Jeudi 10 juin 2021

« Il en a vu, ce vieux théâtre »
Gilbert Laffaille

Les salles de spectacles se remplissent peu à peu, les jauges augmentent. Le couvre-feu est désormais à 23 heures

Et la période des abonnements pour la saison 2021-2022 a débuté.

Être et vivre ensemble, partager l’émotion artistique redevient possible.

L’émission de France Culture « La concordance des temps » du 5 juin 2021 était consacrée au théâtre : <Le théâtre, toujours en crise ? >

Emission très intéressante dans laquelle Jean-Noël Jeanneney recevait Pascale Goetschel, professeure à la Sorbonne, qui vient de publier le livre « Une autre histoire du théâtre : discours de crise et pratiques spectaculaires. France XVIIIe-XXIe siècle »  CNRS éditions, 2021.

Pascale Goetschel a consacré plusieurs ouvrages au théâtre, la page de l’émission les cite :

  • « Renouveau et décentralisation du théâtre », PUF, 2004.
  • « Au théâtre ! La sortie au spectacle XIXe-XXIe siècles », avec Jean-Claude Yon Publications de La Sorbonne, 2014.
  • « Directeurs de théâtre XIXe-XXe siècle. Histoire d’une profession », avec Jean-Claude Yon Publications de la Sorbonne, 2008.

Il s’agit d’Histoire, de sociologie du théâtre. On sort de l’émission plus cultivé.

Par rapport à la question posée par l’émission, Jean-Noël Jeanneney cite Jean Vilar le créateur du Festival d’Avignon et directeur du TNP de Villeurbanne de 1951 à 1963 :

« Tant que le théâtre est en crise, il se porte bien »

Je n’en dirai pas davantage sur l’émission que vous pouvez écouter derrière ce lien : <Le théâtre, toujours en crise ? >

Au début de l’émission, Jean Noël Jeanneney a diffusé une chanson de Gilbert Lafaille, chanteur français né en 1948 que je ne connaissais pas.

J’ai beaucoup aimé cette chanson que je partage aujourd’hui. En voici les paroles :

« Le vieux théâtre
Gilbert Laffaille

Il en a vu, ce vieux théâtre avec ses vieux fauteuils qui grincent
Il en a vu, ce vieux théâtre, des maharadjahs, des rois, des princes
Il en a vu des comédies, des tragédies, des quiproquos
Des amoureux de Goldoni et des valets de Marivaux

Il en a vu de toutes les sortes, des misanthropes et des avares
Les maris qui claquaient la porte et des amants dans des placards
Des Matamore au cœur qui flanche lorsque le rideau est tombé
Des Don Juan qui brûlaient les planches et ont du mal à s’en aller

Il en a vu des Sganarelle, des Figaro, des Chérubins
Des grands adieux, des faux rappels et des fourberies de Scapin
Il en a vu de drôles de drames, il en a vu passer des noms
Des tout petits sur le programme et des très gros sur le fronton

Il en a vu, ce vieux théâtre, dans son velours et ses dorures
Il en a vu, ce vieux théâtre, des cheveux mauves et des fourrures
Des oiseaux noirs aux yeux étranges, des philosophes et des marquises
Des sans-le-sou qui donnent le change et des banquiers qui se déguisent

Il en a vu des Sganarelle, des Figaro, des Chérubins
Des grands adieux, des faux rappels et des fourberies de Scapin
Il en a vu des regards tristes, de la corbeille au poulailler
Des moues blasées de journalistes et des sourires émerveillés

Il en a vu des Cyrano aller se battre sans armure
Et recevoir tant de bravos qu’ils en ont fait craquer ses murs
Mais c’est peut-être le fantôme qui fait grincer le bois des plinthes
Quand il revient de son royaume pour jouer devant la salle éteinte. »

Et voici un lien vers une interprétation audio : <Le vieux théâtre>

Théâtre des Célestins à Lyon

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