Lundi 30/12/2013

Lundi 30/12/2013

Alors qu’en Occident, le christianisme est à ce moment de l’année à l’heure des fêtes de fin d’année :

« Comme se fait-il qu’en Occident sécularisé, règne “le silence de Noël sur les chrétiens persécutés” ? »
Andrea Riccardi
fondateur de la Communauté Sant’Egidio
A la une du Corriere della Sera, Lundi 23 décembre 2013.
Dans le monde non occidental, les chrétiens sont désormais une minorité, de plus en plus souvent, opprimée et persécutée.
Qu’ils soient catholiques, protestants, anglicans ou orthodoxes, des milliers de chrétiens meurent chaque année à cause de leur foi et sont de plus en plus souvent ciblés ensemble dans les pays du Sud.
Alors que les chrétiens sont quelque 2, 3 milliards, les estimations de ceux tués chaque année en raison de leur foi varient énormément: de 9.000 (un par heure) à 100.000 (onze par heure).
Selon le groupe évangéliste américain Open Doors, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, les Maldives, le Mali, l’Iran, le Yémen et l’Erythrée sont à la tête de la liste noire.
La situation des fidèles chrétiens s’aggraverait rapidement en Syrie et en Ethiopie.
Open Doors va jusqu’à parler de cent millions de chrétiens persécutés. Evaluation contestée par différents observateurs qui estiment que ces chiffres prennent en compte des populations entières, et non des chrétiens que leur témoignage personnel mettrait en danger.
Auteur en octobre d’un livre intitulé “La guerre globale contre les chrétiens”, le vaticaniste renommé John Allen pointe ce phénomène silencieux et négligé qui touche le Sud — Afrique, Asie, Moyen-Orient.
S’il admet l’impossibilité de statistiques exactes et reconnaît que les chiffres peuvent faire l’objet d’exploitation politique, John Allen juge que les chrétiens sont souvent des boucs-émissaires, notamment quand ils appartiennent aux “minorités linguistiques et culturelles”.
Il reproche aux chrétiens d’Occident, d’oublier, de méconnaître, de refuser de prendre en considération leur sort tragique:
“Le récit que l’on véhicule est que le chrétien est riche, puissant, qu’il a beaucoup d’influence politique. C’est le type blanc américain de classe moyenne qui va en +Audi+ à la messe.
Ce n’est pas la mère de couleur, pauvre, avec quatre ou cinq enfants, qui vit au Nigeria et qui est sans cesse en danger à cause de sa foi”.
Selon les experts, trois causes de persécutions se conjuguent contre les chrétiens, parfois présentes ensemble dans un même pays:

La première est le radicalisme religieux, en bonne partie de groupes islamistes qui veulent vider leur pays de la présence chrétienne, mais aussi d’autres radicalismes anti-chrétiens, hindouistes et bouddhistes. Il y a aussi, tient à souligner John Allen, dans cette catégorie les chrétiens attaqués et tués par d’autres chrétiens, comme certains évangélistes américains par des traditionalistes catholiques au Mexique.

Un autre type de persécutions provient des systèmes totalitaires qui les voient comme des éléments idéologiquement non conformes, de la Corée du Nord à l’Erythrée. Ainsi des dizaines de milliers de chrétiens sont encore internés en Corée du Nord, mais aussi dans des containers en plein soleil en Erythrée, note l’expert.

Le troisième groupe de persécuteurs est formé d’intérêts économiques, de guérillas, de groupes criminels (narcos notamment) et de groupes paramilitaires, que les positions de justice sociale des Eglises dérangent.

http://www.lepoint.fr/societe/les-chretiens-de-plus-en-plus-souvent-persecutes-dans-les-pays-du-sud-24-12-2013-1773924_23.php