Mardi 11 octobre 2022

« Une ivresse extatique de la destruction. »
Pierre-Henri Castel

J’avais déjà parlé de ce livre lors du mot du jour du 3 avril 2020, en plein confinement.

Dans « Le mal qui vient » Pierre-Henri Castel se place dans le cadre du défi climatique et évoque l’hypothèse que l’humanité ne parvienne pas à surmonter ce défi.

Il examine cette situation en se centrant sur ceux qui par esprit de jouissance, voudront se livrer à ce qu’il appelle une « ivresse extatique de la destruction » : « plus la fin sera certaine, donc proche, plus la dernière jouissance qui nous restera sera la jouissance du Mal ».

Et pour éclairer cette hypothèse historiquement, il évoque ce qui s’est passé dans les derniers mois du nazisme.

Ce livre et cette réflexion m’est venue lors de mes mots du jour autour du destin de la famille d’Anne Frank.

Parce que revenons sur le calendrier.

Anne Frank et sa famille seront emmenés au camp d’Auschwitz le 3 septembre 1944.

C’est écrit dans tous les articles concernant Anne Frank, c’est le dernier convoi vers les camps d’extermination partant des Pays Bas.

Mais quelle est la situation de l’Allemagne nazie à cette date ?

  • Le 31 janvier 1943, l’armée allemande s’est rendue à Stalingrad.
  • En septembre 1944, l’armée rouge a fait reculer la Wehrmacht jusqu’à la Bulgarie et continue vers les frontières de l’Allemagne
  • Les Alliés ont débarqué en Sicile le 10 juillet 1943, Rome a été libérée du joug allemand le 4 juin 1944, la Toscane est libre en août 1944, l’Italie s’est retournée contre l’Allemagne.
  • Les alliés ont débarqué sur les côtes de Normandie, le 6 juin 1944
  • Paris est libéré depuis le 25 aout 1944
  • Le 15 août, des troupes américaines et françaises ont débarqué en Provence

L’Allemagne est encerclée, ses armées reculent partout.

Ils préparent bien un dernier sursaut dans les Ardennes à Noël 1944, sursaut qui échouera.

Leurs armées sont décimées, ils sont devant des puissances disposant d’un armement supérieur et d’un nombre de soldats valides largement supérieur.

Et ils s’obstinent à perpétuer le génocide juif, alors que la raison devrait les inciter vers une tout autre voie.

Parce que ceux qui savent qu’ils vont perdre devraient éviter d’aggraver leur cas et leurs crimes, ils savent qu’ils auront des comptes à rendre après la défaite. D’ailleurs, ils tenteront de cacher, sans y arriver, la barbarie des camps.

Et ceux qui croient encore que la défaite n’est pas inéluctable, devraient consacrer toutes leurs forces, leur énergie à empêcher les armées alliées de continuer à avancer vers l’Allemagne.

Mais il n’y a pas de rationalité dans ces hommes, que de la haine, une « ivresse extatique de la destruction »

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