Jeudi 19/11/2015
«Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre»
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre»
Rudyard Kipling le poème «If» dans sa traduction de André Maurois en 1918
Cet <article sur les attentats sur le site the conversation> se termine par le célèbre poème du prix Nobel Rudyard Kipling «If» écrit en 1895 et publié en 1910.
En France nous connaissons surtout ce poème par la traduction d’André Maurois : «Tu seras un homme, mon fils»
Le poème en anglais est compliqué à traduire et vous trouverez sur cette page le texte original et d’autres tentatives de traduction du texte.
J’en ai choisi 3 vers qui me paraissent particulièrement adaptés à notre temps :
If Rudyard KiplingTraduit par André Maurois en 1918
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils