Lundi 22 décembre 2014

Lundi 22 décembre 2014
« La France est un paradis fiscal pour le Qatar »
François Bayrou
Plusieurs émissions ont attiré mon attention sur les relations troubles entre la France et le Qatar.
La plus récente est cette interpellation de François Bayrou lors d’une interview le 18/12/2014  où il disait qu’il n’y a pas que le Luxembourg qui conclut des conventions fiscales très avantageuses, la France aussi avec le Qatar :  http://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/audio/rmc-1812-l-invite-de-bourdin-direct-francois-bayrou-137389.html
Mais c’est une émission de RFI  <http://www.rfi.fr/emission/20141025-ratignier-pean-livre-enquete-france-qatar-fayard/> où était invité Vanessa Ratignier, auteur avec Pierre Péan d’un livre-enquête sur les relations de la France et du Qatar : « Une France sous influence, quand le Qatar fait de notre pays son terrain de jeu », un livre publié chez Fayard qui m’a appris le plus  de choses sur cette singularité.
Dès l’entrée de l’émission Vanessa Ratignier rapporte combien l’argent est omniprésent dans la diplomatie du Qatar, “pour ces gens tout et tout le monde peut s’acheter”.
On connait l’opiniâtreté et le sérieux des travaux de Pierre Péan qui a rédigé ce livre avec elle, je pense donc qu’il est très intéressant sinon de lire ce livre, au moins d’entendre l’émission dans laquelle elle décrit les passe-droits notamment fiscaux dont bénéficie ce pays en France.
Cette situation selon elle, s’est particulièrement accentuée sous le précédent septennat <Ici un article de Marianne qui donne aussi des informations sur ces relations>
Mediapart quant à lui dénonce un véritable déni de justice et de règles commerciales pour l’achat d’un palace près de Menton. « Installé sur un formidable pic rocheux qui domine toute la baie de Roquebrune-Cap-Martin, près de Menton (Alpes-Maritimes), l’un des grands palaces du sud de la France, l’hôtel Vista, va être racheté par la famille royale de l’émir du Qatar, alors que celle-ci n’a pas été soumise aux mêmes obligations et astreintes que les autres candidats au rachat. ». Au début c’est une affaire de faillite, il faut vendre ce palace.
L’administrateur judiciaire impose donc des règles très strictes auxquelles devront se conformer tous les candidats qui souhaitent déposer une offre de rachat. En lisant l’article joint vous verrez que ces règles ont été modifiées au cours de la période prévue pour les offres, les dates limites retardées et en fin de compte les règles restantes toujours non appliquées pour que la famille du Qatar puisse acquérir ce bien. Le tribunal de commerce de Nice reconnait toutes ces entorses aux règles mais valide pourtant l’achat !
Vanessa Ratignier a également participé à une interview sur Causeur <ICI> dans laquelle elle dit notamment : « Notre livre ne porte pas tant sur le Qatar que sur la France. À examiner notre pays au prisme de l’émirat, nous avons découvert une inquiétante réalité : celle d’une France sous influence. Étape par étape, nous révélons la façon dont la relation ancienne entre nos deux pays a mal tourné, qu’il s’agisse de la vente au Qatar d’un bien immobilier de l’État en pleine campagne présidentielle 2007, des velléités de l’émirat d’entrer au capital d’EADS et d’Areva, de l’affaire du fonds banlieues, du lancement de la chaîne BeIN Sports en France, ou de la bataille politique franco-française pour l’exploitation du gisement gazier de North Dome (3e réserve mondiale) et ses potentielles dérives financières.
[…] Le problème, c’est que la France s’est laissé conquérir sans combattre, ou si peu. La relation que nous entretenons avec Doha rappelle le pire de la Françafrique. Et même une Françafrique inversée, comme si nous étions devenus une chasse gardée de l’émirat.
Prenons l’exemple de la révision de la convention fiscale : signée au lendemain de la libération des infirmières bulgares, elle a fait de la France un véritable paradis fiscal pour le Qatar, pendant que la crise financière nous laissait craindre l’effondrement du capitalisme et que les États recapitalisaient leurs banques en urgence. Malgré tout, ce texte, qui privait la France de considérables recettes fiscales, a été voté par le Parlement avec une rapidité exceptionnelle ! Face à Doha, Paris n’élève étrangement jamais la voix. »
Samedi 20 décembre 2014, pour le compte de la Ligue 1, Paris Saint Germain recevait Montpellier.
Tout naturellement le président qatari du club : Nasser Ghanim Al-Khelaïfi assistait à la rencontre dans les tribunes.
Et j’ai entendu cette information sur RMC : « Dans les tribunes le président qatari du club : Nasser Ghanim Al-Khelaïfi était entouré à gauche par Nicolas Sarkozy et à droite par Manuel Valls. »