Lundi 13 avril 2015

Lundi 13 avril 2015
« Quasi aucun de nous n’a envie de faire gérer le monde par un système démocratique»
Jean Viard
Je reviens sur la conférence de Jean Viard où il s’interroge sur la démocratie du sommeil, le temps libre et les conséquences de ces évolutions sur la démocratie locale.
Mais il a abordé un autre point qui m’a interpellé et que je voudrais partager avec vous.
Il fait remarquer que les problèmes auxquels sont confrontés les humains aujourd’hui sont de dimension mondiale : contraintes et évolution écologiques, régulation économique et financière, terrorisme, lutte contre les réseaux mafieux et tant d’autres qui ne connaissent pas les frontières.
Cette situation nécessite une réponse politique : un gouvernement capable d’aborder et de maîtriser ces problématiques à la bonne échelle qui est mondiale.
Dans notre monde occidental depuis la démocratie grecque puis l’émergence de la démocratie britannique, américaine et la révolution française le consensus qui s’est dégagé est que pour gouverner et administrer, la meilleure des solutions ou la moins mauvaise est la démocratie.
Donc pour gouverner le monde, c’est à dire l’échelle territoriale d’aujourd’hui, la réponse est naturellement une démocratie mondiale. C’est d’ailleurs la thèse de Jacques Attali.
Mais Jean Viard nous pose la question, il l’a posé à chacun de nous, pas à nos gouvernants : est-ce que moi je souhaite une démocratie mondiale ?
Moi français, avec ma manière de vivre, de penser, ma liberté d’expression  j’accepte de dépendre d’une élection ou d’un gouvernement mondial dans lequel les français comme moi représente moins de 1% du corps électoral ?
Est-ce que les états-uniens accepteraient de se diluer dans un corps électoral mondial ?
Même à une échelle plus locale, celle de l’Union européenne, somme-nous prêts à ce que notre gouvernement soit élu par un corps électoral dans lequel nous serions très minoritaires ?
Je crois que la réponse est dans la question.
Et c’est là que Jean Viard a cette réflexion dérangeante : «Nous sommes tous convaincu que la démocratie est le meilleur modèle, mais quasi aucun de nous n’a envie de faire gérer le monde par un système démocratique. C’est une remise en cause assez fondamentale de la démocratie.
Jamais j’entends rêver d’une démocratie mondiale qui serait centrée sur l’Asie.»
Voici le lien vers la même conférence : <Comment réformer une démocratie du sommeil ? >