Mercredi 05/03/2014

Mercredi 05/03/2014
« les menaces dépassant en gravité tous ce qu’on a connu jusqu’ici, les réponses doivent être à la hauteur »
Michel Rocard
Michel Rocard a donné cet avis sur le site du média l’Opinion. Pour pouvoir lire l’article il faut être abonné et je ne suis pas parvenu à m’abonner, il semble que mon navigateur n’était pas convaincu de la sécurité de la transaction.
Mais il y a des extraits de cet article sur d’autres sites. Ainsi sur le site des Echos, Article des Echos du 27/02 :
Les Etats européens ne doivent plus se financer sur le marché privé et payer des intérêts, et l'”orage menace” devant le niveau actuel de la dette mondiale, estime l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, dans une interview Jeudi à l’Opinion.
“Il faut financer les Etats sans leur faire payer d’intérêts (…) Il ne faut plus que les Etats, en Europe, se financent sur le marché privé”, souligne M. Rocard.
“Depuis la fin des Trente Glorieuses, fait-il valoir, notre dette s’élèverait, dans ce scénario, à 20% du PIB au lieu de 90%”.
“J’admets que ce serait une violation absolue du consensus monétariste sous l’égide duquel on est gouverné”, poursuit l’ancien Premier ministre.
“Mais il est temps, d’une part, de se rappeler que la croissance américaine et britannique est entièrement financée par la planche à billets; d’autre part, que la dette mondiale est actuellement trois fois supérieure au PIB mondial”, relève-t-il.
Selon lui, “l’orage menace. Il faut sortir de cet étau. C’est vital (…) Je demande à tous les grands penseurs de sciences économiques de me dire si mon idée n’est pas tenable”.
“La Banque centrale européenne n’a pas le droit de se comporter comme elle le fait aujourd’hui. Il est vital que nous dépassions nos conformismes intellectuels, compte tenu du fait que les +savants+ n’ont rien vu venir et que la mise en place d’un autre système ne peut être, bien entendu, que progressive. Ni, cela va de soi, se limiter à la seule France”, développe encore l’ancien Premier ministre.
“Le pouvoir, en France comme en Europe, doit se moquer des médias, enseigner à tous les logiques de l’économie, griller la quotidienneté et accepter l’évidence que, les menaces dépassant en gravité et en nature tout ce qu’on a connu jusqu’ici, les réponses doivent être à la hauteur”, analyse-t-il aussi.
Un autre d’un journaliste : Dominique de Montvalon sur son blog
Une Europe sans boussole ni le moindre “commandement”; une dette qui grimpe, qui grimpe; un chômage qui s’étend; une précarité qui se généralise: Michel Rocard vient de confier à l’Opinion ses angoisses – ou plutôt: son angoisse.
Le propos, qui n’est pas ordinaire, ne relève pas une seconde de l’humeur, encore moins du calcul politicien. D’abord, parce que ce n’est pas le genre de l’ancien Premier ministre: à 83 ans, toujours sur la crête de la vague. Ensuite parce que l’homme, toujours très courtisé dans toute l’Europe, n’a plus rien à attendre, donc à demander: à gauche, il jouerait désormais plutôt, à sa façon, le rôle d’une vigie.
“L’orage menace”, constate-t-il, faisant observer que la dette mondiale est actuellement trois fois supérieure au PIB mondial. Et de plaider pour que les Etats n’aient plus à payer demain -il l’admet, ce serait une vraie révolution- les intérêts de leurs dettes. “Il faut sortir de cet étau, c’est vital (…). Vous disant cela, je vous parle la peur au ventre car le risque, si nous continuons de glisser, c’est un nouvel Hitler”. Et quand on lui dit que la “crise” angoisse les Français, il a cette réplique, du tac au tac: “Et moi, vous ne voyez pas que je pue l’angoisse ?”. L’ancien Premier ministre – sans citer ni Hollande ni Barroso ni tous les autres – formule, sur un ton grave, des conseils à ceux qui, dans la tempête, ont en charge le destin de leurs compatriotes: “Le pouvoir, en France comme en Europe, doit se moquer des médias, enseigner à tous les logiques de l’économie, griller la quotidienneté (sic) et accepter l’idée que, les menaces dépassant en gravité et en nature tout ce qu’on a connu jusqu’ici, les réponses doivent être à la hauteur”. En clair: il serait impératif de sortir, pour éviter que “tout se termine dans la rue”, de “nos conformismes intellectuels”.
La vision caricaturale d’un solitaire – un peu comme l’était un Stéphane Hessel, mort il y a exactement un an, le 26 février 2013 ? Ou la lucidité d’un homme d’action qui voit poindre avec effroi de noirs orages ? En tout cas, Michel Rocard ne sourit pas.
Pour ceux qui voudrait aller sur le site de l’Opinion : <ICI>