Lundi 24/02/2014

Lundi 24/02/2014
« Peuplier, tes feuilles brillent blanc dans la nuit
Les cheveux de ma mère n’ont jamais blanchi.
Pissenlit, si verte est l’Ukraine
Ma mère aux blonds cheveux n’est pas revenue.
Nuage de pluie, menaces-tu au-dessus du puits ?
Ma mère silencieuse pleure pour chacun.
Étoile ronde, tu enroules la boucle d’or
Le cœur de ma mère fut transpercé par le plomb.
Porte en chêne, qui t’a soulevée de tes gonds ?
Ma douce mère ne peut revenir. »
Paul Celan, Poème « Le peuplier »
J’ai entendu ce poème lors des matins de France Culture du Vendredi 21 février.
Poème en l’honneur de L’Ukraine appelé le grenier à blé de l’Europe, doublement martyrisé par Staline puis par Hitler. L’Ukraine qui a été à la une de l’actualité ces derniers jours, à cause des jours de violence qui se sont déroulés à Kiev.
Je ne connaissais pas Paul Celan qui est un poète et traducteur roumain de langue allemande, naturalisé français en 1955, et décédé à Paris le 20 avril 1970.
Wikipedia nous apprend qu’il est l’auteur d’une œuvre absolument novatrice et qu’il est souvent considéré comme le plus grand poète de langue allemande de l’après-guerre.
Il est le seul fils d’une famille juive de Cernăuți, Bucovine, région aujourd’hui en Ukraine, qui durant l’entre-deux-guerres a fait partie de la Roumanie.
En 1942, ses parents qui refusent de se cacher, sont envoyés dans un camp d’internement en Transnistrie (qui était, avant 1940, une autre région de la Roumanie, reprise en 1941), où son père meurt de typhus. Sa mère, selon certains témoignages, est quant à elle exécutée d’une balle dans la nuque.
En 1943, Paul est envoyé dans un camp de travail forcé en Moldavie. Il est libéré par les Russes en 1944, change son nom en Paul Aurel, Paul Ancel et finalement Paul Celan.