«La sieste en entreprise, c’est pour quand ?»
Marina Al Rubaee
Ce n’est pas un journal de la gauche bobo, de cette partie de l’échiquier politique qui perpétuellement en appelle à la fainéantise (35h, maintenant 32h, retraite à 60 ans) s’éloigne de la société du travail (revenu universel) qui pose cette question mais un journal de droite : Le Figaro. Et pour être plus précis, le magazine Figaro madame : <La sieste en-entreprise c’est pour quand ?>
Que raconte cet article ?
«Si tout le monde en rêve, le sujet de la sieste en entreprise reste tabou. Pourtant, les bénéfices sont réels.
Vous n’avez plus une minute à vous : vous courez tout le temps, à devoir tout gérer. Résultat, vous êtes sur les rotules, à bout de souffle en fin de journée. Une petite sieste vous aurait été profitable pour faire une pause et recharger les batteries. Malheureusement, cette pratique n’est culturellement pas admise en France alors qu’elle est pratiquée au Japon, en Espagne et même inscrite dans la constitution chinoise. «En France, on la concède volontiers aux enfants et aux personnes âgées. Mais pour les actifs, la fatigue semble ne pas exister. Pourtant, elles est bien réelle chez de nombreux collaborateurs», observe Guirec Gombert, content manager au sein de RegionsJob. En effet, la sieste aujourd’hui, plus qu’une tendance, est devenue une nécessité.
Selon une étude commandée en juin 2016 à OpinionWay par Eve Sleep, une start-up fabricant des matelas, 80% des Français ressentent de la fatigue en journée de façon occasionnelle au travail. 72% des sondés en perçoivent les effets négatifs : augmentation du stress, perte d’attention et de la productivité. Pour 49% d’entre eux, la sieste resterait le meilleur moyen d’y remédier. Certains, de peur d’être mal perçus, la pratiqueraient en catimini (voiture, toilettes…). Un phénomène de société bien réel sur lequel les entreprises continuent à faire la sourde oreille. «Ce besoin de repos est encore perçu comme de la fainéantise. En termes de bien-être au travail, les entreprises pensent à mettre en place des crèches d’entreprise, des salles de « convivialité » ou favorisent le sport mais oublient la sieste», analyse Guirec Gombert. Selon une autre étude du cabinet Robert Half (2014), 36 % des entreprises françaises trouvent cette idée «farfelue». Cependant, 47% des chefs d’entreprise pensent que c’est «envisageable». Sans forcément passer le cap.
Pourtant, la vertu de la sieste est avérée. Selon la Nasa, 20 minutes de sieste amélioreraient de 35% la productivité au travail. Toujours selon l’étude Opinion Way, seules 12% des entreprises y sont favorables. Certaines ont franchi le pas. C’est le cas de Renault. Depuis plus d’un an, le fabricant d’automobiles teste une salle de repos dans une annexe de son site de Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). Les 1200 salariés peuvent ainsi accéder aux sept cabines dernier cri dédiées à la sieste (entre dix et vingt minutes). La fréquentation du lieu est passée de 40 à 60 personnes par jour, avec des pics de fréquentation situés entre 11 heures et 15 heures. Danone France s’y est mis aussi. Mais, les deux sociétés s’abstiennent de communiquer sur ce sujet.
Léa Nature, PME de produits bio, propose aussi ce service à ses 450 salariés en mettant à leur disposition une salle «zen» avec transats, matelas, lumière tamisée et musique douce. «Il est généralement plus facile d’instaurer cette pratique dans des PME et des start-up que dans les grands groupes dans lesquels les rapports hiérarchiques sont davantage marqués», poursuit Guirec Gombert. Pour preuve, chez Orange, à Meylan (Isère), il aura fallu l’intervention d’un médecin du travail pour créer un «espace calme».
Des start-up surfent sur la vague comme Nap Concept qui milite pour démocratiser le petit roupillon en entreprise ou Nap&Up qui loue des espaces de micro-sieste «clé en main». Des «bars à sieste» fleurissent également autour des quartiers d’affaires : ZZZen à Paris, My Cup of time à Lyon, Au petit répit d’Isana à Belfort… un petit «dodo» accessible pour un prix allant de 5 à 27 euros. Si tout le monde reconnaît les vertus indéniables de la sieste, l’idée mettra encore un peu de temps à faire son chemin.»
La fin me rassure, le Figaro est bien un journal de droite, car la conclusion permet d’entrevoir la marchandisation de la sieste, donc c’est une idée qui peut avoir vocation à prospérer.
Modestement j’avais proposé cette idée à mon chef alors que je venais de débuter dans l’administration centrale de la DGI dans la fin des années 80. Mon chef ne m’avait pas répondu et avait simplement levé les yeux au ciel, pour celles et ceux qui ont vécu cette époque avec moi, il s’agissait de Michel Gusthiot.
Pourtant je continue à prétendre que cette idée est bonne, d’autant plus que le monde du travail notamment dans l’administration vieillit. (Dans les entreprises a priori aussi, mais dans ce monde là on les vire et on crée des seniors chômeurs)