comme on a moins de temps pour y goûter, il offensera moins;
le bien doit se faire petit à petit afin qu’on le savoure mieux. »
Le Prince chapitre VIII
En réponse au mot du jour d’hier consacré à ces religieux que le doute n’effleure pas.
Les mystiques
Les saints
Les fascistes
Les soumis
Claudio Abbado est mort Lundi 20 janvier 2014
Très jeune Claudio Abbado a été un chef d’orchestre remarquable et brillant.
Il a dirigé les plus grandes institutions musicales.
A 35 ans, il devint Directeur de la Scala de Milan, il le restera pendant 18 ans.
Après, il dirigera l’Opéra de Vienne et lorsqu’il fallut trouver un successeur à Herbert von Karajan, les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Berlin le désignèrent à l’unanimité en 1989.
Et puis…
En 2000, un terrible cancer l’assaillit, un cancer de l’estomac.
Il revint au bout de quelques mois, émacié et transfiguré.
Il dit alors : « J’ai souffert et j’ai lutté de toutes mes forces. Mais comme toujours, du mal peut naître quelque chose de bon ».
Il devint alors un chef génial et unique.
Il quitta l’institution de la Philharmonie de Berlin et recréa avec des musiciens venant de tous les horizons et notamment beaucoup de jeunes, l’Orchestre du Festival de Lucerne, qu’il dirigea tous les étés jusqu’en 2013.
Celui qui n’a pas vu des vidéos de ces concerts, ne connait pas l’émotion que la musique peut déclencher.
Claudio Abbado a alors construit une relation unique avec ces musiciens.
Arte a diffusé le Requiem de Mozart par Abbado et Lucerne interprété en août 2012 et que vous trouvez sur Youtube :
Requiem de Mozart par Abbado Festival de Lucerne 2012
A la fin de cette interprétation bouleversante, le public est resté silencieux pendant presque une minute avant d’applaudir.
Le silence était si intense qu’il était encore musique.
Nos mots sont trop pauvres pour décrire l’indicible et le sublime.
<Ce journal suisse lui rend hommage> et présente sa carrière. L’article se termine par cette conclusion :
[Claudio Abbado] disait que « la culture est un bien commun et primaire comme l’eau » et que « La culture c’est la vie et la vie est belle ». Place au silence.
<230>