Mercredi 14 Janvier 2015
« Nous allons répondre à la terreur, par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance »
Jens Stoltenberg
Premier Ministre Norvégien au moment du massacre de Utoya
Premier Ministre Norvégien au moment du massacre de Utoya
Le 22 juillet 2011, un choc secoue l’Europe entière. La Norvège, l’un des pays les plus sûrs, considéré comme apaisé est frappé par un double attentat causant la mort de 92 personnes.
Le pays est sidéré. Les deux attaques ont eu lieu quasi simultanément. Tout d’abord à Oslo, où une bombe explose, soufflant les vitres du bureau du Premier ministre Jens Stoltenberg. Puis sur l’île d’Utoya où étaient réunis des dizaines de jeunes membres ou proches du Parti travailliste. Ce même Parti travailliste que le tueur, Andres Breivik, pensait complice de l’islamisation prétendue de l’Europe contre laquelle il luttait. « Marxistes culturels », les qualifiait-il dans ses textes.
Comme dans l’attaque de mercredi contre Charlie Hebdo, c’est le modèle d’une société ouverte et tolérante que l’on a cherché à atteindre.
Et face à ce drame Jens Stoltenberg réagit d’abord par ce slogan <Nous n’abandonnerons jamais nos valeurs>.
Et donne comme réponse à l’attaque ce que j’ai repris au mot du jour.
Parce qu’il y a un danger, après le 11 septembre L’Amérique de GW Bush a réagi par le Patriot Act et toutes ses conséquences désastreuses pour nos valeurs démocratiques.
Et si nous agissons ainsi, les fanatiques gagnent puisque nous nous mettons à leur niveau, sur leurs valeurs.
C’est ainsi que <Badinter a dans un article de Libe expliqué que les terroristes nous tendent un piège politique>
Il dit notamment : «Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient « allahou akbar » au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides.»
Bien sûr il faut se donner les moyens pour lutter contre nos ennemis, mais en préservant toujours nos valeurs, les droits de l’Homme et la Liberté.
Si on observe froidement les faits que ce soit Mehrah le tueur de Toulouse, les deux frères assassins de Charlie Hebdo ou le tueur de la Porte de Vincennes et de Montrouge, toutes ces personnes étaient connues par la Police et suivis. Mais il y a eu un problème de communication entre les services et probablement de moyens humains pour surveiller. Ils étaient détectés.
Mais le fait que les services secrets enregistrent mes communications ou les vôtres ou de millions d’autres français n’apportera rien sinon une terrible régression de nos droits.
Pour l’instant Manuel Valls semble être d’accord avec ce point de vue
Benjamin Franklin, l’un des Pères fondateurs des États-Unis (1706-1790), l’a dit en une phrase : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »