Mercredi 18 mars 2015

Mercredi 18 mars 2015
«Ces moutons sont de véritables tondeuses à gazon écologiques et d’excellents désherbants»
Emilie Delloye promoteur immobilier à Lyon
Un article du Figaro a attiré mon attention sur un complexe immobilier en train de se construire à Lyon.
On parle d’immobilier de luxe, avec des appartements à 6000 euros le m2 en moyenne.
J’entends les parisiens rire : “Menfin Alain !  6000 euros ce n’est pas du luxe, c’est en dessous du prix  standard parisien”
D’accord, mais nous parlons de Lyon et d’un projet qu’on pourrait appeler : «des bobos, des appartements et des moutons»
De quoi s’agit-il ?
«Un terrain de deux hectares sur les hauteurs de la colline de Fourvière à Lyon – qui a abrité pendant 200 ans des sœurs vivant en autarcie – va accueillir un complexe immobilier haut-de-gamme d’ici à 2017. Présenté par le promoteur LEM au salon de l’immobilier de Lyon, Lugdunum, en référence au nom gallo-romain d’origine celtique de la métropole lyonnaise, [ce projet] veut conjuguer haut standing, qualité de vie et respect de l’environnement. Et la résidence va accueillir des locataires pour le moins inattendus en milieu urbain: un troupeau de moutons d’Ouessant et des ruches!
Pour son premier programme immobilier, Emilie Delloye, dirigeante de LEM et héritière du groupe sucrier la Vermandoise a vu les choses en grand pour le terrain sur les hauteurs de Fourvière. «J’ai eu un véritable coup de foudre pour ce terrain et l’atmosphère qui s’en dégageait», déclarait Emilie Delloye lors de la présentation du projet en février dernier. Avant même de consulter des architectes, la dirigeante de LEM rencontre des paysagistes parmi lesquels elle choisit Cédric Chardon. Ce dernier a la délicate mission d’harmoniser les espaces verts déjà présents avec les futures habitations. Il développe l’idée de créer «une grande broderie végétale», inspirée par la soierie lyonnaise, qui tissera le lien entre le bâti et le parc. Mais les véritables stars du verger de 8000 m² sont…des moutons d’Ouessant.
Depuis trois semaines, ils sont cinq à paître tranquillement. «Ce sont les véritables ambassadeurs du projet», confie Emilie Delloye. «Si les acheteurs ont été surpris au début, ils ont très vite été séduits. Ces moutons sont de véritables tondeuses à gazon écologiques et d’excellents désherbants», ajoute-t-elle.
Depuis plusieurs années, l’écopâturage se répand dans les villes françaises. Ainsi à Lyon, un troupeau de moutons a été installé au Fort de Loyasse sur un espace de 28.000 m². À Courbet (Seine-Saint-Denis), des moutons tondent depuis deux ans les parcelles vertes appartenant à la ville. Ils permettraient à la mairie d’économiser 24.000 euros par an!
Enfin, Emilie Delloye souhaite introduire davantage de biodiversité dans son projet immobilier. Trois ruches seront installées dans le verger de la résidence: «les abeilles sont en danger. La réimplantation de ruches en ville est un mouvement qui se répand, mais il y a encore trop peu de projets». Le miel produit par les abeilles sera redistribué à l’ensemble des propriétaires, qui devront débourser entre 400.000 et 700.000 euros pour acheter un appartement sur les lieux. »
C’est une piste pour rapprocher les citadins de plus en plus nombreux de la ruralité en faisant entrer la campagne à la ville.