Mercredi 3 septembre 2014

Mercredi 3 septembre 2014
« Elles changent le monde »
Caroline Fourest
Pendant la suspension du mot du jour, au mois d’août, les nouvelles du Monde n’ont pas évolué vers une tonalité plus paisible, plus réjouissante :

L’Ukraine a été envahie par la Russie ;

Le sinistre “Etat islamique” a augmenté son emprise en Irak et en Syrie et continue ses massacres odieux ;

Boko Aram continue à déstabiliser le Nigéria et les pays alentours ;

Gaza a continué son lot d’affrontements et de massacres ;

La propagation du virus Ebola s’étend ;

La situation économique française et européenne continue à se dégrader et contrairement à ce qu’affirme Montebourg l’économie du reste du monde ne va pas bien (Le Japon va plus mal : http://abonnes.lemonde.fr/japon/article/2014/08/29/les-japonais-consomment-toujours-moins_4478693_1492975.html, Le Brésil entre récession http://www.liberation.fr/economie/2014/08/29/le-bresil-en-recession-a-presque-un-mois-des-elections_1089657 etc…)

Robin Williams, le professeur génial et illuminé du cercle des poètes disparus, s’est suicidé, le regard hypnotisant de Lauren Bacall s’est définitivement éteint ;

et “last but not least”, l’Unità, le journal fondé en 1924 par Antonio Gramsci, organe du parti communiste le plus intelligent de l’Europe occidentale est mort le 31 Juillet 2014.

Ca plombe, n’est-il pas ?
J’ai trouvé un antidote.
Pendant ces congés j’ai écouté une émission créée par Caroline Fourest sur France Inter “Ils changent le monde” : http://www.franceinter.fr/emission-ils-changent-le-monde , d’où ce mot du jour.
Et cela fait du bien d’entendre ces femmes et ces hommes qui chacune et chacun apportent leur contribution à un mieux pour la communauté des humains.
Ainsi de Faouzia Charfi, scientifique tunisienne qui n’a qu’un moteur : la rationalité.
Physicienne de formation, elle a notamment publié “La Science voilée”. Un livre qui retrace les relations contrastées entre l’Islam et la Science. Ses travaux prolongent les écrits majeurs d’un autre intellectuel, aujourd’hui décédé, Mohamed Charfi. Son époux et sans doute l’un des plus grands ministres de l’éducation qu’ait connu la Tunisie. Elle-même, Faouzia Charfi, a occupé le poste de secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur dans le tout premier gouvernement de transition de l’après printemps démocratique, avant d’en démissionner. : http://www.franceinter.fr/emission-ils-changent-le-monde-faouzia-charfi-auteure-de-la-science-voilee
Et puis, Segenet Kelemu, née dans un village d’agriculteur d’Ethiopie qui était trop rebelle, trop « garçonne » pour suivre le destin des autres filles de son village : être mariée très jeune.
Alors elle a poursuivi des études, poussé un peu par son père tout de même. Elle est la première femme de sa région à avoir intégré l’Université d’Ethiopie. Pour y devenir une brillante chercheuse en biologie et phytopathologie. Une vocation née parmi les agriculteurs de son village, où elle a observé la nature avant de trouver, en laboratoire, de quoi améliorer la résistance des plantes fourragères. Celles qui servent à nourrir les animaux d’élevage. Ses travaux lui ont permis d’étudier et d’être récompensée aux États-Unis, en Colombie et même en Chine. Après avoir beaucoup voyagé, elle est de retour en Afrique, à Nairobi, au Kenya, où elle travaille désormais comme Directrice Générale du Centre International de Physiologie et d’Écologie des Insectes (ICIPE).
Sa devise est très belle :  « Fixez-vous des objectifs et n’y renoncez jamais. La science n’est pas réservée à quelques privilégiés, ni à des génies, ni à des fous ! Si j’ai réussi, vous réussirez !  »
Et aussi, plus connue, Esther Duflo. Economiste, née en France, elle enseigne à Cambridge, au MIT, où elle occupe une chaire d’économie et de développement.
Elle travaille surtout en réseau avec d’autres chercheurs. En 2010, elle a reçu la médaille John Bats Clark, que l’on dit être un préambule au Prix Nobel d’économie. L’année suivante, le magazine américain Time l’a classée parmi les personnalités les plus influentes au monde. Depuis, elle a intégré le comité pour le développement mondial chargé de conseiller le président des États-Unis, Barak Obama. http://www.franceinter.fr/emission-ils-changent-le-monde-esther-duflo-des-idees-simples-a-l-oreille-des-puissants
Et pour finir aujourd’hui, Delphine Horvilleur, l’une des deux seules femmes rabbins de France.
Elle fait partie du Mouvement Juif libéral de France et a écrit un livre : « En tenue d’Eve » aux éditions Grasset. Elle arriverait presque à me rendre la religion sympathique : http://www.franceinter.fr/emission-ils-changent-le-monde-delphine-horvilleur-la-nouvelle-generation-n-est-plus-surprise-de-voi
Faouzia Charfi
Segenet Kelemu
Esther Duflo
Delphine Horvilleur
Je reviendrai dans les prochains mots du jour vers quelques-unes de ces rencontres lumineuses qui m’ont particulièrement éblouies et me redonnent foi dans le présent et l’avenir.