Mardi 20/05/2014

Mardi 20/05/2014
«113 000 euros le m2»
Prix record d’un local vide qui vient d’être vendu à Londres.
Je pourrai intituler ce mot du jour, le monde économique dans lequel nous vivons.
Information donnée par la revue de presse internationale de France Culture du 08/05/2014 dont voici le détail :
«Imaginez un appartement totalement vide, sans murs, ni planchers, ni salle de bain. Cet appartement qui vient d’être vendu à Londres n’a rien d’un vulgaire squat, c’est même, figurez-vous, le bien le plus cher acquis dans la capitale anglaise à ce jour : 170 millions d’euros, ou dit autrement, précise THE STANDARD, à peu près 10 fois, le prix moyen d’un logement à Londres.
Or cet appartement de presque 1500 mètres carrés, n’est rien d’autre qu’un « core and shell », littéralement un noyau et sa coquille, en clair, un simple plateau brut. Des murs en béton et une baie vitrée, voilà, écrit THE DAILY MAIL, tout ce que le nouveau propriétaire aura obtenu avec son argent. A lui désormais de construire le reste, c’est à dire à peu près tout, à commencer par des cloisons, pour y créer le living, les chambres, la salle de bain, la cuisine, mais aussi procéder à toutes les installations, sans oublier la décoration, avec évidemment, précise le journal, tout le luxe qui sied à l’une des demeures les plus chères du pays.
Pourquoi aussi chère pour une simple dalle en béton ? Parce que la propriété, connue sous le nom de Penthouse D, est située en plein cœur de Londres, au dernier étage de l’une des 4 tours de One Hyde Park, la résidence de luxe la plus prisée des plus grosses fortunes du monde, entre Knightsbridge d’un côté et la frontière sud du plus grand parc du centre de la capitale de l’autre.
Cette résidence de luxe 5 étoiles, compte au total quatre-vingt-six grands appartements, tous ultra-équipés, avec des chambres fortes, mais aussi, des vitres à l’épreuve des balles et même des scanners de reconnaissance d’iris dans les ascenseurs. Les divertissements y sont nombreux, golf, piscine, spa. Et bien entendu, le faste y est savamment entretenu, avec pas moins de quinze sortes de marbre, mais aussi le bois d’une forêt entière de chêne, sans oublier les quatre vingt employés, à la disposition permanente des résidents, que ce soit pour le ménage ou la sécurité ambiante.
Evidemment, à 120 000 euros le m2 [170 000 000/1500 = 113 000 ], c’est peu de dire que cet appartement contraste avec l’état de l’économie de la Grande-Bretagne, plongée dans la récession. Et le DAILY MAIL de préciser encore, que toute cette zone, située autour de Hyde Park est ainsi devenue depuis quelques années, ni plus ni moins, qu’un ghetto de luxe, pour certaines des personnes les plus riches de la planète.
Parmi elles, on trouve des Cheikhs arabes, des magnats chinois, des oligarques russes ou des milliardaires européens. C’est le cas notamment d’un ukrainien, propriétaire, d’un duplex acheté 162 millions d’euros, c’est à dire l’appartement le plus cher de Londres, jusqu’à Jeudi dernier. Quant au nouveau recordman, dont le nom n’a pas été dévoilé, il serait à en croire le TIMES, lui aussi, originaire d’Europe de l’Est. Et pourquoi pas, un compatriote ukrainien.
Car les troubles en Ukraine poussent aujourd’hui les oligarques à placer leur fortune en lieu sûr, à l’ombre et notamment à Londres. Or c’est en partie à cause de leur affluence dans le centre de la capitale, souligne le site BUSINESS INSIDER, que les prix de l’immobilier y ont grimpé de 80 % depuis 2009, soit deux fois plus que sur l’ensemble de la ville sur la même période. Sur un an et pour l’ensemble du pays, cette fois-ci, le prix de l’immobilier a bondi de près de 11%, c’est à dire la plus forte hausse depuis 2010.
D’où cette question : si la vente record de cet appartement confirme bien la cote exceptionnelle du marché immobilier londonien, sa valeur extrême va-t-elle pour autant durer ? L’immobilier y semble, certes, un investissement solide mais les prix explosent. Même le développeur de l’opulente résidence de luxe est d’avis que certains prix demandés en Grande-Bretagne sont aujourd’hui intenables. La Banque d’Angleterre vient elle-même de mettre en garde les acheteurs contre le risque de bulle immobilière. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, quelques jours à peine avant la vente record de la semaine dernière, la société immobilière détenue par le duc de Westminster, pessimiste quant à l’avenir, avait annoncé avoir vendu plusieurs maisons de luxe, dans le centre de la capitale, pour une valeur totale de quelques 240 millions de livres. Une situation, évidemment, qui n’est pas sans provoquer, par ailleurs, des frictions puisqu’en raison de la montée en flèche des prix, y compris dans les zones les plus pauvres, les Londoniens, eux, se retrouvent aujourd’hui dans leur très grande majorité, évincés du marché.
Bien sûr, on pourrait, sinon se rassurer, à tout le moins se consoler, en se disant que l’argent ne fait pas le bonheur. Sauf que non. En fait, c’est même tout le contraire, à en croire l’étude d’un économiste australien, qui s’est posé la question inverse : est-ce qu’être heureux permettrait de gagner plus d’argent ? Et la réponse est oui. En clair, précise THE GUARDIAN, une personne qui est complètement satisfaite de sa vie, gagnerait 1.323 euros de plus qu’un individu malheureux. Dès-lors, vous imaginez combien, le propriétaire de la dalle de béton à 170 millions doit être excessivement heureux. Moralité, faites-vous plaisir et vous serez riches. Enfin peut-être.» Thomas Cluzel
Je rappelle qu’au premier janvier 2014 le smic net en France est de 1 128€, dès lors le mètre carré de ce local vaut 8, 5 smic net annuel. Pour acheter ce local une personne payée au smic français devrait travailler 12 559 années à l’exclusion de toute autre dépense !