on s’y attende, dans nos familles.
Certains articles sont plus critiques et montre la complexité du personnage tout en reconnaissant son travail positif sur la cause qu’elle défend. Par exemple : http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/12/dounia-bouzar-lexperte-derives-djihadistes-arrangeuse-verites-258151
S’il existe des saints, ils ne sont pas sur terre. Ici il n’y a que des femmes et des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Aimons à regarder leurs forces.