Mardi 17 mai 2016

Mardi 17 mai 2016
« La vie est une tragédie. Réaliser des films est la seule distraction que j’ai trouvée pour la supporter. »
Woody Allen
Le festival de Cannes a commencé le 11 mai et s’achèvera le 22 mai 2016.
Le dernier film de Woody Allen : « Café Society » a été présenté, hors compétition.
L’express a réalisé une interview du cinéaste, interview qui a été évoqué dans <la revue de presse de Frédéric Pommier du samedi 7 mai> :
«Du film, on dira juste que c’est une histoire d’amour. L’histoire d’une femme qui doit choisir entre deux hommes. L’un qui lui propose la sécurité, tandis que l’autre lui propose plutôt l’aventure. Mais c’est aussi l’histoire d’une famille juive à New-York, ville adorée du cinéaste qui s’exprime cette semaine dans les colonnes de L’EXPRESS. Titre de cet article : « Dépressif heureux ». Vous l’avez reconnu ? Il s’agit de Woody Allen…
Woody Allen, dont le nouveau film, Café Society, fera mercredi l’ouverture du Festival de Cannes. Et c’est donc à cette occasion que Stéphanie Chayet est allée le rencontrer, dans l’écrin de son studio fétiche new-yorkais. Une belle interview dans laquelle le cinéaste met à mal quelques rumeurs le concernant. Non, il n’est pas aussi névrosé qu’on le pense et il a une vie très normale. Non, il n’est pas du tout ce qu’on appelle un intello. Chez lui, il boit des bières devant des matchs de foot américain à la télé. Et à l’école, d’ailleurs, il était très mauvais élève. Il n’y a qu’en sport qu’il parvenait à faire des étincelles. « Enfant, explique-t-il sans rire, j’étais un athlète exceptionnel ».
Mais aujourd’hui, là où Woody Allen continue de briller, c’est avant tout dans le regard qu’il porte sur le monde. Un regard corrosif, mais non dénué de facétie. Notamment sur la résurgence de l’antisémitisme. « Les Juifs sont une cible facile car ils sont peu nombreux, dit-il. Mais s’il n’y avait plus un seul Juif sur terre, on trouverait une autre minorité à persécuter. Et si toutes les minorités étaient éliminées, les bruns se retourneraient contre les blonds, les droitiers contre les gauchers. » Et le réalisateur ajoute, fataliste, que « l’homme n’est pas, à l’évidence, la plus noble des espèces ».
Il commente également la politique américaine… Il commente et il pronostique l’échec de Donald Trump, qu’il connaît pour l’avoir fait tourner dans Célébrity. « Il essuiera, prédit-il, la défaite la plus cuisante qu’un républicain ait jamais connue, et ceci quel que soit son adversaire démocrate : Hillary Clinton, Bernie Sanders ou bien ma mère. » Et tant pis si sa mère est morte il y a plus de dix ans.
Et puis, bien sûr, Woody Allen parle de cinéma. Un cinéma qu’il juge globalement de moins en moins bon. Et pourquoi donc certains de ses films ont-ils nettement plus de succès en France qu’aux États-Unis ? « Ma théorie, dit-il, c’est qu’ils gagnent à être traduits. Dans une autre langue, les gens, visiblement, ne se rendent pas compte de leurs défauts. » Et pense-t-il continuer longtemps à ce rythme effréné d’un long-métrage par an ? « Mais que faire d’autre ? », répond-il. « La vie est une tragédie. Réaliser des films est la seule distraction que j’ai trouvée pour la supporter. »
L’entretien de l’Express se trouve derrière ce lien et a pour titre : «J’ai un public de déprimés fidèles (mais il faut être abonné)» : http://www.lexpress.fr/culture/cinema/woody-allen-j-ai-un-public-de-deprimes-fideles_1788603.html
J’adore Woody Allen, mais je ne suis pas déprimé, il est possible d’aimer Woody Allen sans être déprimé​