Vendredi 19 septembre 2014

Vendredi 19 septembre 2014
« Je ne suis pas sûr que cela marchera
mais je suis sûr que j’irai au bout »
Anais Kerhoas, Agricultrice de 24 ans,
J’aime finir cette semaine où il a été question de la rente capitalistique, d’apple, du transhumanisme, par l’histoire d’Anais, une jeune agricultrice bretonne.
Elle n’a quasi aucun moyen quand elle débute, mais elle se spécialise dans les plantes aromatiques parce qu’elle en aime l’odeur.
Elle dit « je leur donne tout mon amour, mais je ne sais pas si cela suffit. »
C’est un article du Monde qui me l’a découvrir, je le mets en pièce jointe.
«Taillée comme une brindille, toute légère sous les vents bretons, Anaïs tire sa force de la terre. La jeune Bretonne de 24 ans a choisi sa voie : cultiver des plantes aromatiques bio et les vendre sur les marchés. Sauf que rien ne va comme elle voudrait. Anaïs s’en va-t’en guerre (46 min), premier long documentaire de Marion Gervais, raconte son parcours de combattante. D’abord diffusé discrètement sur TV Rennes, le film est ensuite laissé visible en replay sur le site Internet de la chaîne locale… et se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux : plus de 260 000 vues à ce jour et quantité de messages émus de soutien à Anaïs et d’admiration, pour sa ténacité et pour le documentaire qui sera diffusé le 22 septembre à 23 h 30 sur France 4.
Le tournage a duré près de deux ans. La cultivatrice se livre à la caméra sans faux-semblants, fait part de ses doutes et de sa révolte contre les réglementations qui la freinent, les prix exorbitants des terres, l’attitude d’anciens agriculteurs.
[…] « Je préfère bosser 60 heures dans mon champ que 35 heures à l’usine ou pour des cons ! »«
Le documentaire dont je vous donne le lien ci-après et qui ne dure pas plus longtemps qu’un épisode d’une série américaine est très émouvant.
On voit cette jeune fille, se battre, râler et pousse par pousse planter « ces copines » comme elle appelle ses plantes.
La caméra nous montre les résultats : de magnifiques plantes que la vidéo nous permet de voir mais pas de gouter ni de humer.
Elle dit le mot du jour à 31mn du film qui lui est consacré, elle le dit à sa mère.
La toute fin du film est aussi particulièrement révélatrice, quand cette jeune et modeste agricultrice monte à Paris et rencontre des professionnels du marketing, connaisseurs du marché de l’épicerie bio, bref des « bobos pur jus » qui lui explique : « il faut qu’on joue la carte hyper chic».
La réalisatrice de ce beau documentaire explique  « C’est vertigineux, le film touche à l’intime. Anaïs a fait le choix de la liberté et de ne pas se soumettre. Or, le drame de millions d’existences, c’est de subir. J’ai reçu des quantités de témoignages, de jeunes, de vieux auxquels le courage d’Anaïs a redonné la force de se battre. »
Donc ce week end, Je sais bien que c’est la semaine de l’arrivée de Netflix en France, regarder un épisode de série américaine en moins et regarder ce film, vous ne le regretterez pas.
Et le site qu’elle a créé depuis pour vendre ses plantes : http://www.lestisanesdanais.fr/