Mardi 01/07/2014
«Tout est moins cher mais on est ruiné.»
Périco Légasse
Périco Légasse est journaliste à Marianne.
Une étude plus fine nous apprendra qu’il est avant tout journaliste gastronomique mais aussi le fils d’un homme politique basque « Marc Légasse » qui fut le fondateur du mouvement autonomiste au Pays basque français après la Seconde Guerre mondiale.
Enfin pour ceux qui aiment l’émission « on n’est pas couché » ils apprendront qu’il est le mari de Natacha Polony.
Je trouve qu’il dit quelque chose de fondamental dans l’évolution de notre modèle économique :
« Cela fait mal de voir l’excellence de ce qui fait la France s’écrouler avec les prix. Fallait-il être si devin pour se douter que la course folle au toujours moins cher condamnait notre industrie à aller se fournir ailleurs ? Et un si grand génie pour comprendre que le toujours moins cher érigé en système conduit au toujours moins bien ? L’intelligence et la vertu ont un prix, la liberté et la dignité aussi, l’environnement et la santé encore plus. Que nous dit, en fait, la grande distribution ?
«Ami consommateur, je vais te faire économiser de l’argent sur ce qui est utile – et souvent français – pour que tu puisses en dépenser davantage sur ce qui est futile – et souvent importé de loin – que je te fournirai aussi, bien entendu. Pour te séduire et te prouver mon souci de préserver ton pouvoir d’achat, ma raison d’être, je vais donc serrer un peu plus le cou des transformateurs qui pourront ainsi étrangler un peu plus leurs fournisseurs.»
Et nos agriculteurs de produire au rabais pour répondre à ce défi, en livrant des denrées de moins en moins chères, donc de moins en moins bonnes, à un lobby agroalimentaire fabriquant des produits de plus en plus économiques donc de plus en plus mauvais. […]
Certes, mais il faut bien que les pauvres se nourrissent pour pas cher, sans quoi le diabète, le cholestérol LDL et le cancer générés par la malbouffe ne rempliraient plus les caisses de l’industrie pharmaceutique. «Ami consommateur, continue à acheter à bas prix dans les grandes surfaces, tes maladies m’enrichissent aux frais de la Sécurité sociale.» Voilà le tableau, hélas si peu caricatural, de ce que devient la France. Tout est moins cher, mais elle en crève. «
Voilà l’article cité est <ICI>
Que le ciel vous tienne en alerte, car notre manière de consommer n’est pas neutre sur ce sujet