Jeudi 26/06/2014

Jeudi 26/06/2014
«Les autrichiens,
 c’est ce peuple qui a réussi à faire croire que
Hitler était allemand et Beethoven autrichien.»
Billy Wilder ou un autre on ne sait pas bien
Revenons au premier K de la Cacanie : les autrichiens.
Les autrichiens qui prétendent que l’anschluss a été fait à l’insu de leur plein gré comme dirait notre Virenque national.
L’Autriche qui a donné à l’ONU un secrétaire général puis récupéré pour Président de la République : Kurt Waldheim un vrai nazi ayant joué un rôle éminent dans les exactions de la Wehrmacht dans les balkans.
Et puis laissons donc la parole à une autrichienne : la prix Nobel Elfriede Jelinek :
«Cette nation qui a hérité soi-disant malgré elle de ce que les nazis ont instauré. De cette prétendue “innocence”, car on croit que nous avons été occupés par les Allemands contre notre gré. Nous étions “innocents” et, dès lors, nous le sommes toujours. Mais pour quiconque ayant grandi dans l’après-guerre, on saisit bien toute cette contradiction, cette ambiguïté. L’Autriche a en effet connu une très rapide dénazification, qui s’est vite arrêtée pour ne jamais reprendre. Je le répète : nous étions “innocents”, etc. On nous a alors offert quelques traités ou conventions internationales, et notre innocence a été ainsi reconnue par écrit. Dès lors, toute personne retirant la couverture de ce lit de mensonges est vue comme quelqu’un qui salit la patrie. C’est mon cas. Les bien-pensants et les tenanciers du politiquement correct aimeraient d’ailleurs bien écraser toutes ces voix “poil à gratter” – l’extrême droite nous a même surnommés “la société de chasse gauchiste”. Aujourd’hui, nous en sommes là.
[…] la formule [Les autrichiens, c’est ce peuple qui a réussi à faire croire que Hitler était allemand et Beethoven autrichien ] je l’ai maintes fois entendue – elle a été attribuée à de très nombreuses personnes, pas seulement à Billy Wilder. Et je dois bien reconnaître qu’elle n’est pas totalement fausse. C’est certainement l’un des pays les plus corrompus de l’Europe de l’Ouest – l’Autriche n’est d’ailleurs pas vraiment un pays occidental, c’est là que commencent les Balkans, dont on parle souvent d’une manière péjorative. On tient peut-être une partie du problème… L’Autriche se voit toujours comme la terre des grands classiques (même si ceux-ci la méprisent), celle de Freud (quand bien même il en a été expulsé !) et de l’avant-garde (même si elle n’en est, au fond, pas forcément fière).»