Lundi 17/03/2014

Lundi 17/03/2014
« La guerre de Crimée »
Napoléon III
L’actualité nous parle beaucoup de la Crimée. Or la Crimée c’est aussi une guerre qu’a menée la France au côté des britanniques et des Turcs contre la Russie tsariste (1853-1856).
La raison en était que la Russie souhaitait agrandir son territoire au détriment de l’Empire Ottoman. Les britanniques qui n’ont jamais supporté qu’un pays du continent tente d’augmenter sa puissance se sont alliés aux Turcs.
Napoléon III a trouvé pertinent de rentrer dans le jeu européen, à côté des britanniques, après le congrès de Vienne de 1815 qui avait marqué la fin des rêves de Napoléon 1er d’une France hégémonique.
Mais ce mot du jour fait suite à une revue de presse du week end d’Ivan Levai sur France Inter. Ivan Levai a 76 ans, c’est un homme d’une extraordinaire érudition et si sa revue de presse ne dit pas grand chose de l’actualité, elle parle énormément de l’Histoire.
Et Ivan Levai a rappelé ce que la guerre de Crimée a laissé comme traces à Paris. Je m’en suis inspiré et j’ai fait également quelques recherches complémentaires.
D’abord la station de métro Crimée sur la ligne 7 dans le XIXème et qui a été ouverte en 1910
L’appellation de cette station vient de la rue de Crimée homonyme, située à proximité et qui est la plus grande rue (2 540 m) du 19ème arrondissement de Paris.
Et puis il y a le boulevard Sébastopol, long de 1 332 mètres et large de 30, il part de la place du Châtelet et se poursuit au nord par le boulevard de Strasbourg.
Il sépare les 1er et 2e, d’une part, des 3e et 4e arrondissements d’autre part.
Et puis il y a parallèlement la station Réaumur – Sébastopol qui est une station des lignes 3 et 4. Elle prend ce nom le 15 octobre 1907.
Rappelons que le siège et la chute de Sébastopol constituent les éléments les plus importants de la guerre de Crimée et conduisent à sa conclusion
Pour défendre Sébastopol, les russes disposent d’un ouvrage fortifié qui s’appelle le fort de Malakoff.
Le 7 septembre 1855, le général Patrice de Mac Mahon attaque le fort de Malakoff, clé de la défense russe. Le lendemain, les Russes abandonnent la position après y avoir mis le feu. La tour Malakoff tombe aux mains des Français et des Britanniques. Par cette victoire, Mac Mahon passe à la postérité. C’est à ce moment qu’il prononce son fameux « J’y suis ! J’y reste ». L’exploit fut célébré dans toute l’Europe.
Et puis, en France, un certain Alexandre Chauvelot reconstitua la tour Malakoff au sud de Paris, au cœur de son nouveau jardin surnommé la nouvelle Californie. Et ensuite ce quartier de la ville de Vanves se sépara de sa commune originelle et prit tout naturellement le nom de Malakoff en 1883.
Evidemment, il y a L’avenue Mac-Mahon qui est une rue partant de la place de l’Etoile et arrivant sur l’avenue des Ternes. Sa longueur est de 402 mètres, et sa largeur de 36 mètres.
Et encore le Pont de l’Alma.
L’Alma est un fleuve de Crimée et a aussi été le lieu de la bataille de l’Alma (1854) en Crimée.
Ce pont relie le quai Branly (dans le 7e arrondissement, sur la rive gauche) à l’avenue de New-York (dans les 8e et 16e arrondissements, sur la rive droite).
Le pont est inauguré par Napoléon III le 2 avril 1856
L’extrémité nord du pont est desservie par la station du métro Alma – Marceau, et l’extrémité sud, par la gare du RER Pont de l’Alma.
Et puis il y a le Zouave du Pont de l’Alma
La statue du zouave sert d’instrument populaire de mesure des crues de la Seine. Lorsque le niveau de la Seine atteint les pieds de ce zouave, les voies sur berges sont en général fermées.
Lorsque l’eau monte jusqu’aux cuisses du zouave, la Seine n’est plus navigable. Lors de la crue historique de 1910, l’eau est montée jusqu’aux épaules.
Les zouaves étaient des unités d’infanterie légère appartenant à l’Armée d’Afrique qui dépendait de l’armée de terre française.
La guerre de Crimée est la première campagne des zouaves en dehors de l’Algérie.
En Crimée, à la bataille de l’Alma, le 3e régiment de zouaves prend par surprise les Russes en gravissant des escarpements rocheux, en s’emparant de leur artillerie puis en la retournant contre eux.
Cette action participa grandement à faire tourner la bataille en faveur des alliés.
Et c’est tout naturellement en hommage à cette victoire qu’est réalisé le zouave du pont de l’Alma, sur la Seine, à Paris.
J’arrête là, je suis sûr qu’il y aurait encore à trouver bien d’autres traces.
Le nouvel Obs publie sur son site <Des photographies de la guerre de Crimée en 1855> Tout au début de l’Histoire de la photographie.
Que le ciel vous tienne en joie et vous rappelle que l’on ne peut comprendre le monde que si on connaît un peu d’Histoire.