Jeudi 13 juin 2019

« Retour sur la grande guerre »
Publication de la page consacrée à la série

A partir du 9 novembre, j’entrepris ce qui est pour l’instant la plus longue série de mots du jour sur un thème : 16 articles.

Le centième anniversaire de l’armistice fut pour moi l’occasion de réinterroger ce que je savais sur ce sujet d’Histoire et comme toujours apprendre beaucoup.

Pendant nos cours d’Histoire, on nous a beaucoup parlé des batailles, de la guerre des tranchées, des taxis de la marne, du courage des soldats et aussi des monuments aux morts qui s’érigèrent sur toutes les places des villages de France.

Mais je ne me souviens pas qu’on nous ait parlé de :

  • l’existence du camp de concentration de Crest et d’autres camps pendant la première guerre mondiale ;
  • l’existence de la commission King Crane sur le moyen Orient
  • L’invention par le norvégien Fridtjof Nansen  du « passeport » pour les apatrides qui porte son nom : « passeport Nansen »
  • Du souhait du japonais Saionji Kinmochi:d’inscrire l’ égalité des races dans la charte du SDN et le refus des européens de le faire

Et je découvris l’extraordinaire, bouleversant poème de René Beziau, brancardier à Verdun, oncle de notre amie Marianne :

  Quel est ce pauvre inconnu?

O toi qui fus meurtri sur la glèbe entrouverte
Où la fureur humaine a consommé ta perte,
Mort, quel est ton passé ? Quel était ton pays ?

Es-tu le montagnard qui paissait ses brebis ?
Le coron de la mine abritait il ta tête ?
Es-tu le doux pêcheur qui bravait la tempête,
Ou l’humble laboureur suivant dans le sillon
Le pas lent de bœufs lourds qu’éveille l’aiguillon?
Es-tu le grand savant pâli sur son grimoire
Et rêvant d’imposer au monde sa mémoire,
Ou l’artiste charmant, l’aimable Cyrano
Que chacun à l’envie fêtait d’un long bravo?
Es-tu l’heureux époux, l’incomparable père,
L’artisan, l’ouvrier combattant la misère?
Ou bien l’amant timide au regard langoureux.
Le Don Juan vainqueur ou l’obscur amoureux ?
Qu’importe!…
Maintenant, appuyé sur ma pelle,

Je songe à te remettre au néant qui t’appelle.
Et j’admire comment une étrange splendeur
Vint mêler sur ton front le sublime à l’horreur…

Ce n’est qu’un extrait.

La page consacrée à ce thème se trouve derrière ce lien : < La grande guerre s’est terminée il y a cent ans>

<Mot sans numéro>

 

Mercredi 12 juin 2019

« Retour sur la série consacrée au football »
Publication de la page consacrée à la série

Hier, je consacrais le mot du jour au football joué par des femmes.

Je montrais notamment que ce fut un combat pour que ce domaine, autant touché par le machisme que le reste de la société, fut conquis par la moitié de l’humanité auquel l’autre moitié a toujours voulu interdire toute activité autres que les tâches domestiques et la charge des enfants.

En ce moment, se déroule en France, la coupe du monde féminine de football.

L’année dernière, eut lieu en Russie, la coupe du monde masculine de football.

Ce fut pour moi l’occasion de consacrer une série de 11 mots du jour au football.

A la morale du football, à l’économie du football, aux dérives…

Mais encore à l’Histoire des jeux de ballon.

Et aussi à la philosophie et à la société, puisque j’ai mis cette série sous l’égide d’Albert Camus qui aurait dit que tout ce qu’il savait de la morale, c’était au football qu’il le devait.

J’ai plusieurs fois écrit que la démarche du mot du jour était avant tout pour moi un travail d’approfondissement et d’explication qui constituait un enrichissement pour moi, mais aussi je ne saurais le nier un vrai travail.

C’est encore beaucoup plus exact quand j’écris des séries.

Car, bien que je me sois intéressé au football depuis mon plus jeune âge, la plus grande part de ce que j’ai écrit dans ces 11 mots du jour je l’ai appris pendant que j’écrivais cette série.

Ainsi, avant de tenter de commencer une nouvelle série la semaine prochaine, je voudrais revenir sur certaines que j’ai déjà écrites et les publier sur une page qui se trouve dans l’onglet des « séries ».

Cette page qui les replace dans l’ordre chronologique, donne un extrait rapide de chacun des mots et renvoie vers l’article qu’on peut souhaiter approfondir.

La page consacrée au football se trouve derrière ce lien : <Le football par l’Histoire, l’Économie et la Morale>

<Mot sans numéro>

Jeudi 7 juin 2018

« Martin Luther »
La page récapitulant la série de mots du jour sur la Réforme et Martin Luther est publié

Le langage « chatien » ou langage du chat me permet grâce à des représentations de chats d’introduire des mots du jour particuliers.


Autour du 31 octobre 2017, anniversaire des 500 ans de la Réforme, j’avais réalisé une série de 8 mots du jour sur ce mouvement religieux et particulièrement le personnage de Luther.

J’ai regroupé tous ces mots sur une page que vous trouverez derrière ce lien :

<Martin Luther et la Réforme>

 

 

 

 

<Article sans numéro>

Mercredi 31 janvier 2018

« Vous vous étonnez que les autres aient encore quelque choses à dire quand vous avez fini de parler. »
Philippe Meyer à propos de Valéry Giscard d’Estaing «Pointes sèches, page 118.»

Cette phrase qui se trouve dans l’ouvrage cité, avait été initialement prononcée par Philippe Meyer lors du portrait qu’il réalisait de l’invité qui était reçu dans L’Heure de Vérité, émission politique de la télévision que les moins de 35 ans ne peuvent connaître puisqu’elle s’est achevée en 1995. Elle avait débutée en 1982.

En réalité, l’exergue est une antithèse à ce que je souhaite développer aujourd’hui dans ce mot du jour. Je me sens dans une disposition d’esprit totalement différente de celle de Valéry Giscard d’Estaing :

Je suis heureux et je trouve stimulant que les autres aient encore quelque chose à dire quand j’ai fini d’écrire.

Je suis donc très satisfait quand je lis les commentaires que certains font l’effort de poster sur le blog des mots du jour.

Je veux particulièrement remercier Daniel qui accompagne fidèlement beaucoup d’articles de ses remarques, observations et pensées.

J’ai aimé son commentaire au mot du jour récent : « C’était mieux avant » ?

« Si on remplace « c’était mieux avant » par « je comprenais mieux le monde d’avant » la réplique retrouve du sens. Je crois qu’il y a rien de plus déstabilisant que de ne pas comprendre le monde dans lequel on vit au regard de sa propre culture et de ses valeurs fussent-elles très relatives, ne pas savoir quel sera son avenir même très proche dans un contexte d’emballement du changement, d’entendre quotidiennement tout et son contraire… il y a largement de quoi masquer les bienfaits de la nouvelle société. »

 

Lucien a réalisé un commentaire sur ce même mot et son propos interpelle :.

« J’y étais aussi, et vraisemblablement j’ai peu de chance de participer à un avenir au-delà d’une dizaine d’années en étant optimiste.
Mais quand même ce qui est curieux, c’est que les partisans d’un futur différent (forcément différent si avant ce n’était pas mieux) nous proposent les solutions du dix neuvième siècle, avant les premières mises en pratiques des avancées sociales, comme si le progrès était dans la régression.
C’était tout de même mieux quand on ne licenciait pas à pleine porte au nom du progrès, quand on transformait les cochers pour les former en chauffeurs d’automobiles, ( beaucoup plus d’emplois à l’époque, la destruction créatrice à fond)
on nous dit, et je le crois, que le nombre de pauvres diminue globalement dans le monde, sur la base d’un seuil minimum, mais en même temps s’étend une grande pauvreté relative , telle que quelqu’un en France aujourd’hui, qui gagne sa vie en travaillant mais pas suffisamment pour être accepté dans une location , peut être amené à coucher dehors, ou dans sa voiture , ce qui est la même chose.
J’ai connu un temps ou on disait qu’il fallait aider les vieux dont les retraites était maigres, mais ils avaient au moins un toit,
même si leur logement n’était pas toujours de qualité.
J’aimerais que ce soit mieux maintenant ».

 

Michelle a répondu au mot du jour sur le « polygourouisme » et qui parlait un peu de Finkielkraut :

« Oui c’est intéressant cette posture qui consiste surtout à ne pas se fermer. Moi qui suis très éclectique et alors même que j’avais du mal avec certaines positions de Finkielkraut , j’écoute avec bq d’intérêt certaines de ces émissions « répliques » le samedi matin. En fait je me dis pour toi Alain qui cherche à penser le monde que  » penser c’est avant tout penser contre soi » . Exercice difficile s’il en fut. »

 

Jean-Philippe a quant à lui relativisé l’importance que je pouvais donner au millième mot :

« Il est toujours étonnant de voir comment les multiples de 10 génèrent pour nous des dates anniversaires importantes. Le 1000ème mot n’est en soi pas le plus important, pas plus que le 927ème ou le 146ème. Mais c’est ainsi, nous associons aux multiples de 10 des moments de commémoration. Ce sont des jalons, des événements, des repères.
On compte en base 10 certainement du fait de nos 10 doigts. On pourrait compter en base 20 en comptant en plus nos doigts de pied. C’est certainement la base de numération des singes et c’était celle des celtes (quatre-vingt). Apparemment, au cours de l’évolution, on a perdu des doigts, on avait 7 doigts en sortant de l’eau, on aurait donc pu compter en base 14.
Dans certains domaines, on compte en base 60 (les minutes et les secondes), en base 20 (les sous) et en base 12 (les deniers, les mois, les heures). Dans d’autres civilisations, on a compté en base 5 (les grecs anciens). De fait, la base la plus logique est la base 2, la base des ordinateurs. Elle s’appuie sur les notions de logique (vrai et faux). Par extension, les bases 8 et surtout16 (hexadécimal) sont des bases de référence pour l’informatique. Dans le monde numérisé vers lequel nous courrons à grand pas, il faudrait fêter le 1024ème mot. Pour information, 1024 correspond à 2^10 octets, soit un kilo octets, la base de mesure de la mémoire informatique. 1024 c’est 400 en hexadécimal, ou 10 000 000 000 en binaire (soit 10 zéros). Il faudrait peut être aussi penser à viser le 1000ème (en hexadécimal) mot , c’est à dire le 4096ème (en décimal) mot, cela nous laissera le plaisir de lire encore plus de mots. »

 

Fabien a justement réagi au millième mot : « Venue du cœur… »

« Essayer de comprendre la complexité du monde et de l’humain. « Essayer » est le terme juste car il n’y a pas de compréhension définitive possible où en d’autres termes le « sujet » ne peut par définition être épuisé . Nous sommes donc conviés de par notre condition et si nous en avons le désir à un cheminement parsemé de retours, de détours et d’imprévus. Oui il peut y avoir une certaine « vanité » au sens étymologique du terme, à vouloir progresser dans cette voie, MALRAUX fait dire à un personnage de la Condition Humaine que « connaître par l’intelligence est la tentation vaine de se passer du temps », ce à quoi Nietsche aurait pu répondre que « seuls les lambins de la connaissance se figurent qu’il faut du temps pour connaître » (Le Gai Savoir) .
Dans tout cela n’oublions pas la part occupée par nos instincts, nos expériences, nos passions et plus largement par nos affects, parts d’ombre et de lumière consubstantielles à notre être et à notre devenir et qui ont leur pleine part dans nos goûts, nos idées et nos aspirations.
Aussi transmettre et partager ce que l’on aime, ce que l’on découvre c’est transmettre qu’on le veuille ou non un peu de soi-même. »

 

Philippe a réagi au mot de Pablo Servigné : « Mais je suis persuadé qu’on arrive dans l’âge de l’entraide parce que ce sont les plus individualistes qui crèveront les premiers. » :

« Nos grandes métropoles nous donnent l’illusion qu’in vivre (nombreux) ensemble harmonieux est possible. Il reste un fond d’artificiel par l’éclatement geographique des structures affectives , famille ou amis éloignés … on se côtoie dans les bus, la rue, en ignorant au mieux ceux qui y dorment, ou y quémandent une solidarité perdue …. on a même du mal à se trouver un créneau pour partager un repas !!
On a tous envie de son village en Ardèche …
Sauf à retrouver la force de le bâtir ici. »

 

C’est aussi à l’entraide mais dans la phrase de Pierre Kropotkine, « Et de nos jours encore, c’est dans une plus large extension de l’entraide que nous voyons la meilleure garantie d’une plus haute évolution de notre espèce. » qu’Etienne réagissait :

« Mais la question qui demeure irrésolue est celle du périmètre de cette entraide sauf bien entendu à rester au niveau des principes » Je ne dirais pas que la question du périmètre est irrésolue. Il y a d’abord une loi naturelle, que l’entraide est proportionnelle au degré de proximité (clan, ami, famille, couple mère-enfant.) Mais elle peut s’en affranchir (exemples des sauvetages inter-espèces).
Et chez l’homme, l’entraide est une réalité. Voir ONG, Emmaüs, suites de tsunami, téléthon, comportements des gens en cas d’accident, de catastrophes… »

Et bien d’autres, je ne peux les citer tous, j’ai plutôt choisi les plus récents.

En tout cas merci pour tous ces enrichissements, ces questionnements, ces critiques positives qui permettent d’avancer et de faire la chose la plus essentielle pour progresser : douter..

Surtout continuez et n’hésitez pas à en mettre davantage encore.

Quelquefois j’en ajoute moi-même, comme celui-ci pour compléter le mot du jour : Nous devrions tous être féministe, après le fait divers qu’on continue à appeler le meurtre de la joggeuse.

Les commentaires font partie du blog et constituent un enrichissement de celui-ci.

<1008>

Lundi 22 janvier 2018

« Le poly-gourouisme »
Concept inventé par Annie et moi pour signifier qu’il faut savoir diversifier ses référents

Reprenons donc le cours des mots du jour, celui-ci étant donc dans une numérotation en base 10 (pour comprendre cette incise il faut aller lire le commentaire de Jean-Philippe), le 1001ème.

Il se peut que dans la suite de cette « aventure », il m’arrive de ne pas trouver l’énergie ou le temps de rédiger un article pour un jour, dans ce cas je suivrai le conseil de Daniel et je renverrai un simple lien vers un mot ancien, en expliquant qu’en ce jour je ne suis pas arrivé à écrire un mot nouveau.

Mais tel ne fut pas le cas la semaine dernière, contrairement à ce que certains d’entre vous m’ont fait remonter selon divers canaux.

J’ai voulu, en insistant, rappeler qu’il y a 1000 mots du jour sur le blog et que probablement certains méritent relecture.

D’ailleurs, dans les semaines qui suivent, tout en écrivant des mots du jour nouveau, je continuerai à puiser, à rappeler et à approfondir des articles déjà écrits.

Je commence aujourd’hui par un mot, certes peu élégant, mais qui a du sens : le polygourouisme.

Wikipedia nous donne les définitions d’un « Gourou », mot qui vient du sanskrit guru qui signifie « enseignant », « précepteur », « maître ».

Ce terme peut prendre des définitions positives : maître spirituel qui se réclame d’une tradition religieuse orientale ou un expert dans un domaine particulier notamment en informatique ou en management.

Il peut aussi avoir une connotation négative et désigner un manipulateur ou le chef d’un groupe religieux sectaire.

Vous comprendrez que ce terme de polygourouisme s’inspire de la dichotomie entre polythéisme et monothéisme. Les peuples polythéistes adorent plusieurs dieux, cela ne leur posent donc pas de problème que d’autres peuples adorent d’autres dieux, ils peuvent même les faire entrer dans leur propre panthéon s’ils y trouvent un intérêt. Rien de tel pour les monothéistes qui selon les termes de Régis Debray, un de « mes gourous », ont fait la confusion entre « la croyance » et « la vérité » et il ajoute et « cela c’est de la dynamite !».

Annie et moi avons conçu ce concept dans le cadre de l’évolution de nos habitudes alimentaires. Mes soucis de santé, notre santé générale à tous deux dans un corps de plus en plus expérimenté mais toutefois vieillissant ; dans un contexte de suspicion par rapport aux aliments qu’on nous propose, nous ont conduit à consulter des médecins, des spécialistes certains même de culture non occidentale et aussi de lire des articles et des ouvrages. Nous n’avons pas trouvé de référent, mais des conseils très diversifiés voire contradictoires. Dans ce domaine nous cherchions un référent, un gourou donc. Nous y avons renoncé, toutefois nous suivons des conseils et des réflexions de plusieurs dans une logique de polygourouisme.

Revenons maintenant au monde de l’esprit et de la réflexion, tout en n’oubliant pas l’intelligence du cœur.

Récemment, le 12 janvier 2018, un historien des idées, Daniel Lindenberg est mort. En 2002, il avait publié un essai intitulé « Le Rappel à l’ordre : Enquête sur les nouveaux réactionnaires ». Dans cet ouvrage, il attaquait des personnalités intellectuelles qui venaient comme lui des milieux de gauche et qu’il accusait d’être devenues réactionnaires. Son propos conduisait à vouloir ostraciser ces personnes, faire une sorte de liste noire d’intellectuels à qui il ne fallait plus accorder aucune confiance, ne plus lire, et même s’opposer qu’il puisse disposer de tribunes pour s’exprimer.

Parmi ces intellectuels, il y avait Marcel Gauchet. Et vous pouvez lire par exemple dans cet article de slate, comment certains ont tenté d’empêcher Marcel Gauchet de s’exprimer au Rendez-vous de l’Histoire de Blois en 2014.

Il faut bien comprendre ce que cela signifie.

Ce n’est pas un débat où on laisse Marcel Gauchet exprimer ses idées et dans lequel on argumente pour critiquer ou nuancer celles avec lesquelles on n’est pas d’accord. On refuse le débat ! On intime l’ordre de ne pas laisser « ce renégat » s’exprimer. Parce qu’on est contre certaines de ses idées, on rejette globalement la personne, on refuse de l’écouter.

Ceci m’est absolument insupportable !

En outre, je trouve que Marcel Gauchet est un homme d’une très grande consistance et très intéressant. Il a d’ailleurs inspiré plusieurs de mes mots du jour, par exemple celui du 14 juin 2016 :

«En haut on parle technique et en bas on ressent le changement du monde et on ressent l’absence de perspective à l’égard de ce changement.»

Est-ce que je suis d’accord avec toutes les réflexions, toutes les propositions de Marcel Gauchet ? Bien sûr que non. Mais je l’écoute avec attention et cette écoute m’apporte beaucoup de connaissances et, ce qui est plus important encore, de questionnements.

Alain Finkielkraut fait aussi partie des intellectuels que Lindenberg voue aux gémonies. Je suis beaucoup plus réticent devant les idées et les peurs développées par Alain Finkielkraut que devant les réflexions de Marcel Gauchet, mais cela signifie-t-il que l’auteur de « la Défaite de la pensée » ne dit que des choses inintéressantes, qu’il ne peut rien m’apporter, qu’il ne mérite même pas que je l’écoute ?

Bien sûr que non. J’irai plus loin, son émission « Répliques » constitue un exemple de lieu de débat sans concession dans l’honneur et le respect des idées. J’y reviendrai d’ailleurs.

Emmanuel Todd est également un intellectuel qui m’intéresse et m’inspire, mais il n’est pas question d’être d’accord avec tout ce qu’il dit, il est raisonnable de ne pas le suivre dans certains de ces excès, pour autant je continue à l’écouter.

Ecouter les idées avec lesquelles on est d’accord, mais aussi les autres. Accepter d’être bousculé, remis en question. Mais pour ce faire il faut écouter et lire des personnalités et des intellectuels qui ont des idées différentes, l’essentiel étant qu’ils argumentent, qu’ils fondent leurs réflexions sur des sources, des faits, un raisonnement.

Voici comment je définirai le polygourouisme.

Mais faut-il parler de gourous ?

Cela peut se discuter, mais je trouve ce terme amusant et aussi pertinent.

Souvent on l’utilise plutôt pour le dénigrement.

Personne qui lit régulièrement ce mot du jour ne peut ignorer que Yuval Noah Harari l’auteur de « Sapiens » et de « Homo Deus » fait partie des intellectuels qui m’inspirent et m’aident à poursuivre cette quête d’essayer de comprendre le monde.

Or <Valeurs actuelles traite explicitement Yuval Noah Harari de gourou>

Et cela me va, il fait partie de mon panthéon polygourouiste, comme Edgar Morin, Michel Serres et bien d’autres.

La disposition d’esprit d’accepter d’examiner et de se nourrir de réflexions différenciées voire antinomiques constitue d’ailleurs le meilleur moyen d’approcher la complexité du monde.

Pour finir et donner un exemple, accepter la complexité de l’union européenne, c’est faire appel à Jacques Delors :

« Notre union repose, selon l’inspiration de l’Acte Unique, sur trois principes :
la compétition qui stimule,
la coopération qui renforce,
la solidarité qui unit.
11 février 2013

Mais aussi à Philippe Seguin

« Pour qu’il y ait une démocratie il faut qu’existe
un sentiment d’appartenance communautaire suffisamment puissant pour entraîner la minorité à accepter la loi de la majorité !  »
8 juillet 2015

Et même à Philippe de Villiers,

« Avec le recul, je pense que nous [les anti maastrichtiens de droite] nous sommes trompés, trompés de cible et d’argumentaire : nous combattions le « Super État » [Européen].
La construction européenne n’est qu’un affichage.
En réalité, elle est une déconstruction. Le but n’est pas de faire émerger une nouvelle entité politique, mais d’en finir avec la politique. »
5 avril 2016

J’avais cité le 4 septembre 2013, Georges Bidault qui parlant des résistants et des trotskystes décrivait très bien le comportement des Lindenberg et consorts

« Les résistants c’est comme les trotskystes
Avec un, tu fais un Parti
avec deux, tu fais un congrès
avec 3, tu fais une scission »

<1001>

Vendredi 19 janvier 2018

« Encore une fois pas de mot du jour aujourd’hui, mais vous pouvez en lire 1000 déjà écrits »
L’après mille 5

Les mille mots du jour écrits depuis octobre 2012 sont répertoriés (exergue et auteur) sur cette page : <Liste des mots>.

Pour en signaler un dernier aujourd’hui : hier j’ai rappelé l’hommage au grand musicien classique Claudio Abbado, il m’est aussi arrivé de parler de musiciens qui n’étaient pas classiques.

Le 7 janvier 2014 j’ai cité John Lennon :

« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand.
J’ai répondu « heureux ».
Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question,
j’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. »

Evidemment, Jean-Philippe a raison, c’est une convention que de marquer un point particulier au niveau de 1000. Mais nous avons l’habitude de calculer en base 10 et de ce fait 1000 parait approprié. Il a fallu 5 ans pour arriver à mille, un quinquennat.

Alors cette première semaine, j’ai voulu faire un simple retour vers ces 5 ans, en reprenant des mots qui illustrent le 1000ème mot : venu du cœur…et rappeler qu’il existe une page qui les regroupe tous. J’avais participé à un stage de lecture rapide où on m’avait expliqué comment aborder un livre qui n’est pas un roman, mais un essai, un livre technique ou peut être un livre d’articles.  Il ne faut pas commencer à la première page et finir à la dernière. Il faut commencer par la table des matières, puis lire le début, puis la fin et quelques pages du milieu. Ensuite si ce test a été concluant on peut tout lire.

La page internet vers laquelle je vous incite à aller depuis le début de cette semaine ressemble à une table des matières…

<Article sans numéro>

Jeudi 18 janvier 2018

« Persévérance dans l’absence de mot du jour nouveau, mais vous pouvez en lire 1000 déjà écrits Exemple : La culture c’est la vie et la vie est belle »
L’après mille 4

Les mille mots du jour écrits depuis octobre 2012 sont répertoriés (exergue et auteur) sur cette page : <Liste des mots>

 

Plusieurs fois j’ai rendu hommage à des artistes. Aujourd’hui je voudrais revenir sur le mot du jour du 3 février 2014

Claudio Abbado est mort Lundi 20 janvier 2014 et ce mot du jour lui rendait hommage

J’écrivais que très jeune Claudio Abbado a été un chef d’orchestre remarquable et brillant et qu’il a dirigé les plus grandes institutions musicales.

Mais en 2000, un terrible cancer l’assaillit, un cancer de l’estomac. Il revint au bout de quelques mois, émacié et transfiguré.

Il dit alors : « J’ai souffert et j’ai lutté de toutes mes forces. Mais comme toujours, du mal peut naître quelque chose de bon ».

A partir de ce moment, Il devint un chef génial et unique.

Je renvoyais alors vers une interprétation du Requiem de Mozart par Abbado Festival de Lucerne 2012

A la fin de cette interprétation bouleversante, le public est resté silencieux pendant presque une minute avant d’applaudir.

Le silence était si intense qu’il était encore musique.

Nos mots sont trop pauvres pour décrire l’indicible et le sublime.

C’est un journal suisse dont je donne la référence qui a rapporté ce propos de Claudio Abbado

« La culture c’est la vie et la vie est belle ».

Si vous voulez retrouver le mot du jour initial : le mot du jour du 3 février 2014

Depuis j’ai trouvé une autre perle sur Internet : Abbado dirige l’orchestre des jeunes Gustav Mahler dans la 9ème symphonie de Gustav Mahler

Claudio Abbado parvient à faire sonner l’ensemble de l’orchestre dans un souffle de son dont il définit ainsi le niveau sonore : «Il faut atteindre le niveau sonore de la neige qui tombe sur de la neige.»


<Article sans numéro>

Mercredi 17 janvier 2018

« Toujours pas de mot du jour aujourd’hui, mais vous pouvez en lire 1000 déjà écrits Exemple : Ne renoncez à rien ! surtout pas aux amis, surtout pas à la vie.»
L’après mille 3

Les mille mots du jour écrits depuis octobre 2012 sont répertoriés (exergue et auteur) sur cette page : <Liste des mots>

Parmi ces mille, je voudrai revenir sur celui du 23 novembre 2015, il portait le numéro 601.

Le 13 novembre 2015, de terribles actes terroristes commis par des fous de Dieu se réclamant de l’Islam ont tué 130 personnes et ont en blessé 413 (dont 99 grièvements). Des français et des étrangers présents à Paris, dans la salle de spectacle du Bataclan ou assis à des terrasses de café ou se trouvant au stade de France ont été la cible des obscurantistes qui veulent lutter contre la musique, la joie de vivre, la mixité, la liberté de penser, de croire ou non.

Le vendredi 20 novembre 2015, une semaine plus tard, à 8:58, sur France Inter, à la fin du 7-9, Patrick Cohen donne la parole à François Morel, sous les regards pleins d’émotions de Bernard Pivot, Pierre Arditi et Jérôme Garcin.

La musique de la romance sans parole opus 67 N° 4, appelée « la fileuse », de Mendelssohn démarre.

Et François Morel se lance dans une harangue, prononcée d’une seule traite, presque sans reprendre son souffle :

«Ne renoncez à rien !

Surtout pas au théâtre, aux terrasses de café, à la musique, à l’amitié, au vin rouge, aux feuilles de menthe et aux citrons verts dans les mojitos, aux promenades dans Paris, aux boutiques, aux illuminations de Noël, aux marronniers du boulevard Arago, aux librairies, aux cinémas, aux gâteaux d’anniversaire.

Ne renoncez à rien !

Surtout pas au Chablis, surtout pas au Reuilly, surtout pas à l’esprit. Ne renoncez à rien ! Ni aux ponts de Paris, ni à la Tour Eiffel, ni Place de la République à la statue de Marianne […].

Ne renoncez à rien !

Surtout pas à Paris, surtout pas aux titis, surtout pas à Bercy.

Ne renoncez à rien !

Ni à Gavroche, ni à Voltaire, ni à Rousseau, ni aux oiseaux, ni aux ruisseaux, ni à Nanterre, ni à Hugo.

Ne renoncez à rien !

Ni aux soleils couchants, ni aux collines désertes, ni aux forêts profondes, ni aux chansons de Barbara, ni à la foule des grands jours, ni à l’affluence des jours de fête, au Baiser de l’Hôtel de Ville, aux étreintes sous les portes cochères, ni aux enfants qui jouent sur les trottoirs, ni aux cyclistes, ni aux cavistes, ni aux pianistes.

Ne renoncez à rien !

Surtout pas aux envies, surtout pas aux lubies, surtout pas aux folies, ni aux masques, ni aux plumes, ni aux frasques, ni aux prunes, ni aux fiasques, ni aux brunes, ni aux écrivains, ni aux éclats de voix, ni aux éclats de rires, ni aux engueulades, ni aux files d’attente, ni aux salles clairsemées, ni aux filles dévêtues, ni aux garçons poilus, ni à la révolte, ni à la joie d’être ensemble, ni au bonheur de partager, au plaisir d’aimer, ni à la légèreté, ni à l’insouciance, ni à la jeunesse, ni à la liberté.

Ne renoncez à rien ! Ne renoncez à rien ! Ne renoncez à rien ! Ne renoncez à rien !
Surtout pas à Paris, surtout pas aux amis, surtout pas à la vie.»

Dans ce cas lire est bien mais écouter François Morel est encore mieux : http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-francois-morel-ne-renoncer-a-rien

Si vous voulez retrouver le mot du jour initial : le mot du jour du 23 novembre 2015


<Article sans numéro>

Mardi 16 janvier 2018

« Encore pas de mot du jour aujourd’hui, mais vous pouvez en lire 1000 déjà écrits
Exemple : Je me suis concentré sur la vie, sur continuer à croitre, à grandir »
L’après mille 2

Les mille mots du jour écrits depuis octobre 2012 sont répertoriés (exergue et auteur) sur cette page : <Liste des mots>

Je vous invite à dérouler rapidement cette page et de vous arrêter sur un ou deux mots qui vous interpellent et de cliquer sur la date de ce mot. Ce qui vous renverra vers l’article.

Et n’hésitez pas à laisser un commentaire pour approfondir, nuancer, critiquer bref enrichir l’article.

Aujourd’hui cependant je souhaite rappeler le mot du jour du 7 mai 2014 , il portait le numéro 282.

J’avais entendu une émission sur France Inter qui avait invité un homme Damien Echols.

Il avait été accusé par erreur du meurtre de trois enfants aux Etats-Unis, alors qu’il avait 18 ans.

Il avait été condamné à mort et avait passé 18 ans dans le couloir de la mort.

Les faits remontaient à 1993 : Trois enfants de huit ans avaient été retrouvés sauvagement assassinés à West Memphis, dans l’Etat de l’Arkansas. Très vite, trois jeunes marginaux sont soupçonnés : Jessie Misskelley Jr, Jason Baldwin et Damien Echols.

Au terme d’un procès arbitraire qui accumule faux témoignages et preuves falsifiées, ces trois jeunes sont lourdement condamnés : Misskelley et Baldwin à la prison à perpétuité, Echols à la peine capitale.

Finalement, en 2011, à la faveur d’une longue campagne de soutien (des personnalités comme Johnny Depp y ont participé), la justice accepte de rouvrir le dossier et examine de nouvelles preuves scientifiques. Les trois hommes obtiennent leur libération mais ne sont pas totalement innocentés. Ils restent coupables aux yeux de la justice.

Pour être libéré, il fallait qu’ils ne puissent attaquer l’Etat qui les avait condamné parce que sinon il pouvait réclamer 60 000 000 de dollars de dommages-intérêts. Alors ils ont dû conclure un accord avec la justice qui acceptait de les libérer mais sans reconnaître leur innocence. S’ils avaient voulu faire reconnaître leur innocence ils auraient dû se lancer dans une longue procédure contre l’Etat et continuer à rester en prison pendant ce temps.

Damien Echols a raconté son cauchemar dans un livre, « La vie après la mort » (éditions Ring), traduit en français.

La journaliste avait posé cette question :

« Quand on est condamné à mort, est ce qu’on vit chaque jour comme le dernier ? »

Et Damien Echols avait répondu :

« Je me suis concentré sur la vie, sur continuer à croitre, à grandir, intellectuellement, émotionnellement, spirituellement, j’ai essayé de continuer à aller de l’avant, là où je pouvais. »

Qu’un homme injustement condamné, risquant l’exécution capitale, puisse exprimer une telle force positive et humaniste me semble admirable.

Depuis j’ai trouvé un autre entretien, vidéo cette fois, sur TV5MONDE où Damien Echols s’entretient avec Patrick Simonin

Si vous voulez retrouver le mot du jour initial : le mot du jour du 7 mai 2014


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Lundi 15 janvier 2018

« Pas de mot du jour aujourd’hui, mais vous pouvez en lire 1000 déjà écrits »
L’après mille 1

Les mille mots du jour écrits depuis octobre 2012 sont répertoriés (exergue et auteur) sur cette page : <Liste des mots>

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