Mardi 27 septembre 2016
« L’essentialisme »
Concept philosophique qui suppose l’existence d’une essence précédant l’existence
Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous versons souvent dans l’essentialisme sans nous en rendre compte. Pourquoi ?
Très simplement : nous affirmons « Les jeunes » sont … et nous y ajoutons une qualité ou une manière de se comporter que nous prétendons donc être partagées par tous les jeunes, parce qu’ils font partie de la catégorie « jeune ». Les jeunes qui se trouvent dans les grandes écoles d’ingénieurs, les jeunes qui poursuivent des études à l’Université et les jeunes qui ont quitté l’école sans diplômes…sont tous des jeunes. Il est donc possible de les rassembler dans un grand ensemble d’individus qui ont des points communs que nous savons décrypter et synthétiser.
En philosophie, l’essentialisme s’oppose à l’existentialisme qui postule que l’être humain forme l’essence de sa vie par ses propres actions, celles-ci n’étant pas prédéterminées par des doctrines théologiques, philosophiques ou morales. L’existentialisme considère donc chaque personne comme un être unique maître de ses actes, de son destin et des valeurs qu’il décide d’adopter.
Mais aujourd’hui, comme hier l’essentialisme est très présent.
Ces jugements péremptoires sur les jeunes sont très réducteurs, manquent d’intelligence et de nuance.
Mais il y a un essentialisme encore plus dangereux. Pendant longtemps ce fut une attitude à l’égard des juifs. Les juifs sont….
Il y avait des juifs pauvres et des juifs riches, des juifs commerçants et des juifs musiciens, des juifs croyants et des juifs assimilés, mais tous les juifs possédaient des caractéristiques communes, pour l’essentiel très négatives au regard de ceux qui jugeaient.
Ma fille Natacha qui est jeune mais unique, probablement comme tous les autres jeunes, possède de belles et fortes convictions humanistes, de justice et d’équité.
Elle est toujours révoltée quand on parle des musulmans de manière globale et négative.
Elle n’aime pas l’essentialisme et elle a raison.
Le musulman, ça n’existe pas !
Il existe des musulmans, dans leur diversité, pour les uns très croyants, pour les autres presque sortis de la religion, n’ayant plus qu’un lien distendu avec la communauté de leurs parents. Et bien sûr, il existe tous les stades intermédiaires entre ces deux extrêmes.
Nous savons qu’il existe aussi quelques individus qui se déclarent musulmans et qui veulent du mal à ceux qui ne pensent pas comme eux, ou tout simplement comme à Nice veulent tuer sans distinction.
Il existe aussi des Etats théocratiques et archaïques qui professent une religion obscurantiste, violente et sectaire. Je veux évidemment parler des monarchies du Golfe, du Pakistan et de l’Iran. Mais il ne s’agit pas « des musulmans », mais de certains musulmans. Ces Etats influent des rigoristes qui sont dans notre pays et prêchent de même façon un islam archaïque et sectaire. Mais ils constituent une minorité.
Toutefois, l’obscurantisme est une tare bien répartie dans le monde, non réservée à des minorités du monde musulman.
Et Natacha m’a guidé vers un reportage qui montre cet obscurantisme qui prétend que les musulmans sont… en résumé des gens qu’on ne peut avoir pour voisin et qu’il faut empêcher de construire des mosquées, de se réunir et vivre leur Foi en paix : https://youtu.be/WvMLOITnnzo
Ce reportage de Canal +, nous amène à New York, mais aussi dans l’Amérique profonde et en France, à Paris, à la Goutte d’or …
Je laisserai le dernier mot à ma fille qui est jeune et déjà bien sage : « Il existe des lieux où croire est devenu un combat surtout quand on est musulman. Et comme ce fut un combat pour les juifs de croire pendant la seconde guerre mondiale.
L’ouverture d’esprit doit se faire dans les deux sens. [L’acceptation des croyances et de la Foi de l’autre(*)] est le plus grand des combats qui devrait être mené par tous. »
(*) Natacha avait simplement utilisé le mot de « tolérance », que je me suis permis d’exprimer autrement à la suite du mot du jour d’hier…