C’est une amie d’Annie, habitant la Guadeloupe, qui a conseillé de voir ce documentaire remarquable « Les gardiennes de la Planète ».
Il a été réalisé par Jean-Albert Lièvre et il est sorti en salle début février.
Il commence par ces mots écrits par Heathcote Williams dans son ouvrage : « The Whale Nation » traduit en français et ayant pour titre « Des Baleines. :
« Vue de l’espace, la planète est bleue
Vue de l’espace, la planète est le territoire
Non pas des hommes, mais de la baleine »
Le documentaire s’inspire librement de ce livre, écrit en 1988. Quand nous avions fini de regarder le documentaire, je me suis empressé d’aller emprunter à la bibliothèque le livre de Heathcote Williams traduit par Jacqueline Ollier.
Ce livre, plein de photos, est encore plus magnifique et instructif que le documentaire.
Je crois que le documentaire est une invitation à lire ce livre qui est un long poème en prose, un hymne à la beauté, à l’intelligence et à la majesté de ce grand mammifère : la baleine.
« D’anciens mammifères inconnus quittèrent la terre. En quête de nourriture ou de sanctuaire,Et entrèrent dans l’eau »
Page 10
Pendant longtemps les humains ont massacré les baleines. Tout était prétexte à les chasser, les dépecer. Les êtres humains ont utilisé chaque partie de la baleine une part pour la nourriture et une grande part pour l’industrie.
Heathcote Williams est non seulement écrivain et poète, il mobilise aussi de grandes connaissances scientifiques pour expliquer tout ce que les baleines apportent à la biodiversité, à l’équilibre de la vie sur terre.
Il montre comment elles se comportent et conseille aux humains d’apprendre de ces doux géants une nouvelle façon de vivre :
« Comme les bouddhistes,
Elles sont très sobres,
Elles peuvent rester huit mois sans nourriture
Et elles ne travaillent pas pour manger
Elles jouent pour manger.
La baleine à bosse attrape sa nourriture en faisant des bulles […]
Quand elles éclatent, elles font un cercle de brume aveuglante. »
Page 15
C’est ainsi que les baleines piègent le plancton : les crevettes arctiques, le krill, les papillons de mer.Leur énorme oreille est vingt fois plus sensible que celle de l’homme. Parce que : « La baleine se meut dans une mer de sons »
Elles sont naturellement écologistes :
« Elles se reproduisent en fonction exacte de la quantité de nourriture que contient la mer »
Page 31
Il décrit toujours avec poésie et précision comment les baleines qui sont mammifères comme nous se reproduisent. Il ajoute des détails qui touchent notre humanité :
« Si survient une mort prématurée
La mère portera son petit sur son dos
Jusqu’’à ce qu’il se désintègre. »
Page 47
Le livre après avoir montré la magie de ces immenses êtres vivants, ne va rien nous épargner de la brutalité, de la rapacité des gens de notre espèce qui voient en ces majestueux voyageurs des océans, uniquement des objets économiques :
« Quand la baleine arrive à portée de tir,
On met le moteur au ralenti.
Un tir précis la touche entre les omoplates […]
La pointe frappe,
Suivie par une charge-retard qui explose trois secondes après.
Déchiquetant et lacérant le flanc de la baleine au passage du harpon.[…]
La baleine serre les mâchoires
Halète, se convulse et crache du sang par son évent. […]
Vingt minutes s’écoulent […]
N’ayant pas d’ennemis dans la mer,
La baleine se refuse à croire qu’on l’attaque, […]
Elle suffoque et meurt […]
Une lance creuse
Fixée à un tube
Est lancée contre son ventre retourné,
Insufflant de l’air comprimé dans son cadavre
Pour le gonfler et le maintenir à flot […]
Le navire-usine, grand comme un porte-avions,
Capable de débiter une baleine toutes les demi-heures
S’approche d’elle… »
Pages 53 à 56
La description du carnage continue pendant plusieurs pages, avant que dans une dizaine de pages, l’auteur énumère la liste interminable de tous les usages que les humains ont réalisé à partir du géant des mers.
Les scientifiques se sont rendus compte de l’importance des baleines dans l’écosystème de la terre, la chasse en a été interdite en 1982. Pourtant 3 pays continuent à les tuer : Le Japon, la Norvège et l’Islande.
« France info » nous apprend qu’après la chasse le réchauffement climatique décime aussi la population des cétacés :
« De nouvelles recherches australiennes montrent qu’entre 2012 et 2021, en moins de 10 ans, le nombre de baleines a baissé de 20% dans le Pacifique Nord.
Car les vagues de chaleur marines bouleversent tout l’écosystème marin et réduisent la production de phytoplancton, ces plantes à la base de la chaîne alimentaire des baleines. […] Après avoir été décimées par les chasseurs, aujourd’hui, c’est donc la faim qui tue les baleines. […] Les scientifiques australiens, qui rappellent que les baleines sont des sentinelles de la santé des océans, appellent à agir d’urgence contre le changement climatique. »
Le documentaire se termine par ce texte de Heatchcote Williams :
« Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Sans tuer leurs semblables.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Bien qu’elles permettent aux ressources qu’elles utilisent de se renouveler.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Bien qu’elles communiquent par le langage plutôt que d’éliminer leurs rivaux.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Bien qu’elles ne défendent pas jalousement leur domaine, armées jusqu’aux dents.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Sans troquer leur innocence contre l’illusion de posséder.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Bien qu’elles admettent l’existence d’autres esprits que les leurs.
Dans l’eau, les baleines sont devenues l’espèce dominante,
Sans permettre à leur population d’atteindre des densités catastrophiques.
Dans l’eau, les baleines est l’espèce dominante,
Extra-terrestre, qui a déjà atterri…
Pages 99 à 101
Livre d’une beauté magique, d’une science confondante qui nous permet d’approcher et d’un peu mieux comprendre ce mammifère qui a choisi de vivre dans l’eau, qui ne se comporte pas comme homo sapiens et qui fait tant de bien à la terre.
« Wikipedia » nous apprend qu’en outre les baleines jouent un rôle majeur dans la capture du dioxyde de carbone. Car elles agissent comme une pompe biologique, elles se nourrissent de zooplancton, remontent à la surface pour respirer et libèrent dans l’eau de gigantesques vagues de nutriments riches en azote, en phosphore et en fer.
Autrement dit, elles remettent en circulation des nutriments grâce à leurs fèces (excréments), qui vont par la suite nourrir et stimuler la croissance du phytoplancton et des algues marines qui absorbent le carbone de l’atmosphère par photosynthèse. Ainsi, elles contribuent à la séquestration du carbone en ingérant ces organismes qui concentrent une grande partie du carbone atmosphérique. Ces mêmes informations se trouvent dans le documentaire et le livre.
<1802>
Peut-être qu’il est plus facile à une baleine adulte d’être pacifique parce que sa taille la met à l’abri de la plupart des prédateurs du monde animal comme il est plus facile à un humain d’être tolérant quand sa situation personnelle l’a dejà mis à l’abri du besoin
Tu écris une part de l’explication.
Mais quand Poutine fait envahir l’Ukraine, sa situation personnelle est à l’abri du besoin.
Il y a une guerre affreuse dans laquelle les civils sont, comme toujours, les principales victimes et parmi les civils les femmes encore plus maltraitées. Cette guerre se trouve au Soudan, elle oppose deux militaires qui étaient alliées, mais qui se font la guerre pour le pouvoir : d’un côté le général Al-Bourhane, au pouvoir depuis son coup d’État du 25 octobre 2021, et une milice paramilitaire dirigée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemeti. Les deux ne sont pas dans le besoin, ils veulent le pouvoir pour eux seuls.
Quand les grands capitaines des finances et des industries prennent des décisions délétères pour leur semblable et pour l’avenir de la vie sur notre planète, ils ne le font pas parce qu’ils seraient dans le besoin mais pour les profits et complaire à leurs actionnaires qui n’ont rien compris aux baleines…
Oui, l’animal utilise ses facultés pour satisfaire ses besoins vitaux essentiels, l’homme n’a pas de limite personnelle dans la définition de ses besoins en dehors de la culture mais là encore il peut s’arranger pour accorder la culture à son ambition