Mercredi 11/06/2014
«Les séparatismes européens [qui se manifestent] ne sont pas des séparatismes de libération, ce sont [des manifestations] d’égoïsme de riche »
Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova
Il a tenu ces propos lors de l’émission L’Esprit Public du 8 juin 2014.
Le Président de la République a entrepris une grande réforme des limites régionales. Nous verrons ce qu’il en adviendra.
Dans l’état actuel des choses et pour ce qui concerne la France métropolitaine, il n’existe aucune tendance forte de sécession.
Ce n’est pas le cas dans d’autres pays européens où des régions souhaitent se séparer de leur Etat Nation pour créer une structure autonome.
C’est le cas de la Flandre en Belgique, de la Catalogne en Espagne, du Nord de L’Italie en Italie et d’autres.
Thierry Pech, dans l’émission susvisée souligne deux aspects particuliers de ces mouvements :
1° Dans l’Histoire et le Droit international qui a établi « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » le séparatisme ou la sécession étaient la réaction d’une nation opprimée, par un pouvoir central ou un impérialisme.
La sécession était une libération du joug du pouvoir central, une lutte contre l’injustice et pour la solidarité. En effet ces « régions » ou « nations » étaient le plus souvent opprimées politiquement, mais aussi économiquement car le pouvoir central « pompaient » leurs richesses pour son seul profit.
Le séparatisme d’aujourd’hui des régions européennes n’a rien à voir avec cette réalité historique.
Ces régions riches ne veulent plus être solidaires des régions moins riches autour d’elles. C’est un séparatisme de l’égoïsme.
2° Thierry Pech insiste sur le rôle de l’Europe dans ce mouvement. Si ces Régions « riches et égoïstes » devaient se trouver à la conclusion de leur séparation comme un état seul au milieu du concert des nations, ils renonceraient bien vite à leur idée.
Mais il y a l’Europe. Leur mouvement de séparation se comprend comme une adhésion séparée à l’ensemble européen, sans le boulet de la solidarité des « fainéants » de leur ensemble national. Et, cerise sur le gâteau, cet ensemble européen évolue vers de moins en moins de solidarité, exactement ce que souhaite ces régions.
Voici un résumé des propos de Thierry Pech :
«Ces séparatismes européens, en Ecosse, en Catalogne, en Wallonie, en Italie du Nord ne sont pas la réaction à un impérialisme.
Ils n’ont pas la forme habituelle du nationalisme en lutte contre un impérialisme.
Ce n’est pas cela le sujet.
Ce ne sont pas des séparatismes de libération, face à des pouvoirs opprimants des nations, des langues régionales, des cultures […].
Ces séparatismes ont une autre justification qui est : « je ne veux pas être solidaire avec mes voisins pauvres »
C’est de l’égoïsme de riche !
[…]
Une circonstance a permis cette mutation des séparatismes, c’est L’Europe.
L’idée de ces séparatistes, c’est qu’ils ne vont pas se détacher d’un ensemble national,
Mais qu’il vont plonger dans un ensemble européen où on ne leur demandera aucune solidarité.»
Et voici le lien vers l’émission : <L’esprit public du 8 juin 2014>
Dans le monde actuel, notre pouvoir d’influer sur le déroulement des choses est modeste mais pas nul. En toute hypothèse, il vaut mieux comprendre ce qui est en train de se passer que d’en être ignorant.